Picasso un artiste normand ?
Une saison Picasso Du 1er avril au 11 septembre 2017 Expositions ouvertes tous les jours de 14h à 18h, sauf le mardi et le 1er mai Tarif unique : 4€ (accès à une seule exposition) Le billet couplé est en vente dans les trois musées: Plein tarif : 12€, Tarif réduit : 9€. Accès libre pour les moins de 26 ans et les demandeurs d’emploi
Musée Le Secq des Tournelles
Musée de la céramique Boisgelou, l’atelier normand de Picasso Musée des Beaux-Arts de Rouen |
Du 1er avril au 11 septembre 2017
Quand on pense Art et Normandie, on pense aux Impressionnistes mais pas à Picasso ! Pourtant, le peintre a élu domicile dans l’Eure de 1930 à 1935. Une saison Picasso ce ne sont donc pas une, ni deux, mais bien trois expositions, à Rouen, consacrées à cette période de la vie du peintre. Gonzalèz / Picasso : une amitié de Fer À l’occasion de la célébration de ses 40 ans, le Centre Pompidou a proposé un programme de prêts exceptionnels destinés à des expositions en région. C’est dans ce cadre que le Musée Le Secq des Tournelles de Rouen s’est vu prêter une quarantaine d’œuvres de l’artiste Julio Gonzalèz (1876-1942). Une très belle découverte pour les normands et les visiteurs de passage. Enrichie également par des prêts du Musée Picasso, l’exposition revient sur l’amitié entre les deux artistes espagnols, du début du 20e siècle jusqu’aux années 1930, en s’attardant sur leurs influences mutuelles. Les diverses œuvres du sculpteur Julio Gonzalèz nous exposent les caractéristiques communes aux deux amis. Leurs nombreuses correspondances témoignent aussi d’une certaine osmose artistique concernant la sculpture et particulièrement celle du fer. Pour Gonzalèz la période cubiste de Picasso montre que ce dernier possède « l’esprit de la forme ». Forme qu’il présentait « non pas comme une silhouette, mais par la mise en relief des plans, comme une construction ». Pour lui, c’est sûr, Picasso « voit tout en sculpteur ». Revenant de façon plus large sur Julio Gonzalèz, cette exposition nous fait découvrir le travail d’un artiste qui fut considéré comme l’inventeur de la sculpture en fer moderne. Un travail qui l’a fait accéder au rang de pionnier de la sculpture, aux côtés de Brancusi ou encore de Giacometti. Picasso : sculptures céramiques Picasso a eu de nombreux talents : il a été peintre, sculpteur, mais aussi céramiste. L’artiste a d’ailleurs très vite présenté un vif intérêt pour cette dernière. En effet, durant les premières années de sa carrière, en Espagne, il découvre cette technique, mais c’est à Paris qu’il s’y initie pour la première fois, avec le sculpteur Paco Durrio. Toutefois, c’est surtout après la seconde guerre mondiale, lors de son installation sur la Côte d’Azur, qu’il a fait de cet art une partie intégrante de son travail, en expérimentant divers techniques et motifs, notamment la colombe, ou encore la chouette, son animal fétiche. C’est donc sur cet aspect un peu moins connu de son œuvre, le Musée de la Céramique de Rouen revient à travers trois thèmes principaux. Tout d’abord, les formes sculpturales. En effet, si l’artiste a pratiqué des techniques dites « classiques », il est allé plus loin encore en opérant une synthétisation entre céramique et sculpture Puis, l’exposition nous fait découvrir ses « appropriations céramiques ». En effet l’artiste espagnol a eu de nombreuses sources d’inspiration, depuis l’art antique jusqu’à ses contemporains. À propos de visites d’ateliers, il s’amusait à répéter : « S’il y a quelque chose à voler, je le vole ». À ce titre, concernant la céramique, c’est la poterie traditionnelle de Vallauris qui lui a inspiré des détournements d’objets du quotidien, comme des poêlons à châtaignes ou encore des briques et tomettes. Enfin, en traitant du thème « Sculptures d’espaces et de vides », l’exposition revient sur les œuvres plus conceptuelles de Picasso, celles où il a mené toute une réflexion autour de la céramique et le vide. Vide que les formes de la céramique dite « classique » peuvent contenir. Afin de combler ce vide, Picasso s’est attardé sur les formes et les couleurs. Rendre une céramique plate : un miracle que l’on peut penser impossible ! Donc, une démarche totalement opposée à celle fondée sur le volume qui l’avait jusque-là adopté. Boisgeloup, l’atelier normand de Picasso En 1930, Pablo Picasso fait l’acquisition du château de Boisgeloup, un manoir normand du 17e siècle où il emménage avec sa première femme : Olga Khokhlova. Entouré d’un parc, éloigné de l’agitation de la ville et doté d’une grande pièce lumineuse qui servira d’atelier, l’endroit est idéal pour l’artiste. Pas de chauffage, pas d’éléctricité : juste un toit et un espace de création. Il y restera jusqu’en 1935, année de la séparation du couple. De cette période, certes courte par rapport à la vie de Picasso, découle une grande production. Après une présentation historique, l’exposition du Musée des Beaux-Arts de Rouen revient sur les sculptures que Picasso y produisit, puis sur des œuvres que l’on peut qualifier d’« expérimentales ». Des peintures de paysages peintes depuis la fenêtre de son atelier, mais aussi des sculptures étonnantes. Puis, l’exposition nous présente la fameuse Marie-Thérèse Walter, la très jeune maîtresse de Picasso et et ses influences sur le peintre. On découvre alors des œuvres dont elle est la figure principale. Enfin, il nous est donné à voir les thèmes récurrents exploités dans l’oeuvre de Picasso à cette époque : les baigneuses, l’image du Minotaure, mais également la création d’un langage plastique qui est propre à Boisgeloup et à la période durant laquelle Pablo Picasso y vécut. Eléanore BOUTROIS |
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