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Que connaissez-vous du Kâma-Sûtra ? Le point à la Pinacothèque de Paris

15 octobre 2014
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1-Shiva-et-Parvati

“Le Kâma-Sûtra : spiritualité et érotisme dans l’art indien”

Du 2 octobre 2014 au 11 janvier 2015

Tous les jours : de 10h30 à 18h30 (fermeture des salles à 18h15), sauf le mardi
Fermeture de la billetterie à 17h30

Nocturnes : les mercredis et les vendredis jusqu’à 20h30 (fermeture des salles à 20h15)
Fermeture de la billetterie à 19h30

Jours fériés : de 14h à 18h30 (le 25 décembre et le 1er janvier)

Tarif :
Billet simple
(audioguide offert)
Plein tarif : 14,50 € 
Tarif réduit : 12,50 €


Pinacothèque de Paris

8, rue Vignon
75009 Paris

M° Madeleine

www.pinacotheque.com

Du 2 octobre 2014 au 11 janvier 2015

Tout savoir sur le Kâma-Sûtra ! Pour cela, des miniatures très détaillées et des sculptures de divinités faisant l’amour envahissent les salles de la Pinacothèque de Paris. Mais attention, soyez prêts à laissez vos idées reçues à l’entrée de l’exposition, car le Kâma-Sûtra n’est pas ce que vous croyez !

On vous voit venir ! Cette exposition serait le prétexte pour en savoir plus, l’air de rien, sur l’inventivité des Hindous ? On pourrait le croire avec, dès l’accueil, cette miniature de l’école de Nathdawa illustrant 84 positions, de la plus classique aux acrobaties les plus improbables. Et bien une mise au point s’impose : le Kâma-Sûtra n’est pas un livre pornographique, mais un livre religieux où l’acte sexuel est rituel. Penser la sexualité comme un outil au service de la spiritualité est une gymnastique assez complexe pour notre pensée occidentale, forgée par deux millénaires de cette culpabilité judéo-chrétienne. “Dans le christianisme, Dieu est amour ; en Inde, Dieu fait l’amour”, écrit Michel Angot dans son ouvrage L’Art érotique hindou.

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“L’érotisme du Kâma-Sûtra n’est pas l’art de la gaudriole”

Alors pour vraiment comprendre cette conception hindoue, abordons les étapes ou finalités qui permettent d’accéder au but ultime qui est d’être délivré de la mort (moksha). Pour espérer atteindre ce but, l’homme doit être vertueux (dharma), aspirer à la prospérité et à l’aisance matérielle pour rester vertueux (artha) et, enfin, la pratique sexuelle pour atteindre l’exaltation et la volupté (kâma). Il ne faut cependant pas se perdre dans une quête du plaisir, ce serait faire fausse route. “L’érotisme du Kâma-Sûtra n’est pas l’art de la gaudriole, mais un art sérieux et savant ; il illustre cette tendance profonde en Inde de transformer l’acte d’amour en un rite où les protagonistes ne sont pas seulement livrés à la passion mais principalement au savoir”, s’amuse Michel Angot.

Les ébats amoureux de Shiva et de Parvati

La tradition raconte que le Kâma-Sûtra a été rédigé en langue sanscrite par le Brahmane Vâtsyâyana au IVe siècle de notre ère, s’inscrivant dans une tradition remontant à la première version du texte écrite par Nandi, taureau compagnon et monture de Shiva. “Pour le bien de l’humanité, Nandi consigna le son sacré des ébats amoureux de Shiva et de son épouse Parvati”, écrit Alka Pande dans le catalogue.
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L’exposition suit le découpage de ce livre sacré découpé en 7 chapitres, un véritable voyage initiatique qui nous permet d’aborder la société et les concepts sociaux, l’union sexuelle, la séduction et le mariage, la conduite de l’épouse, les relations extra-maritales, la manière de trouver un amant, les aphrodisiaques et les charmes. Plus de 300 objets sont réunis, des sculptures en bois à des petites représentations de sexe masculin en ivoire – des lingam, cônes érectiles symbolisant Shiva –, avec une très grande place accordée aux miniatures des différentes écoles indiennes. Bien que les pièces sélectionnées ne soient pas toutes des chefs-d’œuvre – des perles quand même pour les miniatures –, l’exposition est particulièrement explicite et claire. Une fois sortis de là, vous posséderez les clés pour penser autrement la sexualité.

Stéphanie Pioda

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[Visuels : Shiva et Parvati, Inde centrale, XIe siècle, pierre dure, 70 x 50 cm, collection privée, Belgique © Photo : Studio Marijke (B-Jabbeke) ; Position érotique, École de Jaipur, XVIIIe ou XIXe siècle, aquarelle, 28,6 x 21,6 cm, collection privée © Photo : Pinacothèque de Paris ; Les Quatre-vingt-quatre Asana (positions), École de Nathdwara, Rajasthan, XVIIIe ou début XIXe siècle, aquarelle, 91,4 x 61 cm, collection privée © Photo : Pinacothèque de Paris]

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