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Sleepin’ Bee au Théâtre Michel

14 février 2014
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SleepinBee_au-theatre_Michel

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Sleepin’ Bee

Conception et mise en scène de Franck Harscouët

Direction musicale et arrangements de
Christophe Houssin

Interprètes :
Philippe D’Avilla
Malaurie Duffaud
Astou Malva Gueye
Amala Landré

Musiciens :
Christophe Houssin
Julien Le Nagard
Haykel Skouri

Direction Vocale de
Miranda Crispin

Deux séances exceptionnelles lundi 17 mars et lundi 31 mars 2014 à 20h30

Réservations en ligne ou par tel. au 01 42 65 35 02

Durée : 1h20

Théâtre Michel
38, Rue des Mathurins
75008 Paris
M°Havre-Caumartin

www.theatre-michel.fr

Les 17 et 31 mars 2014

Un spectacle musical rendant hommage aux années Broadway de Barbra Streisand. Sleepin’ Bee” fait référence au fameux titre interprété par Barbra Streisand, et pour cause… Ce spectacle rend hommage au répertoire de années Broadway la Diva, ainsi qu’au répertoire américain des années 20 à 60. Une vraie prouesse en matière musicale, tout comme pour la scénographie imaginée par Franck Harscouët, l’homme à l’univers riche et décalé.

Un soir d’été. Une roulotte. L’arrière cour d’un vieux cirque des années 30. Le show vient de se terminer.Une équilibriste, un jongleur, une dompteuse, un illusionniste, une vendeuse de confiserie et deux musiciens se retrouvent dehors pour vivre leur dernier soir ensemble avant de repartir sur d’autres routes.

De mélancolies en soudaines colères, de petites rébellions en secrètes prières, le désir viscéral de vivre sa vie d’artiste et la peur d’un avenir incertain s’enroulent autour de la branche fragile des amours.

Quels rêves reste-t-il à ceux qui, tous les jours, craignent de voir se faner leurs illusions ?

Du crépuscule au petit matin, le spectacle déroule à travers les voix de ses personnages tout un chapelet de perles, célèbres ou oubliées, de la comédie musicale américaine des années 20 à 60… pour plonger au coeur de l’âme humaine, parler d’amour, de fraternité, d’espoir et de déception, mais aussi de ces rêves inaltérables qui conditionnent la vie d’artiste.

Dans une ambiance très cinématographique où planent les fantômes de Lola Montès, de La Strada,The Freaks,LesChaussons Rouges ou On Achève Bien les Chevaux, Sleepin’ Bee revisite le répertoire Jazz & Swing des standards américains dans une formule musicale toute autre, emplie de poèsie folk, pour livrer une vision sensible et fantasmée d’un Paradis Perdu, ce Broadway étoilé de rêves sur lequel plane l’orage des cauchemars intérieurs.

Trempé tout entier de la nostalgie pure de ces chansons d’un autre temps, Sleepin’ Bee est aussi un hommage enflammé au génial talent de Barbra Streisand qui popularisa toutes ces chansons du répertoire américain entre 1960 et 1969, lors de ses “années Broadway” culminant par le succès mondial de Funny Girl qui fit de la chanteuse, à 20 ans, une star instantanée de la scène et du cinéma.

Note d’intention de l’auteur

Vaudevilles politiques, asphyxies financières, tolérances relatives et libertés conditionnelles…  Il est peu dire qu’après des mois de tortures médiatiques, l’idée de créer un spectacle musical qui fasse naître un peu de bonheur donnait de sérieux fils à retordre. Que proposer aujourd’hui à des spectateurs lessivés d’avance et dont les illusions se sont rétrécies dans l’essorage de l’hystérie collective ?

Je pensai à cette séquence du film “Niagara” où Marilyn Monroe chante “Kiss” sous un rayon de lune près d’un vieux tourne disque, en me disant que si on pouvait cristalliser dans un seul spectacle tant de beauté, de douceur et de mélancolie, ce serait extraordinaire… Je pensai aussi à une autre voix et un autre mythe : Barbra Streisand et sa farouche énergie, ses manières de garçonne, son impériale insolence ; celle qui si jeune imposa sa révolution solaire dans un Broadway encore endormi dans les bras de Judy Garland.

Marilyn, Barbra : deux prénoms, deux silhouettes, deux icônes qui, chacune à leur manière, donnent l’impression qu’avant elles rien n’avait été, et qu’après rien ne fut.

