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Rain ou la danse en perpétuel mouvement

22 octobre 2014
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rain

Rain

D’Anne Teresa de Keersmaeker

Avec les danseurs de l’Opéra de Paris et l’Ensemble Ictus

Tarifs : de 10 à 110 € 

Réservation au
08 92 89 90 90 (0,34 €/min)

Durée : 1h10

Opéra Garnier
Place de l’Opéra
75009 Paris

M° Opéra

www.operadeparis.fr

premiere_imageDu 21 octobre au 7 novembre 2014

Sur une partition polyphonique du compositeur américain Steve Reich jouée en live par l’Ensemble Ictus, Anne Teresa de Keersmaeker déploie 10 danseurs autour de figures géométriques élaborées. Du grand art.

Attention, chef-d’œuvre. Créé il y a une quinzaine d’années à Bruxelles, présenté à l’Opéra de Paris en 2011, Rain est un spectacle fulgurant de beauté et d’énergie, où la fusion entre la musique jouée en direct et la géographie des corps opère une sorte de symbiose mouvante et changeante comme les quatre saisons.

groupeDans une arène ceinte d’un rideau de cordes fines et serrées, balayée par des faisceaux lumineux, sept danseuses et trois danseurs alternent des enchaînements contrastés, corps magnétiques qui se déportent ou se transportent vers la périphérie du cercle, gestuelles sensuelles de silhouettes qui se frôlent, se propulsent à terre, s’élèvent vers le ciel, sur un tempo enivrant de mélopées répétitives.

a_loblique_jpgQuatre pianos, deux xylophones, trois marimbas, deux clarinettes, un métallophone, un violon et un violoncelle complétés par quatre voix de femmes, la partition de Steve Reich composée en 1976 présente un éventail richissime de combinaisons mélodiques et rythmiques qui utilisent le souffle, la respiration aussi bien que la voix. La chorégraphe applique ce principe d’exploitation du souffle et de l’énergie aux corps, auxquels elle insuffle des allers et retours de tension et d’extension, de laisser-aller et de retenue.

portes_fendusCela donne une virtuosité de mouvements qui allie le féminin au masculin, des portés et des fendus à l’horizontale, des rondes de bras reprises par les jambes, un incessant jeu de tensions et de miroirs qui disent la vie et le désir, la violence et la sérénité. Équilibre et déséquilibre se succèdent sans cesse dans un enivrant manège enchanté, qui projette le plateau dans un univers ludique de paradis adolescent et virginal.

dexu_oiseauxVéritable architecte des corps, alliant une précision de géomètre à une liberté créatrice, Keersmaeker insuffle aux danseurs une virtuosité athlétique. Les danseurs de l’Opéra, dans des tenues fluides aux teintes pastel signées Dries Van Noten, nous offrent une magnifique performance.

Hélène Kuttner

[Crédit photos : Benoîte Fanton]

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