Via Sophiatown
Via Kathlehong Dance
Du 14 juillet au 3 août 2014
Tarifs : 20 €; réduit 16 €; moins de 30 ans, étudiants, intermittents et demandeurs d’emploi 13 €; moins de 12 ans 8 € libre le 14 juillet à 17h
Réservation de 13h à 19h, du lundi au vendredi et de 14h à 19h, le samedi au 01 43 13 50 50
Théâtre de la Cité Internationale 17, bd Jourdan 75014 Paris
Face au Parc Montsouris, arrêt Cité-Universitaire (zone 1 et 2) RER B à 10min de Châtelet les Halles • T3 • Vélib’ • bus 21, 67, 88
www.theatredelacite.com
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Du 14 juillet au 3 août 2014
Pour un show, c’est un show, pour une fête, c’est une fête. Et ceux qui mettent l’ambiance, à savoir la compagnie sud-africaine Via Kathlehong Dance, sont en train de devenir incontournables sur la scène européenne. « Via Sophiatown » évoque une utopie du vivre-ensemble – peut-être la mère de toutes leurs batailles…
A Sophiatown cependant, les gens vivaient heureux, nous disent les danseurs et chanteurs de la compagnie Via Kathlehong. Sophiatown. C’était avant l’Apartheid. Evoquer aujourd’hui le souvenir du vivre-ensemble dans ce quartier de Johannesburg dans les années 1960 est un message humain, humaniste et politique à la fois, mais c’est aussi un feu d’artifice qui convient parfaitement à la date de son lancement parisien, le 14 juillet.
L’histoire du quartier de Sophiatown est celle d’une résistance d’avant la lettre de mission. C’était une utopie concrète, une île de bonheur et de vivre-ensemble, à l’opposé extrême de ce qui allait suivre. Le spectacle évoque la réalité de l’époque par des photos en noir et blanc, projetées en arrière-plan.
Avec Via Kathlehong Dance nous découvrons ou retrouvons une troupe qui aime à explorer la diversité de la scène actuelle. On les a vus au festival Suresnes Cités Danse avec de la danse pantsula déchaînée. Ils ont aussi expérimenté la rencontre avec les chorégraphes sud-africains en vogue comme Robyn Orlin ou des Occidentaux comme Christian Rizzo.
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Alors, de quoi dansent-styles? Pantsula et Gumboots, tous deux nés pendant l’Apartheid (euphémisme néerlandais signifiant « vivre séparément »), se ressemblent quant à l’énergie positive déployée, mais n’ont pas tout à fait les mêmes racines et les mêmes luttes sociales comme origines. En gros, le Pantsula est une danse urbaine, de rue, née dans les Townships, et le Gumboots est une danse plus circonstanciée encore, née dans les mines et créée au contact des habits de travail, à savoir les bottes en caoutchouc.
Le quartier de Sophiatown est un bel objet d’études sociologiques, mais ici, le but est d’en saisir l’énergie effervescente et constructive. La forme est cependant très proche d’une comédie américaine. Mais c’est là une influence dont ils peuvent disposer et jouir comme bon leur semble, alors qu’il leur est arrivé de devoir se soumettre à des volontés de chorégraphes invités (Robyn Orlin, aïe aïe!)
Dans « Via Sophiatown », le souvenir de la liberté crée la liberté à venir, où la joie n’est plus un exutoire de souffrances au quotidien, mais une affirmation de soi en toute sérénité. Un seul problème : L’Afrique du Sud n’est toujours pas le paradis sur terre et Via Kathlehong, compagnie de danse citoyenne engagée dans une lutte très concrète, devra encore « récidiver » bien des fois.
Qu’ils conservent leur énergie, leur ouverture d’esprit et leur sens du détail dans le travail scénique, et ils pourront enseigner bien des recettes de survie aux artistes en Europe. Sans oublier le plaisir festif qui s’empare des spectateurs, qu’ils soient ceux du Théâtre de la Cité internationale, ceux du festival Paris Quartier d’Eté ou ceux d’artistik rezo!
Thomas Hahn
[Photos : Annely Boucher]
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