GéBé présentée par Alexandre Devaux – Galerie Anne Barrault
GéBé Présentée par Alexandre Devaux Du 6 décembre 2014 au 17 janvier 2015 Vernissage le 6 décembre de 14h à 20h Galerie Anne Barrault |
Du 6 décembre 2014 au 17 janvier 2015
L’exposition GéBé, présentée par Alexandre Devaux réunit une quarantaine d’oeuvres emblématiques, dessins d’humour, planches de bandes dessinées, dessins de presse, de ce grand maître de la culture graphique contemporaine, Georges Blondeaux. Cette exposition accompagne la sortie de la monographie de GéBé récemment parue aux Cahiers dessinés : J’ai vu passer le bobsleigh de nuit et la réédition de l’album accompagné du film L’An 01 à L’Association. GéBé, Georges Blondeaux, est né en 1929 à Villeneuve-Saint-Georges. Il est mort en 2004 à Melun. Après avoir été dessinateur industriel à la SNCF et que ses premiers dessins d’humour ont été publiés dans La Vie du rail, Le Journal du dimanche, Radar, Télé-Magazine, Paris-Match, le Scottish Daily Express et Paris-Presse-L’intransigeant. GéBé entre en 1961 au journal Hara-Kiri, créé quelques mois plus tôt. Il en devient instantanément l’un des piliers. Il y a aussi, outre les fondateurs Cavanna et Bernier (le professeur Choron), Fred, Reiser, Cabu, Wolinski et Topor. GéBé a participé à l’explosion d’une nouvelle vague de l’humour graphique en France. Cet humour se caractérise par une affirmation de la noirceur, de l’absurdité, du non-sense, une capacité de choc augmentée par l’élision ou l’absence de légendes, l’abandon des sujets conventionnels, le mépris de l’humour «à la papa», une exigence intellectuelle accrue envers le lecteur. L’humour, le génie graphique et poétique de GéBé étendent leur envergure dans les pages d’Hara-Kiri. En prenant de l’assurance, ivre de liberté, son esprit ose s’aventurer toujours plus haut dans la réflexion, le jeu mental et l’utopie qu’il définit comme «ce qui saute au-dessus de la réalité pour découvrir d’autres paysages que ceux qu’on connaît.» Cavanna résume : «L’intelligence de ce gars vous prenait à la gorge. Son cerveau fonctionnait dans son coin tout seul, comme une machine désuète et très subtile aux rouages huilés avec soin. De l’humour de haute précision. Je sentais que tout allait changer. Il était trop fort pour nous.» En effet, la capacité d’invention, la créativité, la curiosité, l’étrangeté mais aussi l’aisance technique avec laquelle GéBé assimile, détourne, subvertit alternativement les codes de la publicité, du roman-photo, de la bande dessinée, du reportage, du roman policier, de la caricature, du théâtre et du cinéma même, laissent pantois. GéBé rejoint en 1966 l’équipe du journal Pilote où paraissent nombre de ses récits en bande dessinée. Il écrit à partir de 1967 des sketchs pour différentes émissions de radio. Il est un intervenant régulier du programme oulipien consacré au dessin : Du Tac au tac, 1969. Jean-Luc Godard le filme en 1976 en train de dessiner l’histoire Tout à 1fr pour l’émission Six fois deux (FR3). Dans les années 1980, il scénarise, avec Roland Topor et Jean-Michel Ribes notamment, des scènes pour les émissions Palace et Merci Bernard. Gébé est dessinateur et écrivain. Plusieurs dessins de GéBé comportent des références au septième art, certains aussi racontent les films qu’il se faisait enfant, avec sa lanterne magique, ou à partir de photogrammes à l’entrée du cinéma de quartier. Il arrive que ses planches soient présentées comme des «films à faire». Il existe un rapport étroit entre son stylo et la caméra. Il a fait des scénarios, texte et dessin, pour des créations filmiques. GéBé réalise lui-même deux courts-métrages : L’Inventaire en 1974 et La Mémoire en 1975. Son oeuvre la plus emblématique, qui a fait date dans l’histoire du cinéma, c’est L’An 01. L’An 01 est une création qui a mis en abîme les cadres de la presse, du cinéma, du livre, de la bande dessinée, du dessin et de la relation de l’auteur avec ses lecteurs. L’idée de GéBé a été de faire un film avec ses lecteurs, que le lecteur pénètre dans l’acte créateur, et que la temporalité de publication de ses planches dans un journal s’enchevêtre avec la temporalité du tournage des scènes du film. Du «film à faire», GéBé est passé au «film en train de se faire» puis au «film fait». Un livre qui raconte l’aventure de L’An 01 paraît en 1972, édité par Les éditions du Square (la maison d’édition d’Hara-Kiri, de Charlie Hebdo, etc.). Le film a été réalisé par Jacques Doillon (son premier long métrage), avec deux séquences tournées par Alain Resnais et Jean Rouch. Gérard Depardieu y joue un rôle, l’un de ses premiers, tout comme Coluche, Higelin, Gotlib et plusieurs autres futures célébrités. Il sort en salle en 1973 : 500 000 entrées. GéBé est cinéaste. A découvrir sur Artistik Rezo : [Visuel : Gébé, promenade, 1975; Texte : Alexandre Devaux] |
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