Restauration de l’ancienne Manufacture d’allumettes d’Aubervilliers
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La Fondation du patrimoine grâce au mécénat de la Fondation Crédit Coopératif soutient la restauration d’une partie de l’ancienne Manufacture d’allumettes d’Aubervilliers afin d’accueillir de façon pérenne l’Usine de Films Amateurs de Michel Gondry. La signature de la convention de financement entre la Fondation du patrimoine, la Fondation Crédit Coopératif et la Ville d’Aubervilliers a eu lieu le 14 janvier. La Manufacture d’allumettes est le dernier témoin de ce type d’industrie en région parisienne. Sa cheminée, construite en 1904, protégée au titre des Monuments historiques depuis 2005, était considérée à l’époque de sa construction comme l’une des plus belles d’Europe. Les ateliers et magasins qu’elle surplombe furent construits entre le début du XXe siècle et la fin des années 50. Du haut de ses 45 mètres, elle domine un site d’où l’industrie s’est retirée depuis les années 1960. La manufacture fut profondément marquée par l’histoire du syndicalisme et des nombreuses grèves qui y éclatèrent. Elle vit l’émergence du leader syndicaliste Léon Jouhaux, qui y travailla et y mena ses premiers combats, avant de participer à la création de la CGT-FO. Ce fut le premier militant ouvrier à recevoir le prix Nobel de la paix. Après avoir voyagé entre New-York, Sao Paulo, Johannesbourg, Moscou, Rotterdam et Paris, l’Usine de Films Amateurs de Michel Gondry s’installera dans les ateliers et magasins de la manufacture de façon pérenne. Ce concept innovant offre la possibilité à un groupe d’une dizaine de personnes (amis, familles, scolaires…) de réaliser gratuitement son propre film en trois heures. L’objectif est de libérer la création et de favoriser l’accès à la culture cinématographique pour tous. Ce pôle cinématographique permettra à la Ville d’Aubervilliers de s’inscrire dans une dynamique de création dans le domaine de l’image, et de devenir une référence en matière de création visuelle. Propos de Michel Gondry « Mon Usine de Films Amateurs s’achève au Centre Pompidou sur un franc succès. En 6 semaines, 311 petits films ont été tournés par 4 500 participants et plus de 65 000 personnes sont venues visiter l’usine. Tout s’arrête, et comme à New York, São Paulo et Rio, on remballe le système au moment où il tourne le mieux. Les ateliers (10 par jour) ne désemplissent pas et la frustration des volontaires qui ne peuvent plus s’inscrire en est à son paroxysme. Aucun signe d’affaiblissement n’a jamais précédé les fermetures programmées de chaque expérience. Donc une usine pérenne. Une Usine de films Amateurs qui se poursuit, évolue et rassemble de manière permanente. En banlieue ? Paris regorge d’activités culturelles au point qu’elle blase les privilégiés qui y habitent. La banlieue, surtout celle qui m’intéresse – celle qui a accueilli l’industrialisation il y a cent ans pour s’en voir dépossédée 75 ans plus tard, avec des transitions difficiles pour la population, l’urbanisme, etc. Elle regorge d’énergies, d’envies d’activités rarement assouvies, voire adressées. L’Usine est une proposition d’activité qui nourrit et se nourrit de cette énergie. Les communautés, classes sociales et générations formant le tissu social ont peu l’occasion de se croiser et encore moins de participer à des activités communes. C’est exactement ce que ce système permet. La création de ces petits films en communautés unies par le hasard des inscriptions soude des groupes complètement hétérogènes. L’Usine n’est pas une école de cinéma, mais une simple attraction. On y vient en famille, entre amis, en sortie scolaire et l’on s’y amuse (gratuitement) pendant 3 heures avec, en prime, la matérialisation d’une création commune – un film qui peut être un chef d’oeuvre ou un ratage, ce qui n’a aucune importance car il n’est fait que pour ceux qui l’ont fait. C’est un système fermé et ouvert. Fermé, car il démontre que l’énergie dépensée par un groupe donné est suffisante pour distraire ce groupe. Pas besoin de consommer pour s’amuser. Et ouvert à tous, plus spécialement à ceux qui pensent ne pas avoir de don créatif. Ils seront les premiers surpris par leur talent. L’Usine de Films Amateurs va, en premier lieu, offrir un espace que s’approprieront les habitants du quartier, puis accueillir, grâce au bouche à oreille, des populations, visiteurs d’autres villes, d’autres pays (le dispositif sera promu à l’étranger). Ils formeront des groupes des plus improbables qui, après 3 heures d’activité commune, éprouveront un sentiment de fierté en visionnant une oeuvre dont ils sont les auteurs. » |
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