Grand Finale : Hofesh Shechter entre la vie et la mort
Grand Finale De Hofesh Shechter Avec Chien-Ming Chang, Frédéric Despierre (assistant répétiteur), Rachel Fallon, Mickael Frappat, Yeji Kim, Kim Kohlmann, Erion Kruja, Merel Lammers, Attila Ronai, Diogo Sousa (danseurs) et James Adams, Chris Allan, Rebekah Allan, Mehdi Ganjvar, Sabio Janiak, Desmond Neysmith (musiciens) Du 14 au 24 juin 2017 Tarifs : 18€-32€ Réservation par tél. au 01.42.74.22.77 Durée : 2h (avec entracte de 20 min) Grande Halle de La Villette |
Du 14 au 24 juin 2017 Le Théâtre de la Ville et La Villette s’associent pour la création mondiale de la nouvelle pièce de Hofesh Shechter: « Grand Finale ». Six musiciens et une dizaine de danseurs font valser la vie et la mort, dans ce qu’elles ont de plus beau et de plus terrifiant. Comme pour nous dire: Plus proches nous sommes de la mort, plus nous avons besoin de danse et de fête. C’est une nouvelle de portée mondiale: Hofesh Shechter adoucit ses mœurs! Jusqu’ici, le chorégraphe qui représente, avec Akram Khan, le meilleur de la scène chorégraphique londonienne, avait mis son engagement et sa force au service d’une série de pièces représentant ouvertement les violences sociales et guerrières de notre temps. Dans sa nouvelle pièce créée en première mondiale à la Grande Halle de La Villette, toute l’attention est portée aux civils. Civils en temps de fête, civils en temps de fuite, civils en temps d’hécatombe. Civils amoureux. Amoureux de leurs amis, de leur communauté, de la vie et de la danse… Où va le monde? Qu’ils tombent sous les balles de snipers, qu’ils finissent en charnière, qu’ils soient pris entre des murs de béton, toujours ils forment une communauté sensible, toujours ils aspirent à la danse, toujours ils sont illuminés par l’envie de vivre et par une douceur céleste qui s’oppose aux violences. Avec « Grand Finale », Shechter veut avertir de la dégradation de l’état mental et spirituel du monde, du fait qu’un grand désastre se prépare… Mais ce que nous vivons avec les danseurs et les musiciens est avant tout la force de l’énergie vitale, de la fraternité, de la beauté de la rencontre. Malgré toutes nos différences, entre Juifs et Palestiniens notamment, il est possible de pousser les murs pour danser ensemble. C’est ce que la troupe affirme, notamment dans la seconde partie, quand les airs yiddish et arabes, tous très dansants, mettent une ambiance festive au possible. Et pourtant, la mort continue de hanter la volonté d’être ensemble. Shechter sur tous les fronts Shechter n’est ni idéologue ni idéaliste. Mais avec « Grand Finale », il signe une sorte de manifeste. Un manifeste pour la danse, avant tout. Parce que les pas cadencés, les regards vers le ciel, les unissons endiablés ou chargés de gravité, et donc tous les mouvements issus des danses traditionnelles et communautaires, portent en eux cette énergie originelle de la danse qui nourrit aujourd’hui, de plus en plus, l’imaginaire des chorégraphes contemporains. Shechter est chorégraphe, mais aussi compositeur. Et peintre, peut-être. Il signe lui-même les musiques où des tonnerres de basses traversent les rythmes joyeux des danses traditionnelles. Des musiques où les valses de l’orchestre de chambre incarnent cette insouciance rendue mythique par le naufrage du Titanic. Et c’est ce que Shechter veut nous dire: Attention, on coule ! Un spectacle bourré d’espoir « Grande Finale » est bien sûr un titre totalement ironique. Pendant que l’orchestre joue, nous allons dans le mur. Mais le spectacle mise entièrement sur la force et la beauté de la danse, dans un engagement total des interprètes, dans des unissons magnifiquement poétiques, dans une danse qui cherche toujours le contact avec les racines. Manifestement, Shechter est allé au plus près des origines pour trouver l’universel et une danse plus théâtrale, plus concrète, plus douce et plus proche de la peinture, notamment celle de la Renaissance. Dans son discours autour de « Grand Finale », Shechter parle beaucoup de risques et de menaces, mais c’est finalement un spectacle bourré d’espoir comme on en voit rarement. Thomas Hahn [Crédits Photo : © Christophe Raynaud Delage ] |
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