Michel Boujenah rêve sa vie avec nous
Ma vie rêvée De Michel Boujenah Du 1er février au 5 avril 2015 Tarifs : De 16,50 à 40 euros Réservation: Durée : 1h20 Théatre Edouard VII |
Du 1er février au 5 avril 2015
Au Théâtre Edouard VII, à l’heure de l’apéritif, Boujenah le magnifique nous accueille avec la chaleur de ses yeux bleus. Sans beignets à l’huile, mais avec une hospitalité ravageuse dont il a fait son miel depuis des années. Et beaucoup d’émotion. Transformer le théâtre le plus chic de la capitale, celui que dirige Bernard Murat, en cabaret pour un stand-up, il n’y a que Michel Boujenah pour réussir le défi ! Et quand il débarque avec son petit gilet et ses bretelles, un Harpo des Marx Brothers mais doué d’un bagout de folie, la soixantaine assumée et prêt à en découdre, Boujenah interpelle les femmes pour la couleur de leurs vestes et les hommes quand ils sont trop sérieux. La salle n’a pas le droit de dormir, elle réagit plutôt hardiment à cette joueuse invitation à jouer. Des dorades cuites qu’on vient de pêcher sur les plages de Tunis à l’enfance heureuse entourée de femmes « comme dans les Mille et Une nuits », en passant par Mai 68, le MLF et le cours de théâtre où Corneille et son Cid étaient des citadelles imprenables pour l’impétrant comédien avec un cheveu sur la langue, Boujenah déroule le fil de sa vie qu’il tisse avec les rêves qui la composent. Et c’est cela qui est merveilleux, car réalité et fiction, histoire et fantasmes, vrai et faux se chevauchent comme des bataillons d’images qui se percutent pour n’aboutir qu’à une seule idée : la vie rêvée est bien plus intéressante à vivre que n’importe quel quotidien, et Michel Boujenah en racontant ses songes nous révèle beaucoup de sa vérité. « L’histoire bégaye », raconte-t-il en commentant les aléas de la politique française. Il revit la sienne, entre enfance et maturité, alors que son alter ego fétiche, Maxo Boutboul traverse les époques et prend lui même par la main le petit garçon qu’il était jadis. Les mains sont aussi volubiles que le corps, le regard tendre et rieur car « Tu vas voir, c’est pas si terrible de grandir !». Est-ce de la nostalgie de ne pas pouvoir oublier ses racines et son enfance ? N’est-ce pas plutôt cette enfance, réinventée et transformée, qui permet à l’acteur de traverser des vies, de faire du cinéma et de continuer à être sur la scène, qui est quand même l’endroit où il se sent le mieux. Tant mieux pour nous ! Hélène Kuttner [Crédit photos : Renaud Corlouer] |
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