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Interpréter la positivité : une interview avec Thomas Agrinier à Art Paris 2015

8 avril 2015
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Interpréter la positivité : une interview avec Thomas Agrinier à Art Paris 2015

Le 8 avril 2015

Le 8 avril 2015

Thomas Agrinier est un jeune artiste français qui a fait des émules à Art Paris Art Fair 2015. Alors qu’il effectue sa première apparition à la foire parisienne internationale, la galerie Estace qui le représente frôle la rupture de stock. Les travaux présentés appartiennent à une édition collective de la série Men, laquelle offre une gamme de représentations dans une relation juxtaposante entre la technique et la situation. Dans une interview avec Thomas Agrinier, AMA a pu avoir un aperçu du développement de la pratique créative de l’artiste.

Que pouvez-vous nous dire sur vous-même ?

Je suis peintre. J’ai décidé d’orienter ma pratique vers la peinture vers 2008, donc je ne suis vraiment un peintre que depuis cinq ou six ans. Avant cela, je me suis essayé à la musique et j’ai subvenu à mes besoins en faisant plusieurs petits boulots à mi-temps. Le début de ma carrière a commencé avec différentes expositions collectives, avant que je ne rencontre Regis Estace. Nous travaillons vraiment bien ensemble, donc j’ai décidé que c’était le bon choix à effectuer, d’être représenté par la Galerie Estace.

Comment initiez-vous un projet ?

Je commence généralement mes œuvres en choisissant des images fixes de films ou de photographies que j’ai pris au préalable. À partir de là, je joue avec l’image sur l’ordinateur jusqu’à ce que je commence à dessiner. Chaque dessin mène à un autre jusqu’à ce que je réalise ma composition finale à la peinture. Par exemple, dans la pièce intitulée Les Femmes,  l’homme qui trébuche m’est inspiré d’un film de Buster Keaton. Je préfère les images en action plutôt que les photographies car je souhaite créer du mouvement dans mon travail.

Le stand vous consacre une exposition personnelle. Que pouvez-vous nous dire de la série Men ?

La série a commencé avec une pièce intitulée Play, c’est également la raison pour laquelle c’est l’œuvre qui vous accueille à l’entrée. Une fois terminé cette pièce, j’ai initié Groupe d’Individus. C’est une production plus synthétique que la première mais elle est devenue une continuation du récit. De là, la série toute entière est née. Le récit présente un groupe de personnes qui jouent à chat dans une forêt tropicale. Les gens dont j’ai fait le portrait sont des adultes mais ils jouent comme des enfants. Ils paraissent comme des symboles de positivité, jouant, riant … Mais il y a également une ambiguité, qui réside dans la technique. Comme on peut le voir, la technique dans chaque peinture semble varier. En fonction de l’élément sur lequel je me concentrais à l’époque, que ce soit les vêtements, la main ou le mouvement, la technique changeait. C’est une forme d’expérimentation.

Exemplifier différentes méthodes de peinture permettait à chaque œuvre d’inspirer la création de la suivante. Chaque technique définit un nouveau moyen de représentation. C’est l’évolution de la technique qui a inspirée la pièce consécutive, soit la nouvelle émergence du même sujet.

Interpreter_la_positivite_-_une_interview_avec_Thomas_Agrinier_a_Art_Paris_2015Quelle est la signification de la forêt ?

J’aime montrer la relation que l’homme entretient avec son environnement. C’est une exposition d’individus contemporains dans un environnement dépourvu de trace de civilisation. Je pense qu’il s’agit du reflet de mes propres besoins. Je vis dans la ville depuis trop longtemps : je pense avoir besoin d’en sortir.

Quel est le message que vous essayez de transmettre à vos spectateurs ?

Mon travail est synonyme de positivité. La perception de mes spectateurs peut être différente, cependant. Parfois, on peut penser que certaines parties de mes œuvres ont été réalisées très rapidement en raison de l’urgence de certains de mes coups de pinceau, mais cela dépend vraiment. Chaque pièce nécessite en moyenne entre trois semaines et un mois et demi de travail, donc ce n’est vraiment pas si rapide que ça. Je travaille aussi avec de la peinture à l’huile, donc s’il faut réaliser un changement, cela prend parfois beaucoup de temps.

Personnellement, je me suis amusé en peignant cette série, donc j’aime que la première interprétation que se fait mon public soit un reflet de cette positivité.

Qui, selon vous, a inspiré votre pratique ?

Il y a incontestablement des éléments dans mon travail qui sont issus d’artistes prédécesseurs et qui m’ont inspiré tels que Pablo Picasso, Francis Bacon, Peter Doig, George Condo et bien sûr la Renaissance. Ils ont tous contribué à mon inspiration. D’un autre côté, je suis également intéressé par les dessins animés de Disney et le bandes dessinées de Marvel. Il y a des aspects de mon enfance que j’ai tendance à incorporer dans mon travail. Je ne souhaite pas les rejeter. Je ne veux pas que des obstacles viennent se mettre en travers de la progression de mes sources d’inspiration.

Qu’en est-il de vos œuvres sur Art Paris ?

C’est la première fois que je suis représenté lors d’une foire et presque toutes mes œuvres ont été vendues. C’est très excitant. Un grand nombre de mes pièces a récemment intégré de collections très intéressantes. Je serais plus que ravi de participer à nouveau à cet événement, tant que cela est décidé en partenariat avec ma galerie.

Travaillez-vous, en ce moment, sur de nouvelles œuvres ?

Je travaille sur un tableau grand format. J’ai abandonné la forêt et décidé de retourner aux espaces intérieurs. Je me concentre sur une pièce, peut-être une salle à manger. Cette pièce m’a été inspiré par les travaux d’Adrian Ghenie. C’est un artiste émergent dont la popularité grandit en ce moment. Il représente des gens qui jouent avec de la nourriture et il place ses sujets dans des salles à manger ou des palais, je ne sais plus, mais en tout cas ils se situent dans des espaces intérieurs.

Art Media Agency

[ Crédit visuel : © courtoisie Thomas Agrinier ]

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