Oliver Twist, un fantastique musical pour la Toussaint
Oliver Twist De Shay Alon et Christopher Delarue Mise en scène de Ladislas Chollat Avec Nicolas Motet, Prisca Demarez, David Alexis, Arnaud Léonard, Benoît Cauden, Catherine Arondel, Gilles Vajou, Jeff Broussoux, Hervé Lewandowski, Marina Pangos, Sébastien Valter, Théa Anceau, Jennifer Barre, Juliette Behar, Xavier Ecary, Lucile Bourdon et Christopher Delarue Depuis le 23 septembre 2016 Tarifs : de 14 à 86 € Réservation en ligne Durée : 2h30 avec un entracte Salle Gaveau M° Miromesnil |
Depuis le 23 septembre 2016
Comment réussir une bonne comédie musicale ? En utilisant le talent des meilleurs artistes qui écrivent, composent ou dansent sur un solide synopsis. Oliver Twist, qui se joue Salle Gaveau, musique de Shay Alon, livret de Christopher Delarue, chorégraphie d’Avichai Hacham, mise en scène de Ladislas Chollat, réunit tous les genres avec un talent éblouissant pour séduire tous les publics. À découvrir d’urgence. Une histoire de gamin des rues Oliver Twist, c’est une histoire que dévorent tous les adolescents. Son auteur, Charles Dickens, qui s’est vu contraint de travailler au XIXe siècle à l’âge de 12 ans dans une usine de cirage pour subvenir aux besoins de la famille, s’est beaucoup inspiré de sa propre jeunesse pour raconter les souffrances infligées aux pauvres gamins de l’époque victorienne. Oliver est un jeune orphelin de 13 ans qui lui aussi est familier du malheur : souffrances, humiliations, famine font partie de son quotidien et lorsque, par hasard, sur un marché, il tombe sur le chef de gang Fagin, un vieux gripsou qui organise des vols organisés, le jeune garçon devient rapidement la meilleure des recrues dans son misérable repaire de voleurs. Une chorégraphie éblouissante Costumes somptueux (Jean-Daniel Vuillermoz), lumières sophistiquées, chorégraphies absolument éblouissantes qui jamais ne font oublier au spectateur le propos de l’œuvre, tous les ingrédients de la meilleure comédie musicale sont à l’œuvre dans cette épatante production. Au fil de 17 séquences qui nous baladent des faubourgs de Londres aux quais de la Tamise, de la maison d’un croque-mort aux demeures bourgeoises (créations vidéo de Nathalie Cabrol) dans des éclairages formidables et subtils (Alban Sauvé), les dix-sept comédiens qui interprètent la vingtaine de personnages dansent et chantent merveilleusement, virevoltent et crapahutent avec une légèreté romanesque, nous font rire et pleurer à la fois, tour à tour burlesques ou sentimentaux, dramatiques ou clownesques. La musique est d’enfer Le chorégraphe israélien Avichai Hacham a réalisé des merveilles grâce à une inventivité et des emprunts aux comédies musicales américaines, au jazz, au disco et aux claquettes, mariant l’acrobatique à la souplesse de tableaux plus romantiques. La partition musicale de Shay Alon, compositeur et pianiste, qui dirige en direct les cinq autres musiciens, placés en corbeille, se révèle également admirable, rythmée et variée, métissée de différentes influences culturelles. On songe à Gerschwin, Oscar Hammerstein ou Stephen Sondheim pour les plus beaux passages. La scénographie d’Emmanuelle Roy, légère et intelligente, habille la Salle Gaveau de papiers journaux de l’époque, ocre, noir et blanc, faisant valser les accessoires colorés et habillant la misère noire des faubourgs de Londres d’une mosaïque d’émotions fugaces. Des comédiens survoltés et puissants Ils sont tous formidables, les comédiens chanteurs et danseurs de cette production qui fonctionne tout d’abord grâce à leur engagement. Le tout jeune Nicolas Motet dans le rôle-titre n’a que 16 ans, mais révèle déjà un professionnalisme à toute épreuve et une solide formation artistique. Courageux et innocent, vaillant et généreux, il porte le rôle avec une étonnante maturité ! Dans le rôle superbe du rusé Fagin, receleur avare et magouilleur, David Alexis fait des prodiges dans l’incarnation de ce monstre sympathique et roublard, drôle et pittoresque. Prisca Demarez, qui joue Nancy, la voleuse au grand cœur, est époustouflante d’intensité et de sincérité, tout comme le terrible Bill Sax joué par Arnaud Léonard, mais il faudrait tous les citer. Merveilleusement dirigés par le metteur en scène Ladislas Chollat, chef d’orchestre de tous ces personnages hauts en couleur échappés du roman de Dickens, ces personnages nous poursuivent longtemps après la fin du spectacle pour peupler nos rêves avec leurs rires, leur amitié ou leur tendresse. Hélène Kuttner [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=Z_ov1Dx5KfA[/embedyt] |
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...