Soulèvement(s) à la Maison des Métallos
Soulèvement(s) De Marcel Bozonnet et Judith Ertel Mise en scène et jeu : Valérie Dréville, Marcel Bozonnet et Richard Dubelski Jusqu’au 25 octobre 2015 Tarifs : de 5 à 14 € Réservation en ligne Durée : 1h15 Maison des Métallos M° Couronnes ou Parmentier (lignes 2 et 3) |
Jusqu’au 25 octobre 2015 puis en tournée
En miroir de notre actualité et des révolutions arabes, Marcel Bozonnet, Valérie Dréville et le musicien Richard Dubelski composent un spectacle poétique, sensible et didactique sur l’origine des soulèvements politiques depuis la Révolution française. La puissance des mots et du tambour pour exprimer la révolte face à l’oppression. Origines À l’origine de tous les soulèvements, la souffrance des peuples. Qu’est-ce qui fait que, tout à coup, une poignée d’individus cristallisent le mécontentement d’une grande partie de la population ? Marcel Bozonnet, qui fut administrateur de la Comédie-Française et directeur du Conservatoire, est avant tout un artiste préoccupé de transmettre un art dramatique ancré dans notre actualité. Avec sa compagnie Les Comédiens Voyageurs, il crée des spectacles en région et pour des jeunes publics qu’il sensibilise à des textes d’Hugo ou à des montages de récits contemporains (Chocolat, clown nègre) qui racontent notre monde. Avec la comédienne Valérie Dréville et le percussionniste Richard Dubelski qui sont ses complices, et Judith Ertel pour les textes et la dramaturgie, il nous propose une floraison de discours (Bossuet, Hugo, Mirabeau, Robespierre…) qui incluent aussi les récits d’inconnus pris dans les vagues de révolte à Saint-Domingue en 1791 ou du peuple de Paris en 1792, mais aussi des récentes révolutions arabes. Un spectacle choral La scénographie, un espace noir strié par des tubes de néon blanc et réchauffé par des toiles peintes en rouge et violet (Renato Bianchi), n’a rien de réaliste. Seules les petites pyramides de sable blanc nous rappellent que la tempête peut se lever et éclabousser des vies humaines. Les trois acteurs, tour à tour conteurs ou danseurs, insufflent au texte qu’ils disent une profondeur infinie, redoublée par le rythme du tambour qui précipite les émotions. Rien n’est proféré, crié, mais au contraire les mots sont délivrés avec une douceur précieuse et belle. De fait, la souffrance, la révolte et le raisonnement argumenté qui mène philosophiquement au soulèvement apparaissent ici de manière lumineuse. D’un Bossuet à l’argumentaire législatif à une jeune citoyenne égyptienne que meut la nécessité de descendre dans la rue, le lien est tissé de manière naturelle. Peu de mots, de la musique rythmique, des silences éloquents et des regards ardents pour raconter l’intimité de la souffrance, la difficulté de désobéir et de rompre le cours naturel des choses. L’engagement du trio d’artistes est exemplaire car il touche le public de façon subtile, sensible et non démonstrative. Cette sobriété, justement, nous permet de mieux appréhender ce qui est dit, et c’est très beau. Hélène Kuttner [Photos © Pascal Gely] |
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