Les Palmiers sauvages – Odéon Théâtre de l’Europe – Ateliers Berthier
Les Palmiers sauvages De William Faulkner Mise en scène de Séverine Chavrier Avec Séverine Chavrier, Laurent Papot, Déborah Rouach Du 3 au 25 juin 2016 Du mardi au samedi à 20h et le dimanche à 15h Tarifs : de 8 à 36 € Durée : 1h45 Odéon Théâtre de l’Europe – Ateliers Berthier M° Porte de Clichy theatre-odeon.eu |
Du 3 au 25 juin 2016
“Entre le chagrin et le néant, je choisis le chagrin.” Ligne de fuite, fuite en avant La règle des amants : s’attarder quelque part mais ne jamais s’installer, ne jamais renoncer au mouvement perpétuel. La seule chose qui importe, celle à laquelle il faut tout sacrifier, c’est de se tenir ensemble dans l’amour, sans autre demeure. Charlotte et Harry ne veulent rien posséder – rien, à part leur désir dévorant l’un pour l’autre. Pour eux, le lien qui les unit doit se vivre comme un arrachement de chaque instant à tous les pièges de la respectabilité. L’un des dogmes de leur credo passionnel pourrait s’énoncer : il ne faut surtout pas que l’économie domestique… Charlotte se jette sans réserve dans l’aventure ; Harry, lui, se débat avec les démons de la norme. L’amante entraîne l’amant avec elle, à corps perdu, comme en un creuset où se consumer ensemble pour fondre le métal de l’utopie. Harry finira par apprendre (car ce voyage est aussi initiatique) qu’il n’est pour eux pas de retour possible. Et pourtant, en attendant de parvenir au point final, il faut bien vivre, il faut trouver le moyen de fournir ses conditions de subsistance à cette sauvage œuvre-vie qu’est un tel amour, alors même qu’il se veut inconditionnel, aussi absolu que la mort. Mais comment ? Qu’aime-t-on encore de l’autre quand on attend de l’amour qu’il soit à ce point exclusif ? “Est-ce qu’à force d’aimer l’amour, on ne finit pas par oublier d’aimer l’autre ? Est-ce qu’une passion vécue comme une œuvre d’art n’est pas une entreprise solitaire, vouée à l’échec ?” C’est à la lumière de ces questions que Séverine Chavrier a porté à la scène cette œuvre déchirante où Faulkner dresse un “bilan introspectif et rétrospectif” des rapports entre œuvre et vie, ambition créatrice et désir. Tendant son oreille de musicienne, elle a discerné et réinventé le bruit et la fureur du grand romancier, les différentes strates vocales de ses créatures noyées dans les rumeurs du vent ou de la mer, leurs cris de jouissance nue, leurs murmures enfantins, jusqu’aux intuitions presque silencieuses où s’ouvre pour chacune d’entre elles, au bord du mystère, “cette possibilité d’être un instant voyant, lucide, écrivain”. Créée au Théâtre de Vidy à Lausanne, présentée fin 2014 au Nouveau Théâtre de Montreuil, sa superbe adaptation a séduit le public et la critique. Certaines scènes de ce spectacle peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes, il est déconseillé aux moins de 16 ans. |
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