Festen – Théâtre Ménilmontant
Festen Mise en scène par Laura Bolgher et Cécile Charbit Avec Laura Bolgheri, Erik Chantry, Cécile Charbit, Diane Dormet, Marie Gallien, Raphaël Jothy, Olivier Kuhn, Pauline Lacombe, Sixtine Leroy, Sarah Mathurin Fabrice-Emmanuel Roux, Claire Salomé, Baudouin Sama, Bertrand Schol et Jean Tomas Ward Les 17, 18, 24 et 25 avril 2014 Durée 1h30
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Du 17 au 25 avril 2014
Festen est une pièce tirée du film danois de Thomas Vinterberg sorti en 1998 et prix du Jury au Festival de Cannes. C’est un des films fondateurs du mouvement cinématographique « Dogme 95 ». A l’occasion de l’anniversaire d’Helge, patriarche d’une famille bourgeoise, une cérémonie est donnée à l’hôtel familial. Malgré les convenances qui semblent régir les rapports entre les différents membres, les déséquilibres de chacun surgissent rapidement. L’oncle lourdaud ressasse sa blague idiote, la dépressive met son grain de sel, le fils alcoolique et raciste n’en rate pas une… Une femme immortalise le tout sans grand discernement avec sa caméra. Au début du repas, Christian le fils aîné porte un toast et révèle un lourd secret familial : lui et sa soeur jumelle Linda, suicidée un an auparavant, ont été victimes de viols répétés durant leur enfance. Le pédophile n’est autre qu’Helge, leur père. La pièce traite de l’incrédulité de cette famille et de leur confrontation au silence. La morte, Linda est le symbole du non-dit, de ce que l’on sait mais que l’on doit occulter sous le sceau du remords, de la honte et de l’infamie pour continuer à vivre dans les convenances. En n’écoutant pas Christian, les membres de la famille font preuve d’une incapacité à faire face au passé, à s’impliquer et sombrent dans le déni. L’ambiance pesante est sous-jacente, et vient s’installer de maniere progressive jusqu’à ce que s’amorce la violente decomposition de la famille. Note d’intention Festen est une tragédie du silence et de la mort. Le respect des trois unités donne un cadre à la violence pour se déployer. Le souvenir de Linda plane au-dessus de la tablée du « festin ». A mesure du dîner, les tensions s’intensifient et la vérité éclate : Christian dans un discours rituel fait l’aveu des viols que son père lui a fait subir à lui et à Linda. La violence du non-dit et du silence fait osciller les scènes entre immobilité et grande excitation. L’agitation devient comme l’alcool un refuge pour se terrer dans le silence. Le rythme soutenu du spectacle entraîne le spectateur dans une longue chute cauchemardesque ponctuée de cris et de rires graves. Nous nous éloignons par instant du naturalisme propre au film de Vinterberg. Nous donnons une place plus centrale à l’aspect festif de l’événement, créant de plus un doute sur la véracité des propos de Christian. Face à la vérité, les personnages s’agitent pour ne pas réagir. Le spectacle a une dimension humoristique brute et cruelle. Devant Festen, on sourit face à des personnages à l’humour graveleux, lamentable, et on prend conscience de la cruauté humaine. Le spectacle a été joué dans le cadre des travaux de fin d’études du cours Florent en juin 2012. Il a ensuite été accueilli par le festival Scènes Ouvertes de la Sorbonne Nouvelle en Avril 2013 puis par le festival des Marmites Artistiques aux Arènes de Nanterre. Cécile Charbit et Laura Bolgheri créent La Compagnie du Vacarme pour l’accueil de 4 représentations en décembre 2013 au Théâtre de Verre à Paris. |
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