Hervé Saint-Hélier – Photographe en voyage onirique
Hervé Saint-Hélier en voyage onirique – Contacter l’artiste Site officiel: Marlborough Gallery: Librerie Artcurial: Chez Higgins: |
« Hervé Saint-Hélier offre une interprétation assez atypique de la photographie contemporaine semblant rejoindre le geste du peintre. Comptant sur le pouvoir sensoriel des images, loin de vouloir copier la réalité, sa photographie tenterait plutôt d’en cerner l’empreinte spirituelle ». Hervé Saint-Hélier, actuellement représenté par la Marlborough Gallery New York, entame sa carrière de photographe en 1989. Attentif au monde, il aime voyager et transcrire l’instant qui l’émeut et capte son regard. Privilégiant l’expérience directe, il réalise ses photographies avec une prédilection pour les détails du quotidien qui font le tissu ordinaire d’une ville, d’un peuple, d’un paysage. Muni d’un matériel photographique traditionnel, doté d’une excellente connaissance technique et d’une étonnante sensibilité aux fréquences lumineuses dont il utilise la palette vibratoire, Hervé Saint-Hélier s’aventure inlassablement sur les sentiers de tous les continents à la recherche de phénomènes visuels dont il pressent l’avènement. Il traverse ainsi la Sibérie, une partie de l’Europe, l’Inde, l’Asie, l’Amazonie, les Amériques, l’Ethiopie. Au détour d’un pays, d’une grande métropole ou d’un havre perdu, il pose sur le monde un regard contemplatif tout en faisant preuve d’une très grande acuité dans ses observations. Se définissant comme un « passeur », c’est par le biais de ce vécu en prise directe avec la réalité concrète, à l’égard de laquelle il entretient un étonnant rapport, qu’Hervé Saint-Hélier s’engage dans un parcours photographique en quête de passages vers des mondes intérieurs. Une évidence de fond et de forme qui s’est opérée spontanément. Il lui fallait débusquer des dimensions nouvelles à la réalité extérieure, sonder l’esprit infini de la matière qui nous lie à l’Univers. Visionnaire, il nous ramène au détail essentiel décomposant l’image d’un monde que nous pensions connaître, questionnant sans cesse sa littéralité. Généralement dédouanées de leur ancrage contextuel par des cadrages énigmatiques, ses images s’offrent à nous comme des perceptions d’une réalité intemporelle. Nous affranchissant ainsi de toute conception figée et limitée, elles apportent à la captation du réel une profonde charge méditative. Le photographe se fait alors voyageur de l’intime, sa photographie devenant le réceptacle de toute notre réalité, à la fois tangible et imaginaire, superficielle et essentielle, fugace et éternelle, personnelle et universelle. Il s’agit là du travail d’un poète de l’image dont le talent cherche à réveiller le merveilleux au coeur de l’ordinaire. Guidé par une sorte de réalisme magique, il révèle des situations familières sous un nouveau jour entrouvrant la porte d’un monde poétique qui n’est pas sans rappeler « l’esprit Haïku » par la tempérance du style et la sincérité qui en émanent. A l’instar de ces petits poèmes japonais dont la simplicité apparente cache une formidable profondeur de sentiment, les instantanés d’Hervé Saint-Hélier, naturellement classés par saisons, s’attachent à saisir comme un souffle l’évanescence des choses et de la condition humaine. Eprouvés en un seul regard, ses « Haïkus photographiques» sont dotés d’une puissance suggestive qui offre aux spectateurs le flottement nécessaire pour explorer le monde de l’intérieur au gré de leurs émotions. Tantôt urbains, tantôt zen, concrets ou mystiques, pouvant adopter un style figuratif ou abstrait, ils s’envisagent toujours comme une initiation à un voyage dont la finalité serait l’élévation. Ne s’intéressant guère aux tendances du moment, Hervé Saint-Hélier s’exprime dans l’absolu en termes de cadre poétique sans jamais cartographier, l’important étant de recréer l’atmosphère spirituelle qui correspond à des instants précieux et de les partager. Par leur geste épuré et vivifiant, ses photographies nous imprègnent de visions d’éphémères que l’imagination n’oubliera pas. Il s’en dégage une impression très intimiste, dénuée de toute agressivité ou revendication, qui fait de nous les témoins d’une oeuvre pleine de délicatesse et de spiritualité. Au final, Hervé Saint-Hélier offre une interprétation assez atypique de la photographie contemporaine semblant rejoindre le geste du peintre. Comptant sur le pouvoir sensoriel des images, loin de vouloir copier la réalité, sa photographie tenterait plutôt d’en cerner l’empreinte spirituelle. En se démarquant de tout objectif descriptif ou ethnographique, en refusant catégoriquement de répondre aux questions « qui, quoi, où, quand, comment et pourquoi», la démarche photographique d’Hervé Saint-Hélier devient celle de l’abstraction poétique. Sublimée, la réalité telle qu’il la perçoit prend une dimension onirique, comme une traversée des apparences, alliant émotion esthétique et synesthésie des formes et des couleurs. Ne se posant plus ni en gardienne de la mémoire, ni en chirurgienne de la réalité, l’image arrêtée gagne en poésie se rapprochant d’un tableau dans lequel le photographe chercherait la peinture là où il la trouve, c’est-à-dire dans la réalité de la vie avec sa palette de couleurs et de lumières. Sabrina Mitre Expositions, Collections et projets Depuis 1999 il participe à de nombreuses expositions en Europe, en Asie, et aux Etats-Unis. En 2002, première exposition personnelle à la galerie Rachlin Lemarié Beaubourg à Paris ; puis en 2008 première exposition personnelle aux Etats-Unis, intitulée « Voyage », à la galerie Marlborough Graphics, New York. Ses photographies sont dans de nombres collections privées, mais aussi publiques dont le Musée de la Fondation Carmignac à Porquerolles, France (ouverture 2017) et la Collection de la Société Générale.
Images: Hommage à Magritte, printemps 2011 // Hommage à Peter Doig, printemps 2009 // Solitude Lumineuse,Hommage à Pablo Neruda, été 2004 // Une visite, hommage à Orson Wells, hiver 2003 // L’Angelus, Hommage à Jean-François Millet, printemps 2008 // South by South West, hommage à Alfred Hitchcok, automne 2005 [Photographies ©Hervé Saint-Hélier]
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