Andrea Sitter : La Folle de Chaillot à l’heure du thé
La Cinquième Position De et avec Andrea Sitter Du 5 au 20 décembre 2014 à 20h30: vendredi 5, samedi 6, mardi 9, mercredi 10, jeudi 11, mercredi 17,jeudi 18, vendredi 19 Tarifs : 8€ à 35€ Réservation en ligne ou par tél. au 01 53 65 30 00 Durée : 1h Théâtre Chaillot |
Du 5 au 20 décembre 2014
Elle pétille de discrétion burlesque, elle pourrait être l’anarchiste qui se cache sous les chapeaux de la Queen. Il y a trente ans, Andrea Sitter est partie du ballet classique et de l’Allemagne pour (se laisser) conquérir (par) la danse contemporaine française. Avec pour résultat, des solos doucement déconcertants comparables à une sorte de Strudel viennois, servi avec une coupe de champagne et dansé sur pointes (d’ironie). Car « Strudel » veut dire « tourbillon »… Bienvenus dans « La Cinquième Position » ! Andrea Sitter est unique dans le monde du spectacle. Certes, elle n’est pas la seule transfuge du monde du ballet. Nous pourrions en citer quelques autres qui ont franchi le cap et se sont libérées, de Sylvie Guillem à Raphaëlle Delaunay. Chacun(e) a sa personnalité. Et Delaunay aussi vient de consacrer un solo aux rencontres décisives de sa carrière. Mais la Sitter parle en trois langues! Aussi, on serait tenté de qualifier son humour de « british », mais son accent, dont elle joue malicieusement, est allemand.Par ailleurs, eux aussi apprécient le thé au lait en plein après-midi. A cinq heures, certes, mais pas forcément dans la cinquième position. Délicieusement surannée, la tenue toujours rigoureuse, un brin aristocratique sur les bords mais consciente de l’être – telle est cette Bavaroise qui semble arriver tout droit du château Disney-wagnérien de Neuschwanstein. Mais méfions-nous des apparences! Il pourrait bien s’agir d’une posture, assumée au troisième degré, en gage de lucidité. « La Cinquième Position » y serait-elle pour quelque chose? Sûrement pas. Ce serait confondre cause et effet. Sitter possède un sens du décalage qui se double d’une douceur viennoise, remise au goût parisien de la réflexion sur l’acte artistique. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=WMnwEmgxJI8[/embedyt] La cinquième position est-elle la cinquième colonne de la cinquième république? Le fait est que la codification du ballet n’est pas totalement étrangère aux codes de la quasi-monarchie centraliste qui prévaut jusqu’à nos jours. Et pourtant, on croyait le ballet surpassé par le contemporain. Sitter montre que non et que, au contraire, le ballet sait rebondir à partir du contemporain comme sur un plancher de danse. Elle le démontre en s’y montrant, démonstration à l’appui. « La Cinquième Position » est une sorte d’autobiographie dansée, délicatement épicée d’autodérision. De ses premiers cours de ballet à l’âge de cinq ans à ses rencontres avec de grands chorégraphes contemporains français, elle s’amuse d’elle-même. Bien sûr, la cinquième position n’appartient qu’au ballet. Qu’en pense Sitter? « La cinquième est la position la plus difficile. Elle est schizophrène. Le talon gauche regarde vers la droite, le talon droit vers la gauche, le tout dans un seul corps. Aussi, elle reflète bien ce que nous sommes, avec nos diverses facettes d’une même personnalité, nos contradictions et nos dédoublements. » Et c’est pourquoi son autobiographie dansée parle à tout le monde. Thomas Hahn [Photos : © Eric Boudet] |
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