Exposition Fresh Breeze – Jiri Kovanda – gb agency
Fresh Breeze Oeuvres de Jiri Kovanda Vernissage le samedi 2 avril à partir de 18h Du 2 avril au 14 mai 2016 Entrée libre gb agency |
« Je veux être apolitique. Asocial. Le plus banal. J’aimerais que mon travail soit à la fois loufoque et joli. Joli mais laid aussi. Fragile et sans défense. Des gestes presque insignifiants. Je veux être embarrassant et fier à la fois. Faible mais avec la tête haute. Ne pas être contre quoi que ce soit, mais être inviolable. Ne pas gaspiller de forces. » Jiri Kovanda
Un vent frais. C’est ainsi que Jiri Kovanda a choisi d’intituler sa nouvelle exposition à gb agency. Un souffle léger, invisible et aux directions variables comme métaphore possible de la liberté de mouvement d’une pratique artistique qui n’a eu de cesse de se renouveler en dehors des modes au fil des années. Des rues de Prague où il réalise actions et interventions discrètes dans les années 1970 aux sculptures éphémères qu’il élabore et photographie aujourd’hui dans son appartement, en passant par le dessin, la peinture, les collages et les assemblages d’objets qu’il produit depuis les années 1980, Jiri Kovanda poursuit une œuvre dans laquelle dimensions publique et intime, politique et poétique, visible et invisible, humoristique et existentielle se côtoient et s’entremêlent. En s’appropriant et en recyclant avec une grande économie de moyens les objets, les signes et les matériaux qui l’entourent, il opère de légères transformations altérant imperceptiblement la perception du cours des choses, tout en livrant une réflexion critique sur l’essence du geste artistique, sa transmission et son inscription dans la vie quotidienne. Ces jeux de décalages, de réemploi d’objets sortis de leur contexte provoquant des associations inattendues, ces gestes pour la plupart instinctifs mais jamais involontaires (comme en témoignent les très nombreux croquis préparatoires dont l’artiste remplit ses carnets) offrent ainsi, malgré la diversité des techniques et des styles empruntés au cours des années, une remarquable cohérence. Revendiquant une forme d’amateurisme ne nécessitant ni matériel ni savoir-faire spécifiques, s’approchant en cela de la désinvolture de l’esprit Fluxus ou de certaines stratégies conceptuelles, Jiri Kovanda balaie tout discours de légitimation théorique qui tendrait à l’enfermer dans une catégorie établie au profit de l’attention portée à la lisibilité et à l’accessibilité de ses œuvres. Pour cette nouvelle exposition, il a conçu dans son appartement ce que l’on pourrait nommer des sculptures d’intérieur : assemblages ou agencements de matériaux modestes et ordinaires qu’il considère comme des « natures mortes » résultant de gestes simples. Eléments de mobilier, matériaux bruts et objets trouvés se télescopent ainsi dans des sculptures-collages aux titres aussi simples et évocateurs qu’Automn (2016) (une feuille d’arbre maintenue en équilibre sur la porte d’une armoire en bois à l’aide d’un fil scotché à ses extrémités), Breeze (2016) (un sachet en plastique transparent gonflé et posé sur une commode), Bathing (2016) (des tranches de mortadelle dans une baignoire), ou encore Cave (2016) (des cônes de chewing-gum disposés sur les bras d’un fauteuil). S’ils semblent ludiques, ces ‘paysages’ domestiques miniatures réalisés à partir d’un vocabulaire restreint évoquent pourtant les catégories et les enjeux classiques de la représentation sculpturale et picturale et se posent ainsi comme autant d’énigmes, de koans zen ou de haïkus adressés par l’artiste au spectateur. Si certaines de ces sculptures ont été refaites dans l’espace de la galerie pour être présentées en tant que telles dans l’exposition, d’autres ne subsistent que par leurs prises de vue ‘non professionnelles’ réalisées par l’artiste, rejouant ainsi dans une forme d’indifférenciation le passage de l’action et de l’objet à leur documentation à l’instar des interventions qu’il effectuait dans les années 1970. De fait, chez Jiri Kovanda, tout semble participer d’un seul souffle selon un phénomène d’équivalence entre les catégories formelles ou de porosité entre le statut des œuvres et leur dénomination. Gestes, installations et images de ces installations (affiches, photographies encadrées ou non, de petit et de grand format, détails et vues d’ensemble) se répètent et se déploient ainsi dans l’exposition comme autant de variations offrant différents filtres et modes d’appréhension d’un même motif, comme autant de « traces » des activités de l’artiste souvent indiscernables de sa vie quotidienne.
A découvrir sur ARtistik Rezo :
[Source texte: communiqué de presse // © Jiri Kovanda] |
Articles liés
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...