Festivals d’avril – I : Hors-Série au Théâtre de la Bastille
Hors-Série N°6 International Du 2 au 9 avril 2014 Programmation complète en ligne ici Théâtre de la Bastille |
Du 2 au 9 avril 2014
Scène des Balkans, scène flamande, scène portugaise : Hors-Série N°6 présente une série de portraits et dévoile ce qui fait l’Europe aujourd’hui, dans sa diversité et sa civilisation partagée. Trois cultures, trois univers qui ne manquent pas de liens entre eux. En Croatie, le chorégraphe Saša Božić se situe clairement dans la tradition régionale, la situation actuelle du spectacle vivant et l’ancrage européen. La danse contemporaine reste presque absente des institutions culturelles de Zagreb. Aussi, Božić, après des études en philosophie, a travaillé en tant que dramaturge pour le théâtre avant de passer à la danse. C’est ainsi que le spectacle se fait à l’Est, dans une séparation des tâches entre le metteur en scène et le dramaturge. Et c’est ce dernier qui tient le haut de l’échelle. Penser la danse signifie ici la situer dans un lien vivant et organique entre le public et une dimension humaine. Sur cinq chansons issues de la culture pop occidentale Božić et Petra Hrašćanec lancent le soliste Luka Svadja sur les traces d’interprétations diverses de ce qu’aimer veut dire aujourd’hui. Cinq chansons qui parlent d’amour, à commence par « Love will tear us apart » des mythiques Joy Division. On peut aimer l’autre, mais aussi la danse. C’est donc dans un jeu constant entre un amour concret et un amour compris comme un phénomène culturel que se situe ce solo de danse, qui dialogue aussi avec des chansons de Tuxedomoon, Rufus Wainwright et autres. Peter Ampe n’est autre que le pilier très poilu de Rosas, la compagnie d’Anne Teresa de Keeersmaeker, alors que son frère Jakob, non moins barbu, a pris les chemins de la musique, en tant que professeur de voix. Ils chantent l’hymne national flamand, mais en mode mineur, « comme un mantra », pour mieux interroger l’imposture des nationalistes qui en font en cheval de bataille culturel anti-wallon. Avec Alain Platel comme « mentor » – les Croates diraient « dramaturge » – cette « Grande tentative de réconciliation de Jake et Pete concernant leurs conflits du passé » fait une véritable boucle à travers la culture chorégraphique flamande. Et il faut dire qu’après « Still standing you », avec Guilherme Garrido présenté l’an dernier au Théâtre de la Bastille, Peter Ampe se fait un peu spécialiste du duo burlesque. Et le Portugal ? Hors-Série termine sur un aperçu de l’actualité chorégraphique à Lisbonne, avec les duos Teresa Silva/Filipe Pereira et Sofia Dias/Vitor Roriz. Et l’Europe est bien là, puisque Dias et Roriz ont tous les deux plongé dans la pratique flamande, chez Jan Fabre et Wim Vandekeybus, ce qui fait en soi une rencontre de deux approches presque antagonistes. Thomas Hahn [Photos : Pieter & Jakob Ampe dans “Jake & Pete”s big reconciliation attempt for the disputes of the past”©Phile Deprez, O que fica do que passa, une proposition signée Teresa Silva et Materiais Diverso ©Joana Patita] |
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