Le pays de Nod : FC Bergman entre Harold Lloyd et Jean-Luc Godart
Le pays de Nod De Fc Bergman Avec Stef Aerts, Joé Agemans, Bart Hollanders, Matteo Simoni, Thomas Verstraeten, Marie Vinck Du 16 au 20 mai 2017 Tarifs entre 8€ et 15€ Réservation en ligne ou par tél. au 01 40 03 75 75 Durée :1h35 La Villette |
Du 16 au 20 mai 2017
Ils sont six jeunes artistes belges d’Anvers qui ont fondé le collectif FC Bergman, explorant de manière subtilement transversale le monde des images, du cinéma, du mouvement et de la littérature. Le spectacle se déroule dans une gigantesque salle de musée en réfection où trône l’immense toile de Rubens sur la mise en croix du Christ. Pour cette installation, qui s’est inspirée de la fermeture pour travaux du Musée des Beaux-Arts d’Anvers, les 6 artistes ont investi l’immense salle du Parc des Expositions d’Avignon dans lequel les spectateurs pénètrent comme le feraient les visiteurs d’un vieux musée, lumières blanches, murs poudreux et stucs dorés vieillis. Seul et majestueux, le tableau semble vivre par delà le temps, par delà les guerres, comme s’il survivait au chaos ou à l’oubli. Pour l’heure, ce sont les visiteurs du musée qui animent cet espace muet et sacré. L’un des employés en blouse grise s’attelle à replacer la toile dans un axe géométrique imaginaire en grimpant sur une immense échelle, petit bonhomme à la Harold Lloyd suspendu par la manche de sa blouse à son mètre pliant et son marteau au vide de l’espace qui l’entoure, absurde maîtrise d’un petit face à une toile gigantesque. Pendant ce temps, sur « Summertime » interprété par Ella Fitzgerald, un visiteur déterminé, longiligne, se déshabille et nu comme un ver de terre tout pâle s’allume une cigarette. Une jeune femme perd soudainement les eaux en s’évanouissant, quand un troisième visiteur, Ray Ban vissés sur le crâne, se met à courir comme un dingue pour circonscrire le musée. L’absurde ici convoque l’imaginaire débridé d’un monde protégé entre l’enfance et la mort, où le silence et la contemplation d’une oeuvre d’art peuvent conduire à tous les dérèglements, toutes les folies. Sans aucune parole, mais avec une énergie étonnante dans les chorégraphies des corps projetés, dansés ou en équilibre instable, ce spectacle à l’inventivité remarquable, à la poésie surréaliste est une épatante révélation de ce Festival 2016. Hélène Kuttner [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=U1C8eXJAddA[/embedyt] A découvrir sur Artistik Rezo : [Crédits Photo : © Kurt Van der Elst ] |
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