Philippe Cometti et Dominique Quessada – Etres interdimensionnels (entre 2 et 3)
Etres interdimensionnels (entre 2 et 3) De Philippe Cometti et Dominique Quessada Jusqu’au 23 août 2015 Tarifs: entre 4.5€ et 8€ Maison Européenne de la photographie www.mep-fr.org |
Jusqu’au 23 août 2015
Jusqu’au 23 août 2015, Philippe Cometti et Dominique Quessada présentent “Etres interdimensionnels (entre 2 et 3)” à la MEP. Il y a la dimension 2, et il y a la dimension 3. Le plat et le volume. Nous avons l’habitude de concevoir les formes selon des modalités qui semblent s’exclure : soit une chose appartient au registre de la longueur et de la largeur, soit elle s’inscrit dans le domaine tridimensionnel. Ce qui est l’un ne saurait être l’autre. Pourtant, si on la sort de l’abstraction par laquelle elle est usuellement cernée, une image, qu’elle soit photographie ou peinture, par sa matérialité même, n’est pas dépourvue d’épaisseur. De même, une sculpture n’est pas dénuée de plat. L’histoire de l’art recèle quelques ponts enjambant, avec l’intention de le réduire, le gouffre dimensionnel qui sépare le monde plat et celui doté de volumes. Le cubisme a exploré cette « épaisseur du plat », en introduisant la multiplicité des points de vue cohabitant dans la représentation bidimensionnelle. De leur côté, des sculpteurs ont cherché la limite du volume, pour en faire apparaître la platitude, ou pour le faire disparaître avec l’essai d’une résorption de la dimension volumique dans l’immatérialité du trait (Giacometti, notamment, cherchant à produire une sculpture dématérialisée par sa propre idée). Nous voulons tenter de faire cohabiter dans un même objet les deux bords de ces deux mondes, disjoints par l’usage autant que par la convention perceptive. Mais, au lieu de frêles passerelles, « Êtres interdimensionnels » entend poser du tissu conjonctif qui établisse un lien, donc une continuité forte – non plus un simple passage, mais une inséparation – entre l’un et l’autre. Chaque objet présenté dans cette exposition tient en même temps du plat autant que du volume – de l’image, donc, autant que de la sculpture : un objet impur. Il s’agit à travers ces propositions de donner à voir, à ressentir autant qu’à comprendre, une nouvelle dimension, située entre le trait et le volume, quelque part entre la deuxième et la troisième dimension. Il est question de créer un objet intermédiaire dont la dimension varie avec le regard qui le capte, et se balade quelque part entre le 2 et le 3 : 2,15, 2,44, 2,76, 2,81, etc. Nous voulons naviguer dans l’infinité des dimensions intermédiaires existant entre le 2 et le 3. Il y en existe autant que votre esprit peut en imaginer. C’est donc un projet exploratoire qui vise à déployer un espace propre, une modalité spécifique d’espace ou d’occupation de l’espace d’où peut émerger, comme c’est le cas ici, la proposition d’un nouveau format de portrait où la représentation, perturbée dans ses habitudes, oscille sans cesse d’une dimension à l’autre. Il ne tient qu’à vous de laisser votre regard dériver : bienvenue dans l’interdimensionnalité. Dominique Quessada [source du texte et crédit visuel: communiqué de presse] |
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