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Guillaume de Tonquédec : « Le théâtre est un lieu de partage unique »

3 février 2017
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Guillaume-de-Tonquédec

La Garçonnière

De Billy Wilder & I.A.L Diamond

Adaptateurs : Gerald Sibleyras/Judith Elmaleh
Metteur en Scène de Jose Paul

Avec Guillaume De Tonquédec , Claire Keim , Jean-Pierre Lorit , Jacques Fontanel , Benoit Tachoires , Pierre-Olivier Mornas , Muriel Combeau , Sophie Le Tellier , Jean-Yves Roan , Benedicte Dessombz , Gregory Gerreboo , Anne-Sophie Nallino

A partir du 7 février 2017

Du mardi au vendredi à 20h30
Le samedi à 17h00 et à 20h30

Tarifs : de 22€ à 63€

Réservation en ligne ou par tél. 01 48 74 25 37

Théâtre de Paris
15 Rue Blanche
75009 Paris
M° Trinité

www.theatredeparis.com

En 2013, Guillaume de Tonquédec a obtenu le César du meilleur acteur dans un second rôle pour sa prestation dans Le Prénom, adaptation de la pièce de théâtre. À partir de là, le succès lui a souri, mais ça n’a pas toujours été le cas. 

Guillaume_de_TonquédecQuand as-tu su que tu voulais devenir comédien ?

À l’âge de 10 ans en regardant la télévision avec mes parents. Les cinéclubs, les dossiers de l’écran et la Dernière séance me plaisaient beaucoup.

C’est le fait de voir des films dans une petite boîte et de partager des émotions avec mes parents. J’étais alors très timide et je n’osais pas pousser la porte d’un conservatoire. Mais j’ai vite constaté, qu’en réalité, lorsqu’on joue un personnage, on se cache derrière un rôle. Sur cette passion naissante, j’ai intégré le conservatoire municipal et régional de Versailles. 

Après je suis entré à la classe libre des cours Florent, celle accessible sur concours. J’y suis resté six mois. Ensuite, j’ai eu le concours du Conservatoire national supérieur d’art dramatique (CNSAD) très accessible financièrement. Il y a tout ce qu’on peut rêver de faire : de l’interprétation, du chant, de la danse, de l’équitation, des cours de jeu en anglais, de masque de la commedia dell’arte, des cours de caméra pour apprendre le cinéma, d’écriture, de diction, de phonation… Bref, c’est dément !

Avais-tu déjà une préférence pour le cinéma ou le théâtre ?

Non, pas vraiment. Mes premières fois au cinéma, c’est les Temps modernes de Charlie Chaplin. Cependant, le théâtre me fascinait, car c’est un lieu de partage unique avec le public, une interaction très forte où l’on entend tout ce qui se passe.

Tu restes donc très attaché au théâtre. A-t-il été difficile de passer des planches au cinéma ?

Dès le début de ma carrière, j’ai principalement joué au théâtre. Mais ce n’est pas uniquement par hasard ! Je trouve ça génial de pouvoir se retrouver longtemps avec les gens qui participent au spectacle, aussi bien les metteurs en scène que les techniciens. La recherche du jeu me convient bien. Tandis qu’au cinéma, on arrive, on est maquillé, habillé, coiffé, texte su devant le metteur en scène, et on doit être efficace immédiatement. Au début, je trouvais ça très déroutant et toute la mécanique du cinéma un peu écrasante. On doit y être efficace par intermittence, alors qu’au théâtre on doit être concentré sur toute la durée de la pièce. Mais cette forme de concentration a fini par me plaire et le rapport à la caméra qui permet de capter tous les sentiments, un peu comme un laser, aussi. Ce sont deux techniques différentes et, aujourd’hui, j’aime les deux.

Quand ta carrière d’acteur a-t-elle véritablement démarré ?

C’est grâce à l’adaptation cinématographique du Prénom, pièce jouée d’abord un an au Théâtre Edouard VII. J’avais déjà eu quelques rôles au cinéma avant, mais la véritable consécration a commencé à ce moment-là, renforcée par la série Fais pas ci, fait pas ça. Cette concomitance m’a apporté une popularité aussi bien à la télévision qu’au cinéma.

En quoi le César du meilleur acteur dans un second rôle pour le Prénom, que tu as obtenu en 2013, a opéré un changement décisif dans ta carrière ?

Parce que je tournais alors peu au cinéma et tout d’un coup, avec cette récompense, j’ai une visibilité énorme. Ça a changé ma carrière car on m’a proposé plus de choses intéressantes. Au cinéma comme au théâtre, d’ailleurs. Cependant, si tout acteur veut obtenir la popularité pour avoir plus de liberté, il faut bien faire attention à ce qu’on choisit après.

As-tu des envies de production sur des sujets qui te tiennent à cœur ?

Oui, car le fait d’acquérir une certaine popularité me permet de me poser un peu, à présent, et de me demander si, au lieu d’attendre qu’on me propose des choses, je ne pourrais pas être à l’initiative d’un thème, d’une pièce, d’un film. Maintenant, je retourne voir les auteurs que j’aime bien, les metteurs en scène en leur demandant des conseils. C’est beaucoup plus malin que d’attendre.

Que conseillerais-tu à un jeune acteur débutant pour arriver à percer dans le métier ?

G_de_TonqQu’il relise la fable de la Fontaine Le lion et le rat : le lion se trouve pris au piège dans un filet et, tout roi qu’il est, il a beau se débattre et hurler, il reste prisonnier. Arrive un rat, une pourriture de la race animale qui va patiemment ronger les cordes du filet et libérer le roi. La Fontaine écrit alors « Patiente à longueur de temps font mieux que force ni que rage ». J’ai écrit cette maxime dans mon bureau parce que je n’avais qu’une envie : que le succès m’arrive très vite. Or, ça n’arrive pas comme ça ! Il y a des acteurs qui ont connu trop vite le succès pour un rôle et puis c’est tout, après plus rien. Le succès c’est de durer, aussi. 

Quel a été le film que tu as le plus aimé tourner et pourquoi ?

C’est difficile à dire ! Il y a d’abord les rôles, le tournage et l’ambiance du film. Ensuite, le succès ou non. Pour le Prénom, toute l’aventure m’a plu : les premières lectures, les représentations, le tournage du film, les Césars. Se retrouver sur une tournée intense pendant trois ans reste également un souvenir exceptionnel. Il y a aussi un film très peu connu, Les nuits d’été dont le tournage a été fantastique, et dont le rôle, passionnant, a beaucoup fait évoluer mon jeu car c’était un personnage très éloigné de ma personnalité. 

[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=Ce7xmFMhWZU[/embedyt]

Enfin, quelle est ton autre actualité ? Tes prochains films ?

La dernière saison de Fais pas ci, fais pas ça a été tournée et va être diffusée en février. Le 7 février, je commence la représentation d’une adaptation d’un film de Billy Wilder, la Garçonnière, qu’on va jouer au Théâtre de Paris. Le film est génial et l’adaptation aussi : c’est l’histoire d’un petit employé d’une compagnie d’assurance qui va tomber fou amoureux de la liftière (fille de l’ascenseur). C’est de la très grande comédie américaine : à la fois drôle et émouvant. J’ai également tourné deux autres films : un de Florence Quentin, avec Gérard Depardieu et Catherine Deneuve, qui va sortir en juin 2017 et Coexister en octobre 2017. Une année bien remplie !

Propos recueillis par Quitterie de Castelbajac

[ Crédits Photo : © Unifrance ]


 

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