Porfirio – film d’Alejandro Landes
Porfirio, est une victime de la guerilla colombienne. Alors qu’il a perdu ses deux jambes, il attend patiemment devant chez lui que le gouvernement l’indemnise. On le fait tourner en bourrique au point qu’il decide de régler l’affaire seul, en face à face avec le président Alvaro Uribe et deux grenades acquises au marché noir en main.
C’est Porfirio lui-même qui raconte sa propre histoire à travers de ce film tournant majoritairement et avec complaisance autour de son handicap. La quasi-totalité du film ne sert qu’à constater la tristesse de sa vie, la dépendance qui le mine, l’ennui profond dans lequel il se morfond. Pourtant Porfirio a une vie sexuelle. Il nous en gratifie avec beaucoup de générosité et sûrement autant d’exhibitionnisme.
Malgré la composition des plans, la recherche d’une certaine forme d’esthétisme, l’histoire de Porfirio ne commence vraiment que quand celui-ci se met à chanter face caméra la suite des événements. Enfin, il se passe quelque chose, autant sur le papier qu’en matière de cinéma. Parce qu’il n’avait pas les moyens de reconstituer à l’écran ses mésaventures, il nous les chante avec beaucoup de poésie et, enfin, un peu d’humanité. Le film prend alors valeur de critique du pouvoir, de plaidoyer contre les malversations politiques et le mépris du petit peuple. C’était moins une, avant que le film ne soit qu’un ciné-réalité complètement vain et pathétique.
Porfirio sait filmer mais pas raconter. Il ne sait pas parler alors il chante. Dommage qu’il ne nous ait pas fait profiter de sa voix plus tôt.
Lucile Bellan
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Busan International Film Festival 2011 (du 6 au 14 ooctobre)
- Compétition Officielle
San Sebastian Film Festival 2011 (du 16 au 24 septembre)
- Horizontes Latinos
- Compétition Officielle
Quinzaine des Réalisateurs 2011 (du 12 au 22 mai)
- Compétition Officielle
Porfirio
D’Alejandro Landes
Avec Porfirio Ramirez, Jarlinsson Ramirez et Yor Jasbleidy
Durée : 101 min.
Sortie le 8 mai 2013
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