Un spectacle musical… Avec les chansons de l’une et la grâce de l’autre. Petit hic : tout le monde vous dira que le parfum de Marilyn est un mystère et que le répertoire de la diva américaine est un terrain miné, une mission impossible : comment se mesurer à la flamboyance spectaculaire et à l’intensité émotionnelle de cette voix qui, entre 1960 et 1969, donna une leçon de chant à la terre entière ? Oublions la suite, les années disco, les années “Memory”, les années symphoniques de la “grande variété américaine”: en mettant les pieds à 20 ans sur le grand escalier de Broadway, l’espace de quelques concerts, de cinq shows télé révolutionnaires et d’un “Funny Girl” couvert d’Oscars, elle avait tout donné, la messe était dite : Barbra est et restera la chanteuse populaire dans toute sa splendeur. La Callas ? Billie Holiday ? Des statues de chapelle idolâtrées pour les mêmes raisons que Barbra Streisand, l’humour, la spontanéité et la joie de vivre en moins…

Casse tête absolu donc : comment s’agripper à cet arbre géant qui a fait le vide autour ? Une seule solution à mon avis : en contournant la forêt. La forêt c’est avant tout ce répertoire magnifique que Streisand popularisa durant “ses jeunes années Broadway”, pour la plupart des classiques du cabaret américain des années 20 à 60. Voilà une belle matière, indépendante en soi, qui vivait déjà sans le souffle de la star. C’est à cette matière vivante que le compositeur et arrangeur Christophe Houssin s’est attaqué à ma demande, lui qui se fichait si bien (et tant mieux !) de Barbra Streisand et de son folklore. Malaxage en tout sens et digestion sans état d’âme : Christophe a déployé tous ses talents avec le concours d’ Haykel Skouri, voix chaude et percussions de feu, et de Julien le Nagard nageant sur la vague folk ou gloomy de ses guitares. Au final, les 20 chansons que nous avons choisies ont botté le derrière au Big Bang de rigueur.

Aujourd’hui est un autre jour, nous ne serons jamais des américains et ce
merveilleux répertoire auquel nous voulions rendre honneur, nous l’avons fait nôtre.

La seule chose que je voulais garder au fond, c’était l’esprit, la vivacité, l’engouement de l’interprétation de Barbra Streisand. Pour cela, j’ai convié quatre interprètes pour restituer une parcelle du monstre de la chanteuse : Astou Malva Gueye pour son impétueuse jeunesse et son timbre à faire trembler les feuilles, Amala Landré pour son visage effronté et sa sensibi-lité soyeuse, Malaurie Duffaud pour sa voix d’eau claire et sa grâce de madone et enfin Philippe d’Avilla pour son charisme minéral et cette secrète manière de ne jamais dévoiler par où sort la flèche…

Le reste, la mise en scène, la scénographie, s’est mis au diapason : j’aime broder autour de mon sujet. J’aime surtout penser qu’on peut toujours trouver la faille dans laquelle insuffler quelque chose qui dépasse la petite oraison faite à la Star de son enfance. Dans ce spectacle, je voulais au delà de tout parler d’une seule chose : de résistance, de passion et de croyance en l’art. Il me semble que, cycliquement, les artistes sont menacés d’extinction, et que l’extincteur principalement incriminé est toujours le même : l’argent, le pouvoir. Ce spectacle est donc là pour rappeler qu’un monde sans art est un monde endormi. La foi qui anime les personnages de Sleepin’ Bee n’est pas une foi religieuse, c’est une foi païenne, viscérale : celle de croire que dans le dépassement de soi, l’artiste peut rétablir pour celui qui l’écoute une balance naturelle entre vie et destin, humanité et trivialité. Le contexte du spectacle, un cirque du début du siècle, et les motifs qui le parsèment, comme cette horloge de gare et ce train que les personnages ratent une première fois avant de tenter à nouveau de le prendre dans l’ultime chanson, dessine une ère de jeu où se posent en boucle les questions : Comment gagner du temps ? Comment ne pas en perdre ? Quel temps nous reste-t-il ?

La question restera suspendue, certes, mais elle a le mérite au moins d’être posée. Pour le reste, c’est un vaste télescopage de sensations où se mélangent les souvenirs cinématographiques de “Propriété Interdite” pour la lassitude errante de Nathalie Wood, de “La Monstrueuse Parade” pour la compassion envers l’autre, des “Chaussons Rouges” pour l’amour fou de l’art, de “la Strada” et “On Achève Bien les Chevaux” pour cette idée que l’artiste, comme l’être amoureux, ne ménagera jamais sa peine pour aller au bout de son rêve.Vaste programme, me direz-vous, qui ne s’appuie ici sur aucun moyen spectaculaire, aucun dispositif d’envergure, mais qui repose tout entier entre les mains d’artistes qui tenteront de s’immiscer dans l’âme du spectateur.

Alors, pourquoi “Sleepin’ Bee” ? Parce que c’est la chanson qui lança la carrière de Barbra Streisand en 1961, bien sûr… mais aussi parce que cette “abeille endormie” est à mon sens la métaphore parfaite de cette certitude que l’ âge d’or ne demande qu’à ouvrir les yeux pour peu que l’on souhaite son réveil…

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