Carte blanche à Pierre et Gilles – Galerie des Gobelins
Carte blanche à Pierre et Gilles Direction artistique : Marc Bayard, conseiller pour le développement culturel et scientifique au Mobilier national Commissaires : Marc Bayard et Jean-Jacques Gautier, inspecteur au Mobilier national Du 8 avril au 27 juillet 2014 Plein tarif : 6 € Galerie des Gobelins |
Du 8 avril au 5 octobre 2014
Dans le salon carré, au premier étage de la Galerie des Gobelins, Pierre et Gilles apporte un souffle inimitable qui mêle comme à son habitude esprit baroque et scènes oniriques. Leur art photographique rehaussé de peinture se déploie dans un cadre théâtral complexe en parfaite harmonie avec la puissance du Siècle des Lumières. Pour cette « carte blanche » centrée sur le XVIIIe, Pierre et Gilles présentent une installation qui servira d’enveloppe richement parée à un portrait de Zahia Dehar, réalisée pour cette occasion : «Nous avions déjà travaillé avec Zahia Déhar qui a incarné notre Nouvelle Eve. Elle s’est naturellement imposée à nous, telle une Diane ou une Marie-Antoinette contemporaine. Nous percevons en effet sa grâce et sa légèreté parée d’innocence et cette apparente fragilité qui cache une grande volonté. Cette personnalité singulière nourrit admirablement l’imaginaire». Pour le portrait, Zahia Dehar porte une robe d’organza brodée de rubans et de fleurs des champs réalisée par ses ateliers pour sa collection couture printemps-été 2013, « La saison des fleurs ». Recréant un univers décoratif avec le Mobilier national mis à leur disposition, Pierre et Gilles ont choisi un ensemble mobilier du XVIIIe siècle de la chaumière des coquillages du château de Rambouillet. Les éléments aquatiques des chaises, canapés et écran de cheminée en hêtre et noyer moulurés, façonnés par le menuisier François II Foliot (1774-1792), « maître-menuisier du Garde-Meuble du Roi » (ancêtre du Mobilier national), évoquent un monde végétal et de coquillages d’une très grande finesse d’éxécution. Les tissus de la manufacture Tassinari et Chatel, qui recouvrent ces sièges, donneront une belle tonalité bleu-grise à l’ensemble. Les dorures des bras de lumière, des cadres de miroirs, et des chenêts viennent illuminer cette pièce intime. Pierre et Gilles développent un langage photographique fondé sur un travail proche des peintres classiques (Nicolas Poussin) ou romantiques (Delacroix, Géricault). Le photographe et le peintre conçoivent ensemble une oeuvre qui requiert du temps. Dans leur atelier, ils pensent les décors, les accessoires, les costumes, les parures, chaque élément, comme ont pu le faire leurs illustres prédécesseurs : l’image est une scénographie dans laquelle le moindre détail compte. Le travail en atelier est un long processus de recherche et d’aménagement. Le cliché, instant fondamental, ainsi figé, devient ensuite un monde métamorphosé par l’intervention picturale. L’harmonie des formes, des couleurs, de tous les détails rend la photographie proche d’un artéfact conscient, maitrisé dans lequel rien n’est aléatoire ni subi. L’art de l’aménagement puis de la transformation colorée distingue de manière unique la photo originale. Ainsi apparaît une combinaison subtile entre le montage complexe d’une image photographique et la réalisation picturale qui souligne et caractérise la prise de vue. Cette création est magnifiée par l’ensemble décoratif de belle facture d’exécution. Ce dernier montre une alcôve où dialoguent des objets anciens et la photographie contemporaine : l’installation met ainsi en avant une esthétique de l’écrin. Le XVIIIe siècle fut une apogée pour les arts décoratifs et la mode en France et en Europe. Le Garde-Meuble de la Couronne, devenu le Mobilier national, a été un acteur essentiel de ce rayonnement. Aujourd’hui, grâce à l’exposition sur l’ « âge d’or des Gobelins au XVIIIe siècle » et à la Carte blanche à Pierre et Gilles, le Mobilier national célèbre l’excellence et l’intemporalité des savoir-faire artistiques. A découvrir sur Artistik Rezo : |
Articles liés
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...