Tony Carreira embrase le Palais des Sports avec ses « Fiançailles »
Tony Carreira, album « Nos fiançailles » chez Sony Le 12 avril 2014 Palais des Sports |
C’est une véritable idole qui a enflammé le Palais des Sports à Paris ce 12 avril 2014. Tony Carreira en un quart de siècle de chanson est devenu au Portugal une institution. Et une bête de scène. Son album de duos « Nos fiançailles » avec des grands noms de la chanson française sorti récemment a franchi les 100.000 exemplaires. Retour sur un phénomène qui est en train d’embraser l’Hexagone. Tony Carreira est en train de fidéliser le public français avec intelligence. Loin des communautarismes forcenés en « vertu » desquels se remplissent des salles immenses, Bercy, Zénith and co, par la venue d’artistes totalement inconnus de 95 % de la population de l’Hexagone, Tony Carreira ne fonctionne pas en vase clos avec la seule diaspora lusophone. Immense star au Portugal au point d’être surnommé le « Johnny portugais » (comparaison au demeurant stupide), il y est retourné après une trentaine d’années passées en France après que ses parents ont fui la dictature dans les années 60. Parlant un français sans accent mais sans pourtant autant oublier ses racines, il a réussi à se faire aimer de l’autre côté des Pyrénées en concoctant un album de duos enregistré avec de grands noms de notre chanson française. Si la mode des albums de duos peut irriter car depuis quelques temps elle a engendré de véritables accidents de parcours chez des artistes dont on attend mieux que de céder à cette facilité (Fontaine, Souchon and co), chez Carreira la démarche est incontestablement plus intéressante. « Fiançailles » : un bel album de duos Il s’agit en effet de véritables recréations avec bilinguisme à l’appui. C’est ainsi que nous découvrons dans ces « Fiançailles » quelques perles où se succèdent les deux langues dans une harmonie tout à fait séduisante. On retiendra notamment l’association des deux crooners Carreira et Dany Brillant pour une virile déclaration d’amour à la gent féminine avec « Tant qu’il y aura des femmes », l’audace de Jacques Veneruso, homme de l’ombre qui reprend avec une belle vigueur le tube de Johnny « J’ai oublié de vivre » ou encore la bouleversante version d’ « Une île », un des titres phares de l’exceptionnelle carrière de Serge Lama extraite de son spectacle sur Napoléon. La voix des deux hommes se fiancent et même se marient à merveille pour un duo chic et choc. Côté voix féminines, une version diablement aérée du dernier prix Eurovision pour la France « L’oiseau et l’enfant » avec la tonitruante Lisa Angell ou encore cette belle fusion avec « Sous le vent » que le Portugais entonne avec la Canadienne Natasha Saint-Pier. Une grande majorité de ces artistes étaient donc au Palais des Sports à Paris ce 12 avril. Un show d’une exceptionnelle tenue devant des fans endiablés, toutes générations confondues et connaissant les chansons par cœur. Angun, Lisa Angell, Gérard Lenorman, Jacques Veneruso, Natacha Saint-Pier et Serge Lama (ovationné debout) se sont succédés sur la scène le temps d’un titre. Un métissage total, le reste du spectacle s’étant déroulé avec des titres de Carreira entièrement en portugais. Un délire de presque deux heures aux éclairages somptueux pour ce chanteur aussi charmeur que sympathique et dont la voix a fait vibrer près de cinq mille personnes parmi lesquelles une majorité attend probablement la confirmation d’une date en fin d’année dans une salle de même envergure. Franck Bortelle [Photo : Franck Bortelle] |
Articles liés
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...