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L’art brut a sa place à Art Paris Art Fair 2014

27 mars 2014
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L’art brut a sa place à Art Paris Art Fair

Le 27 mars 2014

Le 27 mars 2014

Art Paris Art Fair dévoile une sélection de 1.500 artistes. Une trentaine d’entre eux appartiendraient à une réalité hors du monde de l’art, hors des institutions prescriptrices. Ils créent de l’art brut, « courant » que Jean Dubuffet adouba dans sa haine des instances culturelles, qu’il jugeait « asphyxiantes ». Sans culture artistique, hors des circuits de l’art, les créateurs bruts créent pourtant une œuvre forte, exposée durant la foire parmi les plus grands.

Trois galeries présentent ces œuvres, parfois mises à part. Sur le stand de la galerie Christian Berst, les œuvres complexes et organiques de Lubos Plny (né en 1961 en République Tchèque) côtoient les photographies mystérieuses et les peintures de Eugene von Bruenchenhein (États-Unis, 1910-1983) et les dessins frénétiques de Dan Miller (États-Unis, 1961,-). La galerie J.-P. Ritsch-Fisch a choisi de créer une exposition mettant l’accent sur les artistes moins connus de l’art brut, proposant ainsi une sélection large de 24 artistes. Cette sélection laisse également la place aux créateurs reconnus comme Judith Scott (États-Unis, 1943-2005) dont la galerie présente une rare sculpture ou Michel Nedjar (France, 1947,-). La galerie montre une série de sculptures saisissantes du créateur, inspirée par les cultures sud-américaines et réalisée à partir de matériaux de récupération. La galerie Toxic, choisit de mêler les artistes contemporains et les créateurs d’art bruts, dont les œuvres ésotériques de Daniel Martin Diaz, qui mêlent les symboliques issues de l’alchimie, de l’astrologie et de la religion.

Montrer l’art brut avec les artistes issus du sérail du monde de l’art ? Christian Berst abonde : « Le meilleur service que l’on puisse rendre à cet art, c’est justement de le réinscrire et de lui offrir la place qu’il mérite au sein même des temples de la culture. » Selon le galeriste, l’art brut est « essentiel dans la compréhension des mécanismes de la création et de la définition même de l’art. » Jean-Pierre Ritsch-Fisch considère quant à lui que « l’art brut est une catégorie. On a toujours besoin de classer. » Avant d’ajouter « une bonne œuvre, quand elle tient la route, est une bonne œuvre, quelle que soit sa catégorie. Elle existe, elle vous parle et c’est ça le plus important. » Ce contre quoi Christian Berst ne s’oppose pas : « L’art brut est une façon de revenir à la genèse de l’art, » confirmant que l’art brut n’est enfin plus si éloigné du « monde de l’art ».

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