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Paris quartier d’été 2014 : suspense et suspension

24 juillet 2014
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parisquartier

Aranéide

De Myriam Gourfink

Avec Clémence Coconnier

Du mardi 29 juillet 2014 au samedi 2 août à 22h

Durée : 45 min

Le Carreau du Temple
4, rue Eugène Spuller
75003 Paris

Horizon

De et avec Chloé Moglia

Durée: 30 min

Gratuit

Le dimanche 27 juillet 2014 à 17h
Domaine départemental de Chamarande (91)

Le lundi 28 juillet 2014 à 18h30 :
Archives nationales, site de Pierrefitte-sur-Seine

Le mardi 29 juillet 2014 à 19h :
Épinay-sur-Seine, place René-Clair

Le mercredi 30 juillet 2014 à 21h :
Pantin – Mail Charles de Gaulle (93)

Le jeudi 31 juillet 2014 à 19h :
Nanterre, jardin des Acacias (92)

Le vendredi 1er août 2014 à 19h :
église Saint-Eustache (Ier)

En intérieur, billetterie gratuite sur place

20-araneide_g2
Myriam Gourfink et Chloé Moglia sont, respectivement en danse et en arts du cirque, de véritables jongleuses de la perception. Elles manipulent le temps et le mouvement, en se glissant à l’intérieur, tel un souffle qui traverse les airs, pour mieux révéler ce que la vitesse a l’habitude de cacher.

Quand Myriam Gourfink envoie en scène un groupe de cinq, six ou huit danseurs, il n’y a plus des mouvements mais un seul, du début à la fin. Et en même temps qu’on croit voir des corps quasiment à l’arrêt, on distingue une infinitude d’actions, microscopiques et comme suspendues, à la fois chez chacun et dans la constellation du groupe.

Cet univers singulier, fort de sa lenteur radicale, agit tel un microscope. D’infimes différences prennent alors une ampleur considérable et captent le regard. L’étirement du temps, poussé à l’extrême, fractionne chaque mouvement et le révèle de l’intérieur.

Il y a chez cette prophète de la recherche sur le souffle, la conscience et le temps également une dimension rituelle, comme dans les formes de danse traditionnelles, dans le sens où le spectateur sait exactement ce qu’il vient voir, qu’il aime retrouver cet univers et que sa perception va se porter sur les nuances dans l’approche ou l’interprétation20-araneide_g3.

Mais Myriam Gourfink n’avait pas encore travaillé sur une suspension spatiale, dans les airs. C’est chose faite, avec la trapéziste et chorégraphe Clémence Coconnier. Dans Aranéide, elle évolue dans une structure suspendue qui évoque une toile d’araignée. Et là où le trapèze est habituellement mû par l’énergie cinétique de la vitesse, Clémence Coconnier est traversée par l’étrangeté des interprètes de Myriam Gourfink. Cette apparente lenteur gagne encore une dimension, quand elle se déploie dans les airs.

Chloé Moglia aussi est trapéziste, et elle aussi peut évoquer le temps suspendu ou étendu, peut à la fois révéler et faire disparaître l’effort musculaire. Elle est une plasticienne du corps suspendu, une performeuse métaphysique. Elle aussi révèle ce que l’élan et le sourire ont l’habitude de cacher.

Horizon_by_MogliaDans Horizon, elle se suspend au bout d’un mât flexible de six mètres et donne à “voir” l’air qui l’entoure, les paysages urbains ou naturels. Sa présence dessine de nouvelles lignes de fuite et ouvre des perspectives. Chloé Moglia, architecte du regard du spectateur – sur la ville.

Six mètres de haut, six heures du matin ! C’était en 2013, sur les berges de Seine. Cette année, les horaires de son Horizon sont plus habituels et les lieux très variés. Et en plus, c’est gratuit !

Thomas Hahn

 

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