Ann Grim – Par-delà des profondeurs – Aquarium de Paris
Ann Grim Du 12 octobre 2014 au 31 janvier 2015 Aquarium de Paris |
Du 12 octobre 2014 au 31 janvier 2015, à l’occasion de sa grande exposition « Les requins ne sont pas marteaux», l’Aquarium de Paris a invité l’artiste Ann Grim à réaliser une exposition autour des requins marteaux. Une vingtaine d’oeuvres cohabitent ainsi avec les bassins de l’Aquarium de Paris.
“Mes oeuvres sont la concrétisation d’une réflexion sur une philosophie de vie que je mène. J’ai commencé à travailler avec passion sur la métaphore plastique entre l’Homme et le requin depuis presque deux ans.” souligne Ann Grim. L’oeuvre d’Ann Grim exprime le tissage du lien social, urbain et culturel. Sa démarche est nourrie de recherches, d’échanges, d’analyses, de réflexions avec des scientifiques, des penseurs, des historiens, des sociologues, des économistes…. Le visiteur pourra découvrir des oeuvres intuitives mais qui ont pour caractéristiques de toujours magnifier une lueur d’espoir. Sur le plan esthétique, la démarche d’Ann Grim est proche du « Surréalisme » : Elle fait émerger une autre réalité. Il y a une récurrence plastique : des mâchoires de requins (Marteau ou Mako). Fascinée par le requin, elle s’est dirigée instinctivement vers l’image qu’il véhicule malgré lui afin d’exprimer un panel d’émotions comme la peur, l’attirance, l’angoisse. Dans son atelier, on trouve pêle-mêle mille mâchoires, squelettes, fragments, cartilages osseux et dents de plusieurs espèces de requins mais aussi des interprétations de branchies, d’ailerons, de peaux, d’épines dorsales… Les autres matériaux ont également une symbolique dans ses oeuvres : L’intégration des oeuvres s’est faite très naturellement au rythme du parcours. J’ai eu une idée très précise de l’emplacement des pièces pour ponctuer cette descente sublime vers les profondeurs dans un dialogue intriguant avec les bassins. » ponctue Ann Grim. Entretien Ann Grim Pourquoi vouloir faire une exposition à l’Aquarium de Paris ? La démarche d’Alexis POWILEWICZ, en accueillant mon travail au sein de son aquarium, m’offre l’opportunité de montrer mon travail auprès d’un public nouveau pas forcement initié à l’art contemporain. Cette intention même fait évoluer les conditions dans lesquelles nous vivons. Comment envisagez- vous la rencontre avec le public et notamment le jeune public ? Je fais partie de cette génération d’artistes dont l’oeuvre entre en relation directe avec les problèmes de la vie quotidienne. L’art est une des formes d’expression pouvant mettre l’accent sur nos vraies richesses. J’espère que le public de l’Aquarium de Paris et principalement les enfants pourront ressentir des émotions, s’interroger à travers mes oeuvres. Quelles sont les oeuvres que vous avez voulu créer et pourquoi ? Mon travail pour cette exposition cherche à garder l’espoir face a une société qui parait s’effondrer. J’ai choisi de travailler autour d’une métaphore : ” Par-delà la profondeur » Je crois que nous sommes dans une mutation où la civilisation mercantile s’essouffle et où s’esquisse, une civilisation plus humaine. L’homme prédateur, hybride parfois entre la candeur et la lubricité a fait son temps. Nous aidant à nous projeter par-delà notre civilisation dévoyée qui, croyant oublié ses racines agraires et marchandes, a sombré dans l’exploitation cupide et déraisonnable de la nature terrestre comme de l’humanité. J’ai choisi de créer une série d’oeuvres posant toutes des questions autour d’un devenir humain. L’exposition se compose d’un ensemble d’oeuvres incitant le visiteur à s’interroger sur sa place dans le monde, sur le devenir humain. Le prédateur Nous traversons une fin d’ère qui met en exergue cet instinct de survie. Il nous emmène vers l’obsolescence de ce que l’homme a été jusqu’à aujourd’hui. Ann Grim pose une interrogation quasi « rousseauiste » sur un homme nouveau. Crédit : Ann Grim |
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