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Regarde les hommes danser – Forum des images

4 avril 2014
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forumdesimages

Regarde les hommes danser

Du 6 au 28 mai 2014

Forum des images
2, rue du Cinéma
75001 Paris
M° Les Halles

www.forumdesimages.fr

Du 6 au 28 mai 2014

« Voulez-vous danser avec moi, ce soir ? » Oui, ceci est bien une invitation à la danse quelles qu’en soient les formes et les époques. Une invitation à danser aujourd’hui et de toute urgence, pour suivre la prescription testamentaire de Pina Bausch « dansez, dansez sinon nous sommes perdus ». Une invitation en image mais ponctuée de réels moments de danse.

On se souvient toujours des scènes de danse au cinéma. N’ont-ils pas fonction de rassembler l’ensemble des émotions du film, et de nous signifier ainsi un pur moment de bonheur ou du moins d’un sentiment « d’être au monde de la manière la plus stricte : ni en dessous ni au-dessus, ni en de ça ni au au-delà, mais juste au monde » (Danse, cinéma, Capricci, 2012) ? Ainsi, dans Madame Bovary de Minnelli, c’est pendant la scène du bal qu’Emma vit enfin ce sentiment d’exaltation de la vie exactement comme elle l’avait imaginé.

Quels sont les gestes de prédilection des cinéastes contemporains ? Une démarche gauche et néanmoins charmante (Frances Ha), les emboîtements des corps dans l’espace urbain (Mods), les arabesques légères (Faut que ça danse), une certaine robotisation à l’ère de Daft Punk (La Légende de Kaspar Hauser). Ses scènes d’aujourd’hui nous renvoient à notre imaginaire cinématographique, aux comédies musicales, même kitsch ( !) des années 1980 et 1990 (Grease, Flashdance, Footloose), à celles qui ont marqué à tout jamais le cinéma, de Hollywood à Bollywood.

S’affranchir de sa classe sociale (Dirty Dancing), des préjugés de genre (Billy Elliott), y trouver le seul espace de liberté possible pour exister (Fish Tank), ou pour aimer, autant de mises en scène des corps en mouvement, autant de langages ouverts sur des multiples possibles. A chaque cinéaste d’inventer sa gestuelle qui en dira « une sorte de vérité intime l’état de leur monde » (Stéphane Bouquet).

Des « coincés » aux virtuoses, des amateurs aux professionnels, des pas balbutiants aux corps soulevés et transportés, un programme sous forme d’initiation à la danse, telle que la danse nous la représente et la sublime. Eldorado–création, de Olivier Assayas, 2007

Parmi les invités du programme encore sous réserve : Noémie Lvovsky, Blanca Li, OIivier Assayas, Angelin Preljocaj, Yann Le Quellec, Valérie Donzelli

Ne manquez pas
Un ballet en trois temps : pour trouver sa place, apprendre puis enfin, décoller dans tous les sens du terme.

Soirée d’ouverture
Autour de Tous en scène de Vincente Minnelli
A partir d’extraits de films et de clips, découvrez comment les chorégraphies contemporaines, par exemple celles de Michaël Jackson, puisent leur forme et leur énergie dans le répertoire des « musicals ». Avec Anne Decoret-Ahiha, anthropologue, spécialiste de la danse, accompagnée de deux danseurs.

Entrez dans la danse
Trouver sa place, savoir bouger, être gagné par le mouvement, un désir inavoué ? “Mon rêve secret a toujours été de savoir bien danser. Flashdance est le film qui a changé ma vie” assène (ironiquement ?) Nanni Moretti dans Journal Intime. La question de rentrer, ou non, dans la ronde recoupe celle de la recherche de sa propre place dans le monde. Les timides comme Léon (L’Acrobate), Jean-Claude (Je ne suis pas là pour être aimé) la réinvente par la danse. Une façon de ré-apprivoiser le contact avec l’autre, ou même, pour certains, d’apprendre à habiter l’espace, se lovant sur des marches d’escalier ou dans des placards (Mods).

