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Liu Bolin frappe un grand coup à Art Paris 2014

25 mars 2014
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Liu Bolin frappe un grand coup à Art Paris

Le 25 mars 2014

À l’occasion d’Art Paris, qui met cette année en avant la Chine, l’artiste Liu Bolin présente devant le Grand Palais l’œuvre monumentale Iron fist, haute de 3,60 mètres et pesant sept tonnes. Art Media Agency a rencontré l’artiste, célèbre dans le monde entier grâce à son travail photographique où il disparaît dans le décor.
 

Quels sont vos liens avec la France ?

Cela fait déjà plusieurs années que mon travail est présenté en France. En novembre 2006 j’ai été exposé pour la première fois à Paris, à la galerie Bertin-Toublanc.

Comment a été organisée votre collaboration avec Art Paris ?

La première sculpture Iron fist a été réalisée en 2006, et la galerie Paris-Beijing [qui expose l’artiste sur son stand] m’a permis de pouvoir présenter l’œuvre à Paris aujourd’hui. J’avais déjà réalisé d’autres exemplaires de cette pièce, mais pas dans un format si important. Celle-ci a été produite spécialement pour l’événement. Cette œuvre comporte le slogan de la ville de Pékin, le Beijing Spirit : « Patriotisme, innovation, intégration et vertu ». Les lignes de vie sont très importantes en Chine, et ce poing correspond au mien, donc à mes lignes de vie.
 

Qu’avez-vous voulu exprimer à travers cette œuvre ?

Quand j’étais petit, j’ai vécu la révolution culturelle, cela m’a beaucoup marqué. Trente ans après, je réfléchis encore à l’impact de cet événement sur les conditions sociales. Quels ont été les changements ?

Est-ce donc critique ?

Je ne dirais pas qu’il s’agit d’une critique, mais plutôt une réflexion, une invitation à la réflexion.
 

Vous êtes célèbre pour vos séries de photographies, est-ce un travail que vous comptez poursuivre ?

Je m’interroge, lorsque j’étais étudiant, je me concentrais sur la sculpture, et j’aime toujours beaucoup ce médium. C’est pourquoi je compte poursuivre dans ces deux voies. Ce sont simplement deux manières différentes d’exprimer mes idées.

Mais dans le futur il est toujours possible que je m’essaie à d’autres médias.

Considérez-vous vos photographies comme les témoins de vos performances ou uniquement comme un travail photographique, esthétique ?

C’est une très bonne question ! La première performance, ide in the City no 02, Suojia Village, a été réalisée après la destruction de mon atelier, ce fut un moyen d’exprimer ce que je ressentais. A ce moment-là, c’est comme si mon corps avait également disparu. Je fusionnais avec cet événement.

La photo est uniquement une manière de garder une trace de la performance, c’est l’unique moyen.
 

L’esthétique de la photographie n’est donc pas déterminante ?

C’est tout de même important, mais ce n’est pas central.
 

Comment avez-vous évolué à partir de cette photographie vers des sujets différents ? Quel est le message ?

Chaque œuvre a pour base une interrogation, une question posée par le système. J’aborde les différentes problématiques auxquelles sont confrontés les Chinois. Je m’intéresse à la condition humaine, aux liens entre l’homme et son environnement social. Lorsque je réalise une œuvre dans un supermarché, cela traduit l’inquiétude qu’ont les Chinois face à la sécurité alimentaire, qui n’est toujours pas assurée aujourd’hui.
 

Il y a donc toujours une question sociale dans votre travail, mais pensez-vous que vous et l’ensemble des artistes chinois peuvent amener à changer les choses ?

Cela permet en tout cas de réfléchir à ces sujets. C’est donc forcément positif.

Quel regard portez-vous sur votre succès commercial ?

Je suis un artiste, je ne me préoccupe pas de ces questions.

 
Quelles sont vos prochaines expositions ?

En avril je serai exposé à Londres, et en septembre à Paris chez Paris-Beijing et à New York chez Eli Klein Fine Art. Une exposition en Colombie pourrait également être organisée.

Art Media Agency

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