Rétrospective Mathieu Amalric – Cinémathèque Française
Rétrospective Mathieu Amalric Du 9 septembre au 25 octobre 2015 Tarifs : de 3€ à 6,50€ Cinémathèque Française : |
Sur tous les fronts et ne pouvant renoncer à rien tant il est curieux de tout, l’acteur et réalisateur Mathieu Amalric agite de sa présence le cinéma français (et au-delà), il le secoue comme un arbre à fruits. Mathieu Amalric est un acteur de la dépense sans compter, presque un cascadeur qui, sans cesse, se cogne, se bat, danse, se jette à l’eau, fume, profère et « performe », provoque, joue de son regard exorbité et avec les trous d’air du timbre de sa voix, « négocie au quotidien avec la question de l’être » (Ismaël/Amalric dans Rois et reine), esquive, chute et se relève pour repartir. Dans Un conte de Noël, il tombe comme un arbre, face contre le bitume et, relevé par un passant qui s’inquiète de son état, a cette phrase, qu’il faut aussi l’entendre prononcer : « Je suis marié, je vous en prie ! ». Dans Rois et reine, interné contre son gré, il se lance pendant une séance de groupe dans une break dance de son invention, irrésistiblement drôle et fatalement séduisante. Mathieu Amalric est un saltimbanque débordant d’énergie, de malice, de violence que seul le cadre, celui des autres comme le sien, contient. Mathieu Amalric est un réalisateur qui tourne comme Truffaut chacun de ses films contre le précédent et, comme Truffaut, qui filme seulement ce qu’il aime, celle qu’il aime. Du Stade de Wimbledon à La Chambre bleue, il manifeste ce désir de l’autre et de sa lumière et, en même temps, conserve déjà sur pellicule une trace de la finitude toujours possible des grandes passions. À sa façon, Paul Dédalus le disait déjà : « Je ne peux pas sortir avec une fille si je ne sais pas comment ça se termine. Les histoires entre les gens, c’est fait pour se terminer, ça se termine toujours. Ce n’est pas de ma faute, c’est universel. » (Comment je me suis disputé…). Mathieu Amalric court après le temps pour le retenir, au moins le retarder. En attendant, il le marque. Bernard Benoliel |
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