Mon Gainsbourg à moi : bourré d’espiègleries
Mon Gainsbourg à Moi De Mademoiselle A et Cédric Chapuis Mis en scène : Cédric Chapuis Avec Mademoiselle A Du 12 novembre 2015 au 16 avril 2016 Plein : 22€ A La Folie Théâtre |
Du 12 novembre 2015 au 16 avril 2016
En scénarisant habilement une histoire, la sienne, la chanteuse qui a un album de reprises à son actif rend un bel hommage à l’Homme à tête de chou. Un spectacle drôle et à la mise en scène alerte, bourrée d’espiègleries qui fera probablement découvrir au public quelques titres du génial dandy de la rue Verneuil. L’entrée en salle se fait au son d’une voix qui chante Barbara, Ferré, Vian, Aznavour. Une voix qui s’approprie le texte, refusant tout mimétisme. Délicieux préambule que cette interprétation du répertoire. Le spectacle qui suit sera à l’avenant. Une gamine de 11 ans rêve de devenir chanteuse. Tiraillée entre un père qui s’y oppose et une grand-mère qui l’encourage, elle s’invente un monde qui, à la mort de la « mamie », s’écroule. C’est à travers son idole de toujours, Serge Gainsbourg, qu’elle va mener une quête. Celle du bonheur, de tous les bonheurs. Bonheur d’artiste, de femme. L’épanouissement intellectuel et physique. Une belle appropriation des textes Sur ce canevas, Mademoiselle A va puiser dans l’œuvre du plus célèbre et plus sulfureux dandy du siècle passé matière à illustrer les diverses péripéties qui ont jalonné son parcours. Elle n’a pourtant pas grand-chose d’une interprète gainsburgienne. Presque trop de voix, à l’inverse des Birkin, Gall, Bardot et autres Adjani ou Charlotte. Mais c’est précisément grâce à cette différence qu’elle réussit à parfaitement s’approprier les chansons, à les faire siennes. Le répertoire du grand Serge est ainsi revu et réorchestré avec parfois une sacrée audace. Une audace que l’on retrouve aussi dans le choix des titres. Loin du florilège où défileraient les incontournables et même si « La Javanaise » s’invite dans la danse, c’est aussi à l’exhumation de chansons quasiment oubliées que nous invite l’artiste. Son interprétation fait ressortir les mots, leur redonnant un sens qui était parfois passé à la trappe dans leur version originale (ne citons que les chansons de France Gall…). A la fois drôle, tendre et subversif, voilà un spectacle intelligent, doté d’une mise en scène diablement inventive qui redonne, si besoin était, à Gainsbourg la place unique qu’il occupe encore dans nos vies, nos émotions, nos amours. S’il faut courir voir cette belle artiste ? Affirmatif ! Franck Bortelle |
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