Entroducing the Shoes : rencontre avec Guillaume Brière et Benjamin Lebeau

 On en était arrivé à se dire qu’au bout de presque 4 années d’attente, le deuxième album des Remois de The Shoes ne verrait jamais le jour. Un concert surprise lors du dernier festival des Inrocks, une poignée de teasers savamment diffusés sur la toile ces derniers mois, ainsi qu’un premier single dévoilé au printemps dernier, on finit par mettre un terme à cette attente. Ces deux-là n’allait pas nous refaire le coup du premier album et disparaitre dans la nature. Le nouveau s’appelle « Chemicals »   et s’impose déjà comme une des grosses claques de cet automne. Rencontre avec Guillaume Brière et Benjamin Lebeau en pleine promo pour parler dans le désordre de musique, de Mo’Wax, d’image et même de Michèle Laroque. Vous n’y comprenez plus rien c’est normal, lisez la suite…

 
Rendez-vous est pris dans une brasserie du 9eme arrondissement de Paris où visiblement Guillaume a ses habitudes avec ces petits camarades de Rocky, récente signature du label GUM qui abrite également The Shoes depuis leur premier album « Crack My Bones ». Visiblement très détendu et serein, les deux Rémois n’ont pas de soucis à parler des 4 années qui séparent leur nouvel album du premier : « On s’aperçoit avec le recul qu’on n’a pas arrêté durant ces 4 ans, même si on se considère intrinsèquement  comme des fainéants. On est plutôt du genre à aller contre nature et à bosser comme des artisans » explique très simplement Guillaume.

Durant cette période, ils ont tout de même collaboré ensemble ou en solo pour des artistes tels que Woodkid, Sage, Rocky, Gaetan Roussel pour ne citer qu’eux. Une manière peut-être de reculer l’échéance du suivant : « On a conjuré le sort de ce deuxième album, en se disant qu’on allait s’atteler à l’écriture du 3^ème » résume benjamin.  

Malgré tous ces projets en parallèles, les deux membres de The Shoes savent qu’ils ont encore des choses à faire, à raconter et se sont remis à l’écriture entre 2 collaborations. « On s’est aperçu en rentrant en studio qu’on faisait fausse route, que l’ensemble n’avait pas de cohésion et que nos envies musicales avaient changé. On a décidé de repartir à zéro et de vraiment puiser dans nos inspirations musicales à l’un et à l’autre. Le déclic de cet album est venu de gens comme Bjork qui avec son premier album « Debut » avait ouvert la voie à une pop classique mais teintée d’électro. Avec « Chemicals » l’idée première c’était : faisons un disque le plus sincèrement possible » résument assez justement Benjamin et Guillaume.

A l’arrivée cette nouvelle livraison, est peut-être moins évidente mais plus riche et plus aboutie. Leur collaboration avec le multi platiné Woodkid leur a également donné envie de redéfinir les cartes sur la réalisation et la production de « Chemicals ». Benjamin : « On a vraiment voulu bosser sur les contrastes avec ce nouvel opus, le meilleur exemple étant à mon avis sur « Drifted » avec ça rythmique très « Thunderdoom » (techno hardcore particulièrement présente en Belgique NDLR), le tout contre balancé par la voix de Sage  qui du coup colle parfaitement au morceau ».

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 Quelques changements de fond avec de nouveaux « featuring » comme Petite Noire, Blaine Harrisson de Mystery Jets ou encore Black Atlass. Exit Antonin des Bewitched Hands très occupé avec son nouveau projet « Black Bones » et qui selon les dires de Guillaume devrait beaucoup faire parler de lui l’année prochaine. Ce dernier nous explique au passage qu’ un morceau comme « Time To Dance » leur a permis par exemple de collaborer avec Petite Noire . Il faut dire que ce single n’a jamais failli voir le jour puisque écrit quasiment un an avant les premiers titres de « Crack My Bones » et ne faisant pas l’unanimité au sein du groupe, il  a failli finir tout simplement à la trappe.

Il aura fallu le clip de Daniel Wolfe pour que le morceau devienne un tube et permette au groupe d’exploser. L’occasion de revenir sur le passage du groupe en live sur Canal+ et de la réaction d’une certaine Michèle Laroque visiblement conquise par la prestation de The Shoes , dont elle devait très probablement entendre parler pour la première fois. « On la recroisé quelques temps après lors d’une soirée où on jouait à Cannes et franchement elle était très sympa ».

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Retour l’espace d’un instant aux choses sérieuses pour aborder l’importance de l’image encore une fois une fois très travaillée  sur « Chemicals » que ce soit par le soin apporté au visuel de l’album, la réalisation du clip et des teaser s très justement pensés par le collectif « Dent de Cuir ». Guillaume : « Sans vouloir tomber dans la nostalgie de groupes ou artistes de la fin des années 90 comme Dj Shadow, Krush, l’écurie MO’Wax en général et surtout les Chemicals Brothers, on s’est aperçu que tous, à leur manière apportaient un réel soin à l’image, à la vidéo, mais également à  leurs lives ».  «  Regarde le morceau d’Aphex Twin « Window Licker ». Le mec a réussi avec un morceau complétement barré à la base, à en faire un tube limite glamour et sexy juste parce que la vidéo est géniale » plaisantent les deux Rémois. Avec seulement 2 albums au compteur, Benjamin et Guillaume totalisent tout de même plus de 20 années de collaborations artistiques et tout autant d’amitié.

Guillaume « Le secret entre nous c’est qu’on n’a pas les mêmes gouts en matière de gonzesses et de musique, du coup on est un peu comme un vieux couple, on dure… T’en connais beaucoup toi des groupes qui continue à jouer ensemble passé 20 ans ? ». Une alchimie parfaite, presque chimique entre ces deux-là. Ça ne vous rappelle personne ?

Arno Byhet