Danse et cirque en fête avec “Paris quartier d’été 2015”
Paris quartier d’été 2015 Jusqu’au 9 août 2015 |
Jusqu’au 9 août 2015 En juillet et août, à Paname, il serait fatal de se contenter de “Paris plage”. Il y a un vrai festival artistique, multidisciplinaire et passionnant qui inclut une belle programmation danse et cirque : “Paris quartier d’été”. Artistes très confirmés comme Israël Galvan, découvertes comme l’Israélien Idan Sharabi et propositions insolites comme Origami de Satchie Noro, danseuse-acrobate autour d’un container qui se déplie… Comme toujours, le festival est aussi une invitation à se rendre dans des lieux autres que les théâtres, et puis, détail non négligeable, beaucoup de propositions sont gratuites ! Dialogues avec Picasso Solo d’Israël Galvan Pour “Paris quartier d’été”, Israël Galvan revient donc à Paris, avec la forme la plus épurée de son répertoire, un solo dans lequel il touche à l’essence de son art comme au plus profond de lui-même. Entouré du public comme sur un ring de boxe, il se débat avec la terre, le ciel, le passé et le futur. Il sera ici dans le jardin du Musée national Picasso, et sa gestuelle fine et angulaire résonnera totalement avec les tableaux du maître. Depuis qu’on l’a découvert, Galvan est considéré comme le Picasso du flamenco. En quelque sorte, il rentre donc chez lui, et ce sera passionnant. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=gxJQ_JMM_fc[/embedyt] Guintche de Marlene Monteiro Freitas Marlene Monteiro Freitas est une des performeuses et chorégraphes les plus audacieuses du moment, et son solo Guintche est la racine de sa radicalité. Face à un punching-ball, Freitas éprouve des états extrêmes, flirte avec le grotesque, fait voler en éclats les canons de la beauté féminine. Sa bouche devient l’épicentre d’un bal paradoxe, porté par une boule musicale jazzy. Après avoir investi le Théâtre de verdure du Musée du Quai Branly (31 juillet) et la Bibliothèque historique (2 août), elle enchaîne au Jardin du Musée national Picasso (4 août), où elle répondra, comme Galvan, aux visions du peintre. Mais elle pourrait tout aussi bien se produire comme une émanation de tableaux de Francis Bacon… [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=A6ixpzK7vro[/embedyt] A Coming community Peter Ampe, fort d’une barbe qui est plus authentique et sauvage que celle des hipsters, a traversé, quelques années durant, les créations d’Anne Teresa de Keersmaeker. Il a à son actif des duos burlesques et désopilants comme Still standing you avec Guilherme Garrido et La Grande tentative de réconciliation de Jake et de Pete pour les disputes du passé, avec son propre frère (qui n’est pas danseur). À “Paris quartier d’été”, il présente sa dernière pièce, son premier quatuor où deux autres énergumènes, Herman Heisig et Nuno Lucas, rejoignent Ampe et Garrido pour A Coming community. À quatre, leurs gags et clowneries pourraient bien être plus imprévisibles encore, plus méchants, plus loufoques… Au passage, ils sont aussi des plasticiens aux surprises singulières qui parsèment leurs spectacles. Des circassiens questionnent l’espace Compagnie Yoann Bourgeois Leaving room -> Le Carreau du Temple, 22-25 juillet On est pleinement dans l’empire du jeu, et Yoann Bourgeois l’habite à sa façon. On a pu le voir au Théâtre de la Ville, il y a peu de temps, avec sa dernière grande production, Celui qui tombe, qui a donné toute la démesure de son épure. Dans Leaving room, il combine jonglage et harpe (compositions et interprétation : Laure Brisa) pour quatre pièces brèves, qu’il interprète avec Marie Fonte. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=RbgDNj0rHa0[/embedyt] Cavale -> les 26 et 27 juillet (gratuit) On le reverra les deux jours suivants sur le parvis du Sacré-Cœur, dans Cavale, un duo avec Mathieu Bleton, où les deux passent au trampoline, pour se mettre en harmonie avec le ciel, l’architecture ou un paysage. Cette cavale est stationnaire, mais aérienne. Elle permet tous les rêves, face à un coucher du soleil qu’on espère somptueux. Origami de Satchie Noro et Silvain Ohl Autre circassienne aux antennes très chorégraphiques : Satchie Noro. Avec le plasticien Sylvain Ohl, elle a développé un de ces concepts qui feront date. Aussi spectaculaire que filigrane, Origami combine les concepts de pliage de papier japonais, le tangram chinois et le nouveau cirque. Ce solo se déroule autour, dans et sur un container maritime qui s’ouvre, se déplie et change de configuration dans un mouvement permanent. Son habitante se doit d’être aux aguets du début à la fin. L’appareil impose son rythme et sa puissance, Noro répond par une présence filigrane. Le symbole de la mobilité déploie ses envies cinétiques sur place, pour un spectacle qui ne cesse de se déplacer. Le dialogue entre l’humain et la machine a fasciné les artistes pendant tout le XXe siècle, ou plus. Le container devient ici danseur, autant que Noro elle-même. Chacun à son rythme… Ours d’Idan Sharabi Tout aussi itinérant, Ours d’Idan Sharabi est une interrogation sur les territoires qui nous habitent de l’intérieur. Sharabi interprète ce duo avec Dor Mamalia. Si leur dialogue est avant tout physique, il part d’enregistrements de conversations des deux (en anglais), pour dire une vraie complicité artistique et humaine. Le titre est par ailleurs à entendre en anglais (ours = les nôtres) et renvoie à “nos pays, nos partages, nos plaisirs…”. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=cA37MbjnB4c[/embedyt] Thomas Hahn [Crédit Photos : Paris quartier d’été 2015 © Luis Castilla ; © Eric De Mildt ; © Reinout Hiel] |
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