Danser, c’est aussi réfléchir à sa posture dans l’espace et en lien avec les autres, pour « éradiquer la solitude initiale » dirait le chorégraphe Angelin Preljocaj. Tandis que Léna reste à l’écart (Non ma fille tu n’iras pas danser), impossible pour Frances Ha, malgré ses échecs, de ne pas essayer de rebondir et d’entrer, même à contre temps, dans la boucle. Faut que ça danse !

Échauffements
« On essaye plein de choses, n’importe quoi, et on rigole beaucoup. Mais on se demande très sérieusement, qu’est-ce que je veux vraiment dire ? » confiait malicieusement Pina Bausch à propos de ses recherches. En filmant le travail des enchaînements, le réglage des corps à corps, la mise en espace, les documentaires sur les danseurs au travail restituent la tension palpable du processus créatif.

Qu’ils suivent un mouvement complexe, sans paroles, initié par le chorégraphe et suivi d’un groupe de danseurs qui exécutent la phrase sans erreurs (Preljocaj dans Eldorado), ou qu’ils captent au plus près une portée qui se termine en fou-rires ou dans un moment magique (Sylvie Guillem suspendue au corps d’Akram Khan dans Sylvie Guillem sur le fil)), les films nous livrent quelques fragments de leur grammaire gestuelle, d’une beauté à couper le souffle.

Suspension
Aurélie Dupont se soulève, tenue par un seul baiser (Aurélie Dupont, l’espace d’un instant), Angelin Preljocaj cherche à obtenir « un saut qui tombe », Fred Astaire s’envole (Le danseur du dessus), Rita Hayworth exécute des claquettes endiablées sur des talons aiguille pailletés (L’Amour vient en dansant, La Reine de Broadway). La magie des instants dansés au cinéma provient de ces moments de temps suspendus, de sauts qui repoussent les lois de la pesanteur, et font décoller le spectateur. Un état d’ivresse, de bonheur pur, qui permet de transgresser bien des contraintes.

La danse permet d’exprimer les désirs, mais aussi de s’affranchir du conditionnement social. Mahamat Saleh-Haroun décrit les scènes de danse dans son film Grisgris. « C’était comme une transe et c’est ce que je voulais saisir : la communion, la fraternité de la nuit où il n’y a pas de barrières, où les différences sont gommées, où l’on ne sent plus d’inégalités ». Cette veine sociale est bien exploitée dans les comédies musicales et les films sur la danse (Fish Tank, Billy Elliot).

Chorégaphies et Cinéastes, Main dans la main
Claire Denis fait appel au chorégraphe Bernardo Montet pour Beau Travail, Serge Bozon à Julie Desprairies pour Mods, Valérie Donzelli à Fabrice Ramalingom pour Main dans la main, les cinéastes ont le souci de la mise en gestes autant que de la mise en scène. Un travail plastique où les vides comptent autant que les pleins, la narration dansée autant que les dialogues. Serge Bozon et Julie Desprairies seront présents pour évoquer leur travail commun sur Mods.
Main

Un dimanche avec John Travolta
Ses yeux bleu, ses cols pelle à tarte et ses déhanchés discos sur le dance floor de La Fièvre du Samedi soir ont fait tourner les têtes. Travolta se recoiffant dans sa chambre au son des Bee Gees face aux posters de Bruce Lee, toute une époque ! Toujours étonnant, il reviendra plus tard dans Pulp Fiction ou Hairspray dans des rôles bien différents.

Autour de Pina Bausch
Pina Bausch, par son inventivité, son humanité et son rapport aux danseurs, marquera plusieurs générations. Les personnes, avec leurs faiblesses et leurs histoires intéressaient la danseuse. « Comment est la vie dans l’époque où nous vivons » figurait parmi ses questionnements. Les répétitions des adolescents des Rêves dansants révèlent à quel point les individus sont au coeur du travail, notamment lorsque les jeunes danseurs évoquent leurs histoires d’amour, les rapports humains étant le sujet de Kontakthof. Fondamentale pour de nombreux cinéastes, elle joue, à sa demande, dans Parle avec elle d’Almodovar ou Et Vogue le Navire de Fellini. Son ami Pippo Delbono la filme dans Amore Carne et Wim Wenders lui consacre un dernier hommage (Pina).

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