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Lyon en septembre : carrefour mondial de la création chorégraphique

26 juillet 2014
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spectacle-septembre

Biennale de la danse
16e édition

Du 10 au 30 septembre 2014

Lyon

www.biennaledeladanse.com

African_Delight_DR

Du 10 au 30 septembre 2014


Avec une vingtaine de premières mondiales ou françaises, toutes d’envergure par ailleurs, la Biennale de la danse hisse Lyon au rang de capitale mondiale de la danse. De Benjamin Millepied à l’Afrique du Sud, de Forsythe au flamenco, du hip-hop à Jan Fabre, la programmation est aussi éclectique que ciblée.

De Cecilia Bengolea/François Chaignaud à Dada Masilo s’y croisent des identités artistiques extrêmement affirmées, dont un bon nombre de légendes, soit très affirmées, soit en train de se construire, soit de notoriété générale, soit des révolutionnaires, créant « en direct live » l’excitation sulfureuse dont d’autres jouissaient il y a vingt ans, et qui sont aussi présents au festival! Chacun creuse son sillon, dans les directions les plus différentes, chacun à son stade d’un cycle de vie artistique.

A peine découverts, déjà culte
ambra-senatore-2014_by_Olimpio_Mazzorana__Deux Italiens, tout de même! Ambra Senatore, avec son ironie au 24e degré, toujours en train de s’amuser de sa propre provocation, jamais exubérante comme une Napolitaine, mais naturellement dans la discrétion pourtant espiègle de sa ville natale, Turin. Couronnée au concours (Re)connaissance en France, aimée pour être drôlement italienne, dans son humour presque british… Création mondiale, 27 et 28 septembre.

alessandro-sciarroni-25Alessandro Sciarroni n’est pas moins ironique, qu’il s’attaque aux traditions folkloriques ou circassiennes. Après un détonnant « Folk-S, Will you still love me tomorrow », où il décortique la danse alpine en culotte de cuir, il s’attaque aujourd’hui au jonglage. « Untitled_I will be there when you die » promet d’asséner un coup de massue aux traditions circassiennes. La balle est dans son camp… Première française, 26 et 27 septembre.

La déferlante du Cap

cr625350-917191D’Afrique du Sud, elles viennent à trois. La fulgurante Dada Masilo s’attaque au personnage de Carmen! Le grand public l’a découverte grâce à son « Swan Lake », tonitruant et décapant. Le prince y était gay. Sa Carmen sera-t-elle bi ou féministe? Pour Masilo, le répertorie occidental est une occasion de pointer les zones d’ombre de la société sud-africaine. Mais elle le fait avec humour et vitalité débordante. Masilo est capable d’inscrire ses relectures dans une lignée avec les plus grands, tant elle détonne dans sa radicalité joyeuse et revendicative. Création mondiale, 20-28 septembre.

Robyn Orlin n’est pas moins sulfureuse. Elle était la première à introduite l’humour sud-africain sur nos scènes. Ici, elle offre un solo à James Carlès, chorégraphe français qui lui renvoie l’ascenseur en chorégraphiant une plage de Coupé-Décalé pour cinq danseurs superbement sapés pour jouer à fond la carte de la séduction et du show. Le 24 septembre.

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Pour la clôture, le clash: Deux crews de street dance, Soweto’s Finest et Tchado’s Stars, de Johannesburg et N’Djamena. Les danses de rue se mélangent sans retenue : Hip Hop, Ishbuja, Krump, Coupé-Décalé. Jusqu’au finale en free-style. Création mondiale, 27 et 28 septembre.

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La tradition revisitée

Le monde de la danse semble ne plus jurer que par la tradition revisitée et les danses sociales transformées en art contemporain. Rocio Molina fait partie d’une nouvelle génération qui révolutionne le flamenco sans renier ses racines. Dans « Bosque Ardora » elle va toréer face à deux bêtes mâles pour aller au fond du jeu de séduction et de pouvoir. La seconde Carmen de la Biennale, en somme. Une ovation et deux oreilles, mais lesquelles? Création mondiale, 19 au 22 septembre.

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Les racines du flamenco se trouvent en Inde, dit-on. Arushi Mudgal, la gracieuse, confie son Odissi au metteur en scène circassien Roland Auzet et au bricoleur sonore Max Bruckert. « Sama – I can try » confronte la tradition millénaire à des instruments de percussion créés de toutes pièces pour une recherche contemporaine sur le rythme. Première française, du 21 au 23 septembre.

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Nacera Belaza fait peut-être le chemin inverse. Partant de sa double culture française et algérienne elle est d’abord une artiste contemporaine qui part à la recherche des fines traces et sous-couches de culture trad’ et transe. C’est à partir d’une réflexion sur elle-même, toujours avec la complicité de sa sœur Dalila, qu’elle arrive à une réflexion sur la tradition collective. « La traversée », donc. Création mondiale, 17 et 18 septembre.

Les grandes figures, d’ailleurs…

Retour aux sources chez Jan Fabre, qui remonte sa création de 1982, « C’est du théâtre comme c’était à espérer et à prévoir ». Prévoyez huit heures. Ce n’est pas l’heure où le spectacle commence, mais sa durée! Quel sera l’effet de replonger au temps où Fabre était totalement hors format? Première française, le 21 septembre.

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Stuidy_3_by_Umberto_FravrettoEt puis, William Forsythe! On verra à Lyon son « Study #3 »de 2012, avent le passage au Festival d’automne parisien. Dans cette pièce, interprétée par les danseurs de la compagnie, dont des pointures comme Dana Caspersen et Jone San Martin, le maître revisite son œuvre, de fond en comble. Première française, 28 et 29 septembre.

Lloyd Newson, aussi. La création de sa compagnie DV8 et la première pièce datent de 1986. Dans « John » il poursuit la recherche sur la relation entre le mouvement chorégraphié et le texte d’entretiens, commencée en 2007 dans « To be straight with you » et en 2011 dans « Can we talk about this? » Newson s’attaque à l’inavouable dans la société britannique, comme Dada Masilo en Afrique du Sud. Mais quelles différences entre les esthétiques et les méthodes! Newson cherche à confronter le spectateur à l’inconfort qu’éprouvent les êtres face à des situations intolérables. Cette danse documentaire se penche ici sur les comportements amoureux, le sexe, les luttes intimes. Son travail est méticuleux, sa thérapie exigeante. Et donc efficace? Première française, du 10 au 12 septembre.

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…et d’ici

Même époque: Maguy Marin. Son fameux « May B » date de 1981! Mitterrand est mort, « May B » vit toujours. Mais Maguy vient à la Biennale avec une nouvelle pièce, toujours sans titre annoncé au moment de la rédaction du présent aperçu. Création mondiale, 24 au 27 septembre.

Et puis, devinez qui? Benjamin Millepied! Pas avec le Ballet de l’Opéra de Paris, non non. Il n’en sera le directeur qu’à partir d’octobre. Au programme, une nouvelle pièce de lui avec sa compagnie créée aux Etats-Unis, le Los Angeles Dance Project (LADP). La dernière donc avant cette nouvelle aventure, et sans doute la dernière pour longtemps. Les superbes danseurs de la compagnie travailleront avec d’autres chorégraphes, comme ils le font déjà, comme dans Peripheral Stream, création 2014 du très prisé Japonais Hiroaki Umeda. Création mondiale, 29 septembre-4 octobre.

On est loin d’avoir épuisé les créations, voire la totalité de cette Biennale de la danse. On verra aussi la nouvelle pièce de Kader Attou avec sa compagnie de Hip Hop, la Portugaise Tania Carvalho qui sait toujours surprendre, ainsi qu’un duo encore moins prévisible : Cecilia Bengolea et François Chaignaud qui vont créer une pièce pour le Ballet de l’Opéra de Lyon, aussi bien qu’Emmanuel Gat.

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Et bien sûr, dimanche 14 septembre, à partir de 14h, c’est le Défilé !!! Dixième édition de ce rendez-vous de tou(te) les Lyonnais(es) de l’agglomération et d’ailleurs, la plus grande fête de la danse, inventée par Guy Darmet (la Biennale et aujourd’hui dirigée par Dominique Hervieu), qui arrive à sa dixième édition. Douze groupes vont enflammer le bitume du centre-ville

Thomas Hahn

[Photos : DR – Olimpio Mazzorana – Alessandro Sciarroni – John Hogg – Umberto Fravretto]


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