Big Deal – June Gloom et retour en France
Il y a eu des changements chez Big Deal depuis la sortie de son premier album, « Lights Out », acclamé par la critique en septembre 2011. Ses chansons intimistes, composées par le Californien d’origine Kacey Underwood et la Londonienne Alice Costelloe, ont touché les fans et les critiques du monde entier. Basée sur les mélodies lumineuses du duo et juste deux guitares, cette œuvre dépouillée mettait en avant leurs paroles sincères et parfois très personnelles. Quiconque a un jour aimé sans l’être en retour, éprouvé des expériences perdues à jamais ou été submergé par ses sentiments pour un(e) autre ne peut être que bouleversé par la musique de Big Deal.
Grâce au bouche-à-oreille, ils durent quitter les petites salles – dont la taille convenait à l’intimité de leurs chansons – pour de plus grandes scènes en Europe et en Amérique. Comme Underwood et Costelloe venaient du rock, la puissance et l’énergie d’un groupe se mirent à leur manquer au cours de leur tournée.
« Avec Lights Out, Kacey et moi ne comptions pas vraiment écrire un album, explique Alice (20 ans). Nous avons passé l’été où nous sommes devenus amis à composer non-stop et ça a été super simple d’enregistrer tous les deux avec nos guitares. Mais quand nous avons tourné, on a commencé à un peu envier les autres groupes avec des batteries. »
Printemps 2012. Big Deal réalise soudain qu’il a du temps libre – son emploi du temps n’est plus dicté par les examens de Costelloe ou le travail de Kacey. « Cette fois, raconte Costelloe, nous avons passé près d’un an à écrire et nous avons eu le temps de penser au disque que nous voulions enregistrer. On ne voulait pas se limiter à seulement deux guitares, on voulait toucher à une plus grande variété de sons et d’émotions. » Ainsi, après le festival SXSW, Big Deal partit en Californie du Sud où son deuxième album, « June Gloom », commença à prendre forme. De façon appropriée pour ce duo transatlantique, la majeure partie de l’écriture fut divisée entre la Californie et Londres et le cadre influença ses compositions. La sunshine pop insouciante de In Your Car, par