Glamour’s 50 au Réservoir, plongez au cœur des fifties !

Le 29 novembre et le 27 décembre 2016

Glamour’s 50 rend hommage à l’âge d’or de la comédie musicale, ce cinéma coloré et idéaliste à l’optimisme sans faille. Tout au long de la soirée, seize numéros chantés et dansés se succèdent et forment une évocation poétique des années d’après-guerre, période où tout semblait possible. Pour le public traumatisé de l’époque, ce genre de film offrait un refuge salutaire.

Aujourd’hui, cela reste d’actualité, semble-t-il, car chacun souhaite se retrouver dans un endroit où il se sent heureux et en sécurité. C’est une démarche essentielle : « J’ai envie d’apporter du sourire et de la joie aux gens face à l’époque difficile dans laquelle on vit», nous confie Lydie Muller, une des actrices. C’est également l’occasion de revaloriser une image positive et libre de la féminité, loin du porno comme de l’intégrisme.

Un cabaret d’exception

Cristina Palma de Figueiredo, créatrice de Glamour’s 50, débute sa carrière comme comédienne. C’est durant sa formation au cours Florent qu’elle se découvre une passion pour la mise en scène. Sa première création d’Eva Peron de Copi reçoit le Prix Jeune Talent de la Mairie de Paris. Mais l’aventure Glamour’s 50 commence en 2012, lorsqu’elle réalise et produit son premier court-métrage, Entre Désirs. Un film qui nous plonge dans les coulisses d’un cabaret parisien. Trois ans plus tard, elle décide d’en faire une adaptation scénique assistée par Jean-Marie Rollin, également coach vocal de Glamour’s 50, et nous offre ce magnifique spectacle.

Le glamour ? Une théâtralité exacerbée, un raffinement extrême de l’image de la beauté, un idéal d’élégance… Pour recréer cet univers de couleurs et de paillettes, différents artistes se sont mobilisés. Vincent Dupeyron est à l’origine des costumes, dont la somptueuse reproduction de la robe rose de Marylin Monroe. Tenue mythique, s’il en est ! Fabienne Renaud a chorégraphié les numéros, avec un souci de retranscrire au mieux le charme langoureux, tout autant que le swing propre aux années cinquante. Entre chaque tours de chants, Radio Crooner assure l’ambiance musicale de la soirée, constituée des plus beaux airs de jazz de l’époque. Et enfin le Réservoir, ses lustres, ses capitons et ses miroirs, font office de décor baroque au spectacle.

Un spectacle de passionnés

Lybert Ramade, chanteur d’opéra comme de variété, interprète de sa voix grave et profonde le maître de cérémonie du cabaret. Il prend un plaisir communicatif à interpréter les chansons des plus grands crooners. Lydie Muller, que l’on retrouve dans La Candidate au théâtre de la Michodière, excelle dans une Marylin Monroe tour à tour sensuelle et fragile. Elle a depuis son enfance une admiration particulière pour la star qui lui a donné le goût de ce métier. Quant à Alain Tournay, habitué des scènes musicales après avoir joué notamment dans Chantons sous la pluie, Chicago ou La Belle et la Bête, il livre une brillante performance de claquettes d’après Fred Astaire et Gene Kelly. Enfin, Natalie Lojek offre une interprétation piquante de Fais-moi mal Johhny de Boris Vian et Magali Noel. Loin de se livrer à un numéro d’imitation, elle irradie la scène d’un souffle de liberté par son énergie hors du commun.

Chaque rôle a été créé sur mesure pour les acteurs. C’est un spectacle de passionnés. Les artistes sont accompagnés du danseur François Doppia, qui a fait ses armes au Paradis Latin et apporte tout son charme à la pièce. Chaque membre de la troupe exprime la nécessité qu’un tel spectacle existe, pour que des artistes pluridisciplinaires comme eux puissent pleinement s’exprimer en France. Théâtre, chant et danse se mêlent comme dans les meilleurs shows anglo-saxons.

Éric Pacheco, producteur de la soirée et directeur de la société d’ingénierie et de production culturelle Community, a invité Cristina Palma de Figueiredo à le rejoindre fin 2015. Il a été totalement séduit par son travail de recherche et d’investigation sur les fifties. Véritable reflet d’une époque, le show Glamour’s 50 s’est rapidement imposé dans les activités du pôle Culture/tourisme de l’agence, répondant à l’ambition du producteur de proposer des projets artistiques immersifs. Rappelons que le cinéma hollywoodien des années cinquante prêchait lui aussi la transmission de la culture par les voies les plus séduisantes et les plus accessibles. La rencontre entre Community et Glamour’s 50 était donc immanquable.

Un voyage dans le temps

À la croisée de la comédie musicale et du cabaret, Glamour’s 50 est avant tout une expérience sensorielle, une performance participative, un voyage dans le temps. Le spectateur en est l’élément central. Un bar à maquillage et un salon de coiffure sont mis à la disposition du visiteur pour parfaire sa tenue. On peut aussi se faire tirer le portrait à la manière des plus grandes stars hollywoodiennes, pour finir avec un cours particulier de claquettes.

D’ailleurs, il n’y a aucune distinction entre la scène et le public. Cristina Palma de Figueiredo a utilisé chaque recoin du Réservoir pour sa mise en scène. Les acteurs se mêlent à la foule, autour du bar ou à une table. Bref, le spectacle est dans la salle ! Quiconque rentre dans le Réservoir devient immédiatement l’acteur privilégié d’une grande pièce fantaisiste ! Un « Spect-acteur » !

Léopold Gautier

[Crédits Photo : © Fred Toulet]