Fellag nous donne la baraka au Rond-Point !
Fellag nous donne la baraka au Rond-Point ! De et avec Fellag Mise en scène de Marianne Epin Jusqu’au 9 avril 2017 Du mardi au dimanche à 18h30, relâche les lundi, 28 février, 1er, 2 mars et 7 mars Tarifs : de 12 à 38 euros Réservation en ligne ou par tél. au 01 44 95 98 21 Durée : 1h30 Théâtre du Rond-Point |
Jusqu’au 9 avril 2017, puis tournée en France jusqu’au 25 juin : Les Nuits de Fourvières
Pour son retour au Théâtre du Rond-Point, l’humoriste d’origine kabyle sort le grand jeu : de son enfance à la campagne jusqu’à la France d’aujourd’hui, en passant par son arrivée à Marseille dans les années 90, il célèbre l’amour de la vie, la liberté, l’humour et l’auto-dérision, toutes les épices de son talent qui font de ce « best-off » un spectacle merveilleux, à consommer de toute urgence. Le Fellag nouveau est revenuDepuis son arrivée à Paris en 1997, où il créa « Djurdjurassique Bled » devant un public médusé de tant de talent scénique et littéraire, qui lui valut le Prix de la Révélation Théâtrale de l’année, Fellag ne cesse de créer et de tourner ses spectacles en France, en Belgique et en Suisse avec le même bonheur et le même soin dans son écriture. Car Mohamed Saïd Fellag, de son vrai nom, est avant tout un comédien de théâtre, amoureux de la langue française, qui possède le don particulier de mêler l’humour, la moquerie, la dérision et l’auto-dérision la plus caustique avec une tendresse, une poésie et un amour des mots. C’est un peintre qui croque le réel, souvent comique, parfois tragique, par le biais de son regard acéré de petit garçon grandi trop vite en raison d’une actualité qui trop souvent broie l’humanité. Jamais à sa place Kabyle de la campagne confronté à la guerre d’Algérie, sommé de prendre partie pour le FLN contre les Français dont il avait appris la langue et l’histoire, il doit désapprendre en 1962 cette culture coloniale, « nos ancêtres les Gaulois », pour endosser celle de l’Algérie avec l’arabe littéraire et l’interdiction d’étudier la philosophie et l’Antiquité greco-latine avec ses Dieux polygames. Les révolutions nationales sont parfois violentes, et Fellag est le fruit de cette histoire nourrie de ces trois cultures, kabyle, française et arabe, dont il tisse dans le spectacle tous les fils, avec leurs noeuds de cocasserie et de violence. Léger comme un danseur, souple comme un singe, l’acteur se métamorphose avec trois fois rien, un chapeau, une djellabah, des lunettes noires, du petit écolier timide à l’adolescent fuguant pour voir les films américains et leurs splendides stars hollywoodiennes. Au nom du père et du FIS Insolent, malicieux, provocateur, Fellag distille ses flèches noyées dans le miel de son sourire et de ses yeux pétillants, pour qu’elle arrivent à bon port. La politique, le racisme, l’intolérance, la peur, la sexualité, il les aborde par le biais de paraboles et d’histoires chargées d’humanité, sans jamais charger le trait, sans lourdeur. Une scénographie limpide et lumineuse constituée de vidéos et de cintres qui dansent vêtus de robes colorées, est un terrain de jeu pour ses métamorphoses, astucieusement mises en scène par Marianne Epin. Les années folles, colorées et exotiques laissent place aux années noires de l’Algérie en proie au terrorisme, durant lesquelles l’humoriste fuit en Tunisie puis en France. Le sourire, le rire, la moquerie sont pourtant là en permanence dans ce personnage de clown à la démarche de Charlie Chaplin, pantalon bouffant et dégaine lunaire, ébouriffé comme un mécanicien algérien à la recherche d’une roue de secours. C’est magnifique et cela fait du bien ! Hélène Kuttner [Crédits Photo 1 : © Christophe Vootz/ Photo 2 : © Denis Rouvre/ Photo 3 : © Charlotte Spillemaecker / Photo 4 : © Christophe Vootz] |
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