Tosca – Puccini – Opéra Bastille
Tosca De Puccini Mise en scène de Pierre Audi Avec Martina Serafin (Tosca), Marcelo Alvarez (Mario Cavaradossi) et Ludovic Tézier (Scarpia) Jusqu’au 28 novembre 2014 Tarifs : de 5 € à 231 € Réservation ici Opéra Bastille |
Jusqu’au 28 novembre 2014
La nouvelle production tant attendue de Tosca déçoit. Les chanteurs sont figés dans un décor imposant. Heureusement, le ténor Marcelo Alvarez transporte la salle unanime ! Depuis 1994, la mise en scène de Werner Schroeter officiait à l’Opéra Bastille. On avait hâte de découvrir la nouvelle Tosca de Pierre Audi. Passé l’effet de surprise, on réalise très vite que les chanteurs sont au supplice dans ce décor symbolique. On découvre un blockhaus en forme de croix assez laid au premier acte figurant l’église Sant’Andrea della Valle. S’il permet de circuler, d’arriver de différents côtés, par-derrière, de s’élever au-dessus, bref, de se cacher, de se montrer ou de dominer – ce qui fonctionne pour Scarpia qui surplombe d’emblée en cerbère, pour Angelotti qui fuit et pour Mario qui peint au premier plan –, il écrase la scène. Ce qui n’empêche pas Marcelo Alvarez, superbe ténor, bien connu de l’Opéra Bastille, de triompher. Très applaudi dès son premier air, tel un véritable lion, il galvanise la salle. L’arrivée grandiose du chœur et du pape est particulièrement réussie. Le deuxième acte dans le palais Farnèse séduit davantage. Un mur magnifique, rouge enfer, en arc de cercle, surplombé par une croix céleste plus discrète au plafond mais inclinée sur la scène, monopolise l’espace, laissant découvrir un cabinet Empire, très cosy où le drame intime se noue. Aucune échappatoire possible sans la bénédiction divine. Tosca et Mario y sont pris au piège, tendres proies de Scarpia. George Ganidze remplace Ludovic Tézier souffrant, chouchou des spectateurs de Bastille. Le baryton sombre au premier acte, se montre quasi jovial et amoureux. Son bourreau en tenue sadomaso fait sourire, mais finalement souligne bien ce plaisir qu’éprouve Scarpia à aimer celle qui le hait. En revanche, la soprano Martina Serafin, malgré sa très belle voix, ne bouleverse pas. Son jeu manque peut-être de sensibilité. Enfin, le troisième acte au château Saint Ange, sur fond orange, fait penser à un no man’s land plutôt qu’à un campement militaire. On risque de s’en lasser très vite. D’autant plus que Tosca ne se jette plus dans le vide, mais marche vers la mort en fond de scène. Quel dommage d’être privé de cette fin spectaculaire ! Daniel Oren, très ovationné, dirige comme toujours les musiciens avec brio. Marie Torrès [Photos © Charles Duprat] |
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