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« L’Horizon de Michael Mann » : au coeur de la ville

13 septembre 2015
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L’horizon de Michael Mann

D’Axel Cadieux

horizonParution le 3 septembre 2015

Après une petite anthologie des oeuvres inspirées de tueurs en série ayant réellement existé, Axel Cadieux se lance dans la monographie avec cette analyse passionnante et passionnée de l’oeuvre de Michael Mann…

C’est le genre d’ouvrage que l’on peut conseiller à tous, les cinéphiles pointus comme les amateurs de septième art pas voyant avant tout cela un spectacle : personne ne semble pouvoir être déçu par L’Horizon de Michael Mann, impeccable essai dont l’auteur déroule sur une centaine de pages les obsessions et les caractéristiques du cinéaste. L’ouvrage se veut aussi accessible que son sujet, Mann faisant partie des cinéastes faisant l’objet d’un culte aussi bien chez les rats de cinémathèque que chez les spectateurs de multiplexes.

Cette dimension populaire, Axel Cadieux ne l’oublie jamais lorsqu’il décortique avec ardeur cette oeuvre composée d’une douzaine de longs-métrages et de quelques séries télévisées (dont le Miami Vice d’origine). Mais il en souligne également le côté existentialiste, avec notamment une réflexion sur la figure du double, vu tour à tour comme vecteur de trouble ou comme guide philosophique. On sent chez l’auteur une véritable vénération du metteur en scène, mais pas d’aveuglement pour autant : jamais L’Horizon de Michael Mann ne sombre dans l’hagiographie pure et simple, ce qui aurait certainement été d’un ennui profond.

En fin d’ouvrage, un joli cadeau attend les fans de Michael Mann : un long entretien accordé en mai 2015 à Axel Cadieux, dont les lecteurs du mensuel So Film commencent à bien connaître la plume acérée et le tempérament bien trempé. Mann y revient sur sa carrière, mais aussi sur certains de ses personnages, et ne détourne pas le regard lorsqu’il s’agit d’évoquer l’échec commercial de Hacker, son dernier film. Un échange d’une grande franchise, à l’image de ce livre immédiatement digeste, qui donne envie de replonger par exemple dans le Los Angeles de Collateral. L’Amérique et ses grandes villes sont en effet au coeur de l’ouvrage : il en semble actuellement pas y avoir cinéaste plus urbain que Michael Mann, véritable architecte du grand écran.

Lucile Bellan

[Image 2015 © Playlist Society]

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