Léonce et Léna – au Théâtre de l’Atalante
Léonce et Léna Cie Le Pilier des Anges/Grégoire Callies De Georg Büchner Leonce Adaptation et mise en scène Grégoire Callies Interprétation musicale Véronique DebalLe Jusqu’au 10 octobre 2015 Les lundis, mercredis et vendredis à 20h30 Scolaire le jeudi 8 octobre à 14h30 Spectacle de marionnettes chinoises Durée : 1h Réservation : Théâtre de l’Atalante |
Jusqu’au 10 octobre 2015 Le théâtre allemand du XIXe siècle, notamment celui de Heinrich von Kleist (Über das Marionettentheater, 1810) et de Christian Dietrich Grabbe (lorsqu’il écrit Raillerie, satire, ironie et signification profonde, il pense certainement aux « pièces pour marionnettes» d’alors : des textes qui, jamais joués par des marionnettes mais répertoriés en tant que telles, autorisent une grande liberté de ton), s’est penché avec attention et fascination sur la marionnette. Georg Büchner n’a pas écrit sur le sujet ; pourtant, il paraît évident que Léonce et Léna se prête parfaitement à cet art. Léonce, jeune prince du royaume de Popo, apprend qu’il doit épouser une princesse et que le jour des noces, son père lui confiera les rênes du pouvoir. Dans le royaume de Pipi, Léna doit s’unir à un prince qu’elle ne connaît pas et elle se désespère. Chacun de leur coté, ils décident de fuir : lui avec un vagabond (Valério) et elle avec sa gouvernante. Sans rien connaître de leurs identités, ils se rencontrent dans une auberge et tombent amoureux. Contre la promesse de devenir Premier Ministre, Valério s’engage à convaincre le roi Pierre de marier Léonce à cette inconnue… Un roi loufoque digne de Prévert et Grimault, un vagabond philosophe, un prince et une princesse que l’on doit marier, une fuite pour échapper au destin que les autres vous font, le hasard d’une rencontre en Italie et une fin heureuse… Comédie surréaliste avant l’heure, influencée par le théâtre italien du XVIIème siècle, Shakespeare et Musset, Léonce et Léna de Georg Büchner s’attache aux thèmes du temps et de l’incommunicabilité et disserte sur le non sens de la vie. Pour décrire cette absurdité du monde, le dramaturge allemand imagine l’espace volontairement artificiel d’une petite principauté, un langage mimique et rythmé, la reproduction machinale de gestes et d’attitudes ainsi que le recours aux masques. Cette forme se prête admirablement à une adaptation pour marionnette ; c’est pourquoi, pour mieux raconter ce royaume de fantaisie où les affaires d’Etat deviennent le «songe d’une nuit d’été de marionnettes humaines», Grégoire Callies et Jeanne Vitez firent le choix, en 1992, d’associer comédiens et marionnettes dans leur mise en scène de Léonce et Léna. Un parti pris, à l’époque, largement salué… En 2015, Grégoire Callies revisite cette mise en scène pour marionnettes à l’occasion d’une série de représentations au Théâtre de L’Atalante à Paris du 28 septembre au 10 octobre. Pour un théâtre de marionnettes… Le théâtre allemand du XIXe siècle, notamment celui de Heinrich von Kleist (Über das Marionettentheater, 1810) et de Christian Dietrich Grabbe (lorsqu’il écrit Raillerie, satire, ironie et signification profonde, il pense certainement aux « pièces pour marionnettes» d’alors : des textes qui, jamais joués par des marionnettes mais répertoriés en tant que telles, autorisent une grande liberté de ton), s’est penché avec attention et fascination sur la marionnette. Georg Büchner n’a pas écrit sur le sujet ; pourtant, il paraît évident que Léonce et Léna se prête parfaitement à cet art. Les vrais gestes ne poussent pas sur un corps de tissu et de bois et la parole glisse sur des bouches définitivement closes. Guérir, ici, comme souvent ailleurs, consisterait et consiste à renforcer la parole, à ouvrir les bouches, à rendre bavarde cette muette, à parler plus pour combler le silence… Une adaptation pour marionnettes doit faire subir à une pièce le même sort qu’un livret d’opéra ; il serait inutile de garder le « tout », il faut en extraire ce qui reste en mémoire, l’essentiel, une trame brute. La technique choisie est celle des marionnettes chinoises pour leur capacité à répondre à la moindre sollicitation de la main du manipulateur et pour la subtilité des intentions qu’elles peuvent transmettre. En contrepoint, sont utilisés des automates pour les personnages de la cour et les petits décors. La puissance du relief et la force de la vie d’un spectacle de marionnettes dépendent de la personnalité, de la maîtrise, du style, de la chaleur de la manipulation et de l’interprétation. Comment donner vie au royaume imaginaire de Léonce et Léna…? J’imagine une scénographie verticale… Dans les fondations, œuvreraient d’obscurs soutiers mécanisés, automatisés, entretenant le feu, l’eau et l’air. Ils les feraient monter à la surface, où quelques oisifs raffinés et experts dans l’art de maintenir les soutiers à leur place et rêvant – parce qu’ils en ont le temps – d’atteindre le ciel, s’entretiendraient du sexe des anges. Faire surgir Léonce d’une valise, d’un écrin, d’une boîte où l’on range des choses un peu inutiles ; mais dont on ne saurait se séparer… Le manipulateur de ces marionnettes doit-il être vu ? Narrateur qui prétend « gagner sa vie à la sueur de son front » et qui se retrouve condamné à raconter éternellement cette histoire exemplaire et qui prie tous les soirs : « Seigneur, brise le sceptre des conducteurs et que ton règne vienne, ton règne de justice. Amen. » Le narrateur doit-il être l’ombre mobile qui accompagne chacun et qui atteste de son existence ? Enfin, me vient l’idée d’un sablier géant dans lequel un personnage prendrait sa respiration, subirait la descente du sable et synchroniserait indéfiniment son souffle sur ce mouvement perpétuel, symbole du temps et des horloges que Léonce et Léna finiront par détruire. Grégoire Callies, adaptation, mise en scène et jeu La presse en parle « Léonce et Léna vaut pour son alliage d’habilité et de simplicité » Libération – René Solis « Le conte a été mis en scène avec une telle ingéniosité que l’on peut ne s’intéresser qu’à l’action. Une réussite exceptionnelle. » Télérama – Henriette Bichonnier « Un conte faussement enfantin mais vraiment philosophique. Lumineux. » L’Est Républicain [Source texte : communiqué de presse] |
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