Regarde les hommes danser – Forum des images
Regarde les hommes danser Du 6 au 28 mai 2014 Forum des images |
Du 6 au 28 mai 2014
« Voulez-vous danser avec moi, ce soir ? » Oui, ceci est bien une invitation à la danse quelles qu’en soient les formes et les époques. Une invitation à danser aujourd’hui et de toute urgence, pour suivre la prescription testamentaire de Pina Bausch « dansez, dansez sinon nous sommes perdus ». Une invitation en image mais ponctuée de réels moments de danse. On se souvient toujours des scènes de danse au cinéma. N’ont-ils pas fonction de rassembler l’ensemble des émotions du film, et de nous signifier ainsi un pur moment de bonheur ou du moins d’un sentiment « d’être au monde de la manière la plus stricte : ni en dessous ni au-dessus, ni en de ça ni au au-delà, mais juste au monde » (Danse, cinéma, Capricci, 2012) ? Ainsi, dans Madame Bovary de Minnelli, c’est pendant la scène du bal qu’Emma vit enfin ce sentiment d’exaltation de la vie exactement comme elle l’avait imaginé. Quels sont les gestes de prédilection des cinéastes contemporains ? Une démarche gauche et néanmoins charmante (Frances Ha), les emboîtements des corps dans l’espace urbain (Mods), les arabesques légères (Faut que ça danse), une certaine robotisation à l’ère de Daft Punk (La Légende de Kaspar Hauser). Ses scènes d’aujourd’hui nous renvoient à notre imaginaire cinématographique, aux comédies musicales, même kitsch ( !) des années 1980 et 1990 (Grease, Flashdance, Footloose), à celles qui ont marqué à tout jamais le cinéma, de Hollywood à Bollywood. S’affranchir de sa classe sociale (Dirty Dancing), des préjugés de genre (Billy Elliott), y trouver le seul espace de liberté possible pour exister (Fish Tank), ou pour aimer, autant de mises en scène des corps en mouvement, autant de langages ouverts sur des multiples possibles. A chaque cinéaste d’inventer sa gestuelle qui en dira « une sorte de vérité intime l’état de leur monde » (Stéphane Bouquet). Des « coincés » aux virtuoses, des amateurs aux professionnels, des pas balbutiants aux corps soulevés et transportés, un programme sous forme d’initiation à la danse, telle que la danse nous la représente et la sublime. Eldorado–création, de Olivier Assayas, 2007 Parmi les invités du programme encore sous réserve : Noémie Lvovsky, Blanca Li, OIivier Assayas, Angelin Preljocaj, Yann Le Quellec, Valérie Donzelli Ne manquez pas Soirée d’ouverture Entrez dans la danse Danser, c’est aussi réfléchir à sa posture dans l’espace et en lien avec les autres, pour « éradiquer la solitude initiale » dirait le chorégraphe Angelin Preljocaj. Tandis que Léna reste à l’écart (Non ma fille tu n’iras pas danser), impossible pour Frances Ha, malgré ses échecs, de ne pas essayer de rebondir et d’entrer, même à contre temps, dans la boucle. Faut que ça danse ! Échauffements Qu’ils suivent un mouvement complexe, sans paroles, initié par le chorégraphe et suivi d’un groupe de danseurs qui exécutent la phrase sans erreurs (Preljocaj dans Eldorado), ou qu’ils captent au plus près une portée qui se termine en fou-rires ou dans un moment magique (Sylvie Guillem suspendue au corps d’Akram Khan dans Sylvie Guillem sur le fil)), les films nous livrent quelques fragments de leur grammaire gestuelle, d’une beauté à couper le souffle. Suspension La danse permet d’exprimer les désirs, mais aussi de s’affranchir du conditionnement social. Mahamat Saleh-Haroun décrit les scènes de danse dans son film Grisgris. « C’était comme une transe et c’est ce que je voulais saisir : la communion, la fraternité de la nuit où il n’y a pas de barrières, où les différences sont gommées, où l’on ne sent plus d’inégalités ». Cette veine sociale est bien exploitée dans les comédies musicales et les films sur la danse (Fish Tank, Billy Elliot). Chorégaphies et Cinéastes, Main dans la main Un dimanche avec John Travolta Autour de Pina Bausch |
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