0 Shares 2322 Views

Comme une pierre qui… : “Like a rolling stone”

21 septembre 2015
2322 Vues
Comme-une-pierre-qui---Rolling-stones---Comedie-francaise-1

Comme une 
pierre qui…

D’après le livre de Greil Marcus Like a rolling stone, Bob Dylan à la croisée des chemins et sur une idée originale de Marie Rémond

Mise en scène de Marie Rémond et Sébastien Pouderoux 

Avec Gilles David, Stéphane Varupenne, Sébastien Pouderoux, Christophe Montenez, Gabriel Tur et Hugues Duchêne

Jusqu’au 25 octobre 2015

Du mercredi au dimanche à 18h30

Tarifs : de 9 à 20 €

Réservation en ligne
ou au 01 44 58 15 15

Durée : 1h

Studio-Théâtre 
99, rue de Rivoli
75001 Paris

M° Palais Royal-Musée du Louvre (lignes 1 et 7) 

www.comedie-française.fr

Comme-une-pierre-qui---Rolling-stones---Comedie-francaise-1 copieJusqu’au 25 octobre 2015

La Comédie-Française se met à l’heure du rock. Marie Rémond et Sébastien Pouderoux, comédien au Français, ont eu l’ingénieuse idée de faire un spectacle sur la genèse d’une des chansons les plus connues de Bob Dylan : Like a rolling stone. Innovation, improvisation et accidents sont les ingrédients d’un événement artistique unique : une leçon magnifique.

L’histoire d’un accident génial

Au printemps 1965, de retour de sa tournée en Angleterre, Bob Dylan songe à arrêter sa carrière de chanteur. Like a rolling stone change le cours de sa vie. Ce long poème de vingt pages écrit avec une rage de révolté, qui ne ressemble à aucune chanson formatée, a été enregistré en juin 1965 avec des musiciens chevronnés, sans partition écrite, qui ne savaient pas exactement combien de temps durerait la chanson. Le rythme de valse à trois temps, les accompagnements à la guitare électrique, au piano, à la batterie et à l’orgue ont varié durant les deux douzaines de prises réalisées durant deux journées, Bob Dylan ne terminant qu’une seule prise qui se retrouvera gravée sur l’album Highway 61 Revisited.

Comme-une-pierre-qui---Rolling-stones---Comedie-francaiseNaissance d’une œuvre

Le spectacle de Marie Rémond et de Sébastien Pouderoux, qui interprète lui-même le chanteur, crinière noire bouclée et look sixties, est un formidable hommage à ce moment historique particulier dans l’histoire de la musique pop, et par là même un beau miroir de ce que peut être la recherche et les égarements qui aboutissent à la création artistique. Il s’inspire du livre de Greil Marcus intitulé Like a rolling stoneBob Dylan à la croisée des chemins dont l’épilogue raconte les deux journées d’enregistrement de la chanson culte. Nous sommes dans le studio avec les instruments et les bouteilles de bière, avec Tom Wilson (Gilles David), le producteur, qui va sérieusement perdre patience en suivant le cours erratique et incertain de l’enregistrement. Sont présents Al Kooper (Christophe Montenez), guitariste et organiste qui va s’immiscer dans le groupe par amour pour Dylan, en créant la partition d’orgue, le guitariste de blues Mike Bloomfield, que campe formidablement Stéphane Varupenne, chargé de faire le lien diplomatique entre Dylan, quasi-mutique, et les autres musiciens, le pianiste Paul Griffin (Hugues Duchêne) et le batteur Bobby Greg (Gabriel Tur), qui a notamment travaillé avec Simon and Garfunkel.  

Un cocktail scénique baroque

Les comédiens, tous très bons musiciens, campent parfaitement ces instants haletants ou lumineux de répétition autour d’un artiste poète qui accueille avec beaucoup d’ouverture les influences sonores différentes. Folk, pop, rock, blues viennent irriguer la chanson et le montage théâtral, basé sur le témoignage du livre. On suit Dylan face aux producteurs, impatients et mécontents, et aux journalistes ennuyés de ne pouvoir mettre l’artiste dans une case précise. Car cet unique enregistrement, capté comme par miracle durant ces deux journées, durait moitié plus de temps qu’un “single” ordinaire de 3 minutes. Atypique, trop long, obscur dans ce qu’il racontait, il ne rencontra le succès que lors d’un passage dans une boîte de nuit de New York où il enflamma les jeunes qui trouvèrent dans cette “diarrhée verbale” qui scrutait les névroses de l’Amérique avec cette rengaine musicale l’écho de leurs interrogations. Le public du Studio Théâtre est totalement conquis par la force théâtrale de ce court spectacle qui fait de nous des “rolling stones”, des pierres qui roulent en musique. 

Hélène Kuttner

Articles liés

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet
Spectacle
365 vues

« Les Misérables », une nouvelle production brillante au Théâtre du Châtelet

Plus de quarante ans après la première création en français, l’opéra d’Alain Boublil et de Claude-Michel Schönberg revient au Théâtre du Châtelet dans une nouvelle version et une mise en scène de Ladislas Chollat. Quarante interprètes dont des enfants...

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
Agenda
107 vues

“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14

L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....

La Scala présente “Les Parallèles”
Agenda
103 vues

La Scala présente “Les Parallèles”

Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...