« Singin’ in the Rain » : la comédie musicale fait son cinéma au Châtelet
Singin’ in the Rain Scénario Chansons Mise en scène de Robert Carsen Avec Dan Burton, Daniel Crossley, Clare Halse, Emma Kate Nelson, Robert Dauney, Jennie Dale, Matthew Gonder, Matthew McKenna et Karen Aspinall Du 27 novembre 2015 au 15 janvier 2016 Du mardi au vendredi à 20h Tarifs : de 10€ à 99€ Réservation: Durée : 2h40 Théâtre du Châtelet |
Du 27 novembre 2015 au 15 janvier 2016
Après « Un Américain à Paris », le Châtelet poursuit ses adaptations pour la scène des plus célèbres comédies musicales américaines en s’entourant d’artistes prestigieux. Le metteur en scène Robert Carsen fait revivre cette histoire très romanesque avec l’éclat de son savoir faire magistral. Hollywood à l’époque des films muets Comment adapter l’une des plus brillantes comédies musicales hollywoodiennes ? Comment recréer l’ambiance de ces années 20 en Amérique, alors que tant d’acteurs redoutaient le passage au film parlant en prenant des cours de diction et que les producteurs vivaient dans la crainte des conséquences financières d’un tel bouleversement ? L’intrigue de « Singin’ in the Rain » prend place au moment même de cette révolution et Robert Carsen en profite pour recréer sur scène l’ambiance d’une majestueuse salle de cinéma de l’époque. Un générique hollywoodien défile où s’affiche les noms de tous les artisans et les producteurs, le Théâtre du Châtelet se transforme en MGM d’une toute puissante machine à faire rêver. Dans une scénographie léchée qui passe du noir charbon au gris argent, divas et starlettes font mousser leurs visons, magnats du 7ème art font rouler leur cigares pour répondre avec un sourire Gibs au crépitement des flashs des reporters. Une production aux petits oignons Avec le chef Gareth Valentine qui dirige allègrement l’Orchestre de Paris, les complices Ian Burton à la dramaturgie, Tim Hatley au décor, sans oublier la chorégraphie inventive de Stephen Mear et les costumes d’Anthony Powell, cette production colle au plus près du film en en recréant l’ambiance survoltée, les ballets virtuoses, la rigueur des ensembles chantés et dansées et la drôlerie des situations qui oscillent entre tendresse et burlesque. Carsen y insère même des séquences filmées à Versailles, reproduisant les séquences du film avec les mises en abîme successives du film dans le théâtre. Si Dan Burton est un danseur efficace dans le rôle de Don Lockwood sans toutefois rivaliser avec le créateur du rôle Gene Kelly, l’interprète de Lina Lamont, Emma Kate Nelson, est tout simplement irrésistible de niaiserie et de ridicule, provoquant des trombes de rire dans le public par ses maladresses et sa voix de crécelle ! Des artistes rompus à toutes les disciplines Clare Halse campe une Kathy Selden extrêmement fine et gracieuse, aux cotés de Daniel Crossley et de son Cosmo Brown hallucinant de virtuosité dans ses pirouettes et ses glissades dans les cartons, tandis que Jennie Dale, hilarante, déclenche des salves d’applaudissements dans le rôle de la répétitrice. Avec eux, « Make’ em Laugh », « Moses Supposes », »Good Morning » and « You Are My Lucky Star », sans oublier le tube « Singin’ in the Rain » redeviennent nos airs préférés, ceux qui emballent nos coeurs et qui nous donnent envie de danser et voir la vie en rose ! Malgré l’inventivité et la profusion des décors et le talent irréprochable des interprètes, on peut quand même regretter le choix du noir et blanc qui manque de cette légèreté, de cette effervescence aérienne et onirique en couleurs qui avaient rendu le film inoubliable. Hélène Kuttner [ Crédit Photos : © Patrick Berger et Marie-Noëlle Robert ] |
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