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Réouverture du musée des Beaux-Arts de Bordeaux

14 novembre 2013
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Réouverture du musée des Beaux-Arts de Bordeaux

Institution culturelle majeure de Bordeaux, le musée des Beaux-Arts est créé sous le Consulat, en 1801 par l’arrêté Chaptal. Installé depuis 1881 dans les deux ailes construites par l’architecte Charles Burguet dans les jardins de la mairie, il est l’un des dix plus importants musées en région, par la richesse de ses collections.

Fermée en totalité depuis quatre ans, l’aile nord, consacrée à l’art des XIXe et XXe siècle, a bénéficié d’importants travaux de rénovation. La muséographie a été entièrement revue, avec un nouveau matériel muséographique (vitrines, socles, banquettes), des cimaises colorées, une signalétique conçue pour une meilleure approche des œuvres. Les verrières naturelles, entièrement réhabilitées, apportent le meilleur éclairage qui soit.

Le parcours chronologique met en évidence les points forts du musée : la Restauration, époque importante de l’histoire bordelaise, ouvre les années romantiques avec le chef-d’œuvre tutélaire du musée, La Grèce sur les ruines de Missolonghi de Delacroix. Suivent les grands mouvements esthétiques du siècle, l’académisme (avec Bouguereau), le réalisme et l’école de Barbizon (avec Corot, Huet, Daubigny, Boudin…) ou la peinture animalière (avec la Bordelaise Rosa Bonheur), sections où les collections du musée s’honorent de nombreuses œuvres importantes. Rolla, d’Henri Gervex, retrouve les cimaises du musée où il était déposé par l’Etat depuis 1933. A ses côtés, sont exposés l’impressionnisme et le naturalisme des années 1870-1880.

La fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle correspondent à une période remarquablement riche pour Bordeaux et pour son musée : Odilon Redon, figure majeure du symbolisme, Albert Marquet, un des fondateurs du fauvisme, André Lhote, compagnon du cubisme, Jean Dupas, pour les années « Art déco », sont tous nés à Bordeaux. Le parcours leur dédie en conséquence une place particulière. A leurs côtés, la présence d’œuvres importantes de Matisse, Valloton, Picasso, Braque… accompagne le visiteur dans une promenade lumineuse à la découverte de l’art moderne.

Le parcours s’achève avec une salle consacrée à la non figuration et à l’art abstrait, comme une introduction proposée aux amateurs de continuer logiquement leur visite au CAPC, musée d’art contemporain de Bordeaux.

Au centre de la galerie, une allée des sculptures permet une confrontation passionnante avec les peintures présentées sur les cimaises : de Barye, Carpeaux, Rodin, Despiau à Zadkine ou Morellet…

L’accent a été mis sur la médiation, avec de nombreux documents d’information mis à la disposition des visiteurs (panneaux historiques, cartels développés, fiches de salles), tous traduits en anglais et en espagnol). Des tablettes numériques complèteront ces dispositifs, disposées tout au long du parcours, pour permettre à tous les publics un accès renouvelé aux œuvres et aux artistes, ludique et savant à la fois.

A l’occasion de cette réouverture, l’aile sud du musée, consacrée à l’art du XVe au XVIIIe siècle, rénovée il y a quelques années, a été rafraichie. Les salles, désormais, proposent une ambiance plus chaleureuse mise au service des œuvres et pour le confort du visiteur. Un nouvel accrochage est proposé, notablement enrichi, qui remet en lumière les points forts de la collection : Pérugin, Titien, Véronèse, Rubens, Van Dyck, Ruysdael, Murillo, Reynolds, Lawrence, Greuze, Taillasson…

C’est donc à une véritable renaissance du musée que le public est aujourd’hui convié. Au total, ce sont près de 350 œuvres qui sont à nouveau visibles, dont un grand nombre de chefs-d’œuvre célèbres. C’est aussi l’occasion de renouer avec les grands artistes que Bordeaux a vu naître : Rosa Bonheur, Odilon Redon, Albert Marquet, André Lhote, Roger Bissière…

Les deux ailes du musée ont reçu le label Tourisme et Handicap. L’entrée aux collections permanentes est gratuite.

Quelques chiffres clés :

  • Coût des travaux : 860’861 euros TTC
  • Participation du Ministère de la culture (DRAC Aquitaine) : 120’000 euros.

La collection :

  • 2’500 peintures du XVe au XXe siècle
  • 5’000 œuvres sur papier
  • 500 sculptures

Surfaces d’exposition pour les collections permanentes :

  • Aile nord 1’200 m2
  • Aile sud 1’200 m2

Surface pour les expositions temporaires, Galerie des Beaux-Arts :

  • 750 m2

Œuvres exposées :

  • Sur les 2400 m2 d’exposition, 332 œvres trouvent place sur les cimaises et dans les espaces du musée dont 274 peintures ou œuvres sur papier et 58 sculptures.

Musée des Beaux-Arts
20, cours d’Albret
33000 Bordeaux

www.musba-bordeaux.fr

[Visuel : Eugène Delacroix, La Grèce sur les ruines de Missolonghi, 1826, huile sur toile, 213×142 cm. Achat de la ville en 1852]

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