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Joris Van de Moortel – galerie Nathalie Obadia

5 septembre 2013
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Né à Gand en 1983, diplômé de la Royal Academy of Fine Arts d’Anvers en 2012, l’artiste vit et travaille à Anvers. Résident à l’HISK (Higher Institute of Fine Arts) à Gand en 2008-2009, puis à la Künstelerhaus Bethanien à Berlin en 2012-2013, Joris Van de Moortel aura carte blanche pour investir la totalité de l’espace de la Galerie Nathalie Obadia – Bruxelles, comme il a pu le faire précédemment au BKSM i.s.m. SMAK à Strombeek (2013), et au Centraal Museum d’Utrecht (2012).

À la fois peintre, sculpteur, performer et musicien, Joris Van de Moortel, comme à son habitude, tirera parti de l’architecture post-industrielle du lieu pour déployer son œuvre protéiforme. Celle-ci se conçoit ou se transforme en fonction de l’espace qui lui est dévolu. Bel exemple de cette adaptation, son Cylinder, dont la première version fut inaugurée en 2012 au Transpalette (Centre d’art contemporain de Bourges), avant de se déplacer à la Künstlerhaus Bethanien de Berlin, en 2013. 

Vertical ou horizontal, selon la hauteur disponible, le cylindre d’aluminium prend possession des lieux et des spectateurs invités le jour du vernissage à une performance musicale détonante, dont l’œuvre elle-même est la caisse de résonnance. En effet, l’artiste-musicien y installe sa scène de concert mobile et éphémère. À la fin de la partition, les instruments débranchés sont laissés en place avec tous les stigmates d’une performance « trash » (projections de peintures, parois d’aluminium tronçonnées, vitres brisés, câbles et matériel éparpillés, etc.). 

Joris Van de Moortel laisse volontairement les traces de son processus créatif. Ce dernier n’est pas sans rappeler « l’attitude provocatrice » de Mike Kelley et « le geste ravageur » de Steven Parrino, qui pratiquait la peinture tout en la détruisant à coups de masse, comme le souligne Christine Ollier (2012). En effet, pour autant que le contenu des installations de Joris soit radical et volontiers iconoclaste, il n’y a pas dans ses œuvres la « sensation d’un acte désenchanté » comme chez Steven Parrino, mais plutôt, par le jeu du détournement et de l’humour, « un renversement poétique qui le rapproche des postures de Marcel Duchamp et de Marcel Broodthaers. » À Duchamp d’ailleurs, l’artiste avait rendu hommage, par accident, en 2009 avec l’installation le Grand verre, Zelfs, qui fit sensation lors de sa présentation pendant la Volta à Bâle par la Hoet Bekaert Gallery.  

Ce que les performances de Joris Van de Moortel détruisent, ses installations le reconstruisent, selon un processus de retournement dont il a le secret. Ce n’est qu’au terme de celui-ci, où l’improvisation est de mise, que l’œuvre d’art prend sa dimension sculpturale. 

En 2012, l’artiste a commencé à ajouter à ses dispositifs la vidéo et des projections d’images, si bien qu’à l’heure où nous écrivons ce communiqué, nous ne pouvons pas connaître en détail la nature exacte de son intervention. Cette incertitude fait partie intégrante de la démarche créative de l’artiste. Joris van de Moortel n’a pour l’instant qu’une seule certitude : les œuvres inédites qu’il concevra in-situ traverseront les trois étages de la galerie Nathalie Obadia-Bruxelles en utilisant les pleins et les vides de l’architecture environnante. Le dispositif central aura recours à un système de suspension expérimenté avec Out of Balance, œuvre conçue en 2012 pour le BKSM de Strombeek. Défiant la gravité, un câble maintiendra l’installation en apesanteur. S’en dégagera la sensation d’un équilibre précaire illustrant la tension permanente entre l’ordre et le chaos qui domine son oeuvre plastique, comme musicale. Le sentiment d’instabilité qu’engendrent ses installations est vecteur de sens et générateur d’émotion.

Joris Van de Moortel

Du 5 septembre au 16 novembre 2013
Du mardi au vendredi, de 10h à 18h
Le samedi de 14h à 18h

Galerie Nathalie Obadia
8, rue Charles Decoster
1050 Bruxelles
Belgique

www.galerie-obadia.com

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