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Cannes 2017, jour 9 : recharger les batteries

26 mai 2017
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Bushwick

70ème festival de Cannes

du 17 au 28 mai 2017

compte-rendu du jeudi 25 mai

Parce qu’il faut bien remettre un peu de carburant dans le réservoir, notre envoyée spéciale a un peu levé le pied… ce qui ne l’a pas empêchée de voir deux films et d’effectuer de belles rencontres.

J’ai enfin pris le temps de marcher sur la croisette. De sentir le soleil sur mon visage, de flâner au lieu de courir, de regarder les gens. En les voyant tous si apprêtés, à l’aise dans cet univers qui m’impressionne encore, à poser pour les photographes de rue ou des selfies devant toutes les marches rouges possibles (celles de la salle Debussy où sont présentés les films d’Un Certain Regard ou celles de la gare de Cannes), on se demande presque ce qu’ils font le reste de l’année. Cette quinzaine, c’est le moment pour certains de voler au quotidien quelques instants dans la lumière et c’est beau, un peu.

J’ai dormi, j’ai flâné, j’ai lâché mon fidèle planning pour, quelques heures seulement, me laisser vivre et c’est dans la peau d’une nouvelle personne que je débarque sur la plage Nespresso pour le déjeuner. Cette plage aménagée, elle reste ma préférée. Son ambiance cosy et chic me sied mieux que les lieux pour danser et se montrer, on y mange très bien et c’est toujours un plaisir d’y travailler. Ce midi, mon programme c’est « Les asperges vertes, crème de noisette et copeaux de Pata Negra » et puis « Brochette de gambas sauvage, pommes fondantes au safran et soupe légère » et puis, plage Nespresso oblige, un café gourmand. Le pâtissier en charge des desserts (et des petits déjeuners servis sur la plage) est Jérôme Oliveira, plus jeune champion du monde de pâtisserie en 2009 (à l’âge de 23 ans), et on me conseille d’aller me promener du côté de sa boutique nommée Intuitions. Comme ma prochaine séance n’est pas avant la fin de l’après-midi, je conclus ma balade digestive par le choix d’une religieuse au caramel pour le goûter, ainsi qu’un sachet de guimauves (si vous avez l’occasion d’y passer, vous ne POUVEZ PAS repartir sans).

Le ventre plein, la jauge de vitamine D au maximum, je suis prête à m’installer pour la première file d’attente de la journée en toute sérénité. Présenté en compétition officielle, L’Amant double de François Ozon (réalisateur complètement inégal) est, il ne faut pas se la cacher, un nanar intersidéral. Mais c’est avec beaucoup de talent et d’audace qu’il ose, tout, jusqu’à à aller probablement trop loin, poussé par le charisme glacial de Marine Vacth. C’est à la fois déstabilisant et très plaisant. Et les spectateurs de toute la France pourront se faire un avis d’eux-même puisque le film est sorti ce vendredi dans les salles.

Complètement revigorée par ma journée, je décide d’enchaîner avec la séance de Bushwick, à la Quinzaine des Réalisateurs (film qui a la particularité d’être un des trois films Netflix qui ont alimenté la polémique). C’est la première fois que je me rends dans la salle du Casino, où sont diffusés les films de cette sélection. Il faut le dire : cette salle est juste à l’autre bout de la croisette. J’ai 30 minutes pour courir d’une salle à l’autre, et quelque part, même si j’arrive suante et essoufflée devant les agents de sécurité du casino, je suis un peu contente d’avoir fait mon traditionnel sprint sur la croisette. Bushwick ne le méritait pourtant pas vraiment : même s’il exprime assez bien la vraie peur des américains pour la guerre civile, il n’en reste pas moins une production d’un niveau télévisé, outrancier, peu fouillé scénaristiquement et franchement passable en terme de style (les réalisateurs se sont acharnés à enchaîner les plans-séquences… ça crée du rythme mais ce n’est pas tout à fait maîtrisé).

Après ça, et avec tous mes camarades, on décide d’aller vider des verres à la soirée de clôture de la semaine de la critique. On y croise Bernard Menez (si, si, celui qui chantait Jolie poupée), Niels Schneider (avec une très chouette chemise bigarrée) et, il parait mais on l’a pas vu, Greg Kinnear (dont on a dû expliquer longuement qui c’était « mais siiii, tu sais, Greg Kinnear quoi ! »). À 2 heures du matin, la soirée de clôture se clôture et il est temps de regagner l’appartement.

Demain, pour moi, le festival reprend comme avant. Ce sera moins doux, moins léger, mais tout aussi passionnant. Et, au fond de moi, même en sachant que je ne me couche que pour 4 heures, j’ai hâte.

 

Lucile Bellan

A découvrir sur Artistik Rezo :
– Festival Cannes 2017 : récap clap après clap !, 
Lucile Bellan

[Image 2017 © Netflix France]

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