Kouka – galerie Taglialatella
Kouka Du 22 février au 26 avril 2014 Galerie Taglialatella |
Du 22 février au 26 avril 2014
Pour cette exposition, Kouka prend le parti de représenter pour la première fois sur la toile ses fameux guerriers Bantus, emblèmes de sa signature urbaine. Il s’agit d’une approche inédite chez l’artiste qui a toujours souhaité préserver symboliquement la liberté de ses guerriers en les faisant évoluer exclusivement dans la rue. En effet l’artiste progresse dans sa quête des Origines et de l’Universel et affirme davantage son propos. Son évolution est ainsi marquée par une plus grande maîtrise stylistique. L’expression est affinée avec notamment ses coulures habituelles qui laissent plus naturellement place à une peinture de tradition plus « classique ». Le trait et les détails se précisent, les silhouettes apparaissent de façon plus léchée. Et lorsque le style se veut plus approximatif le pinceau reste assuré, l’expression faussement maladroite est guidée par un besoin de préserver l’innocence, la partie joliment humaine de tout Être. Cette maturité du trait, Kouka la doit à une réconciliation. En effet, historiquement les guerriers Bantus sont le peuple originel issu d’Afrique et représentent ainsi l’essence de l’Homme. Dans sa quête, Kouka souhaite renouer avec ce que nous avons été. Dès lors ses guerriers sont plongés dans un décor empreint de modernité, se déplacent sur le bitume, vrai paysage urbain aux couleurs parfois Pop. C’est ainsi qu’il décide de préserver leur liberté, en les apprivoisant, en les mettant à notre place. Un échange anachronique nourrit son idéal, il instaure un lien entre le passé et le présent dont le fruit devient l’Homme dans son universalité, à condition de ne pas oublier ce que nous sommes et surtout d’où nous venons. C’est ainsi que ses guerriers, non seulement restent libres, mais nous libèrent, témoins de notre mémoire originelle, incarnation de l’Essentiel. Kouka Revendiquant son appartenance à la culture urbaine il utilise également ses textes et slogans dans ses chansons de rap. Kouka combine performance et scénographie, son travail s’apparente à de véritables interventions urbaines dans l’optique de non seulement faire valoir le Street Art comme un art mature et réfléchi mais aussi comme un acte de partage en touchant un public néophyte, contribuant à désacraliser une dimension parfois élitiste de l’art. Guidé toujours par le désir de transmission et de partage, l’artiste donne des cours de dessins aux enfants, notamment au cours de ses nombreux voyages en Afrique. Et enfin, Kouka a pu bénéficier d’une résidence à l’espace d’art contemporain HEC afin de sensibiliser et d’intégrer l’art à la vie étudiante. L’artiste réside à Paris, mais son parcours et son expression se nourrissent au fil de ses voyages et multiples rencontres. Son style particulier dénonce, interroge, amuse parfois, et questionne toujours la condition humaine. Kouka fuit l’académisme, il se tient à distance des matériaux nobles préférant un support plus pauvre pour « gagner en beauté » et permettre au public de dépasser les repères traditionnels avec un oeil nouveau. Sa première empreinte urbaine apparaît en 2008 avec la silhouette de guerriers Bantus. Lors d’un voyage originel à Libreville (Gabon), il prend conscience de l’omniprésence de l’impérialisme occidental établi au sein même des espaces dédiés à la culture en Afrique. Dès lors il décide de revenir aux fondamentaux de cette culture et d’honorer cette mémoire. Ainsi naissent ses premiers guerriers Bantus qui voient le jour en 2008 au Centre International des Civilisations Bantus à Libreville. Depuis, Kouka affiche ses peintures de guerriers, telle une signature, partout où il passe. Récemment, en mai 2013, ses Bantus ont pris place sur les murs blancs de la médina d’Azmmour (Maroc), dans le cadre de *Remp’art manifestation à laquelle il était invité. Les guerriers bantus forment une armée de l’ombre, clandestine, fidèle à l’approche de l’artiste. Leur présence sur les murs des villes rappelle que l’espace public, comme le monde, n’appartient à personne et que s’il est possible de s’accaparer un territoire, il n’est pas possible de s’approprier une culture. [Crédits photographiques : DR] |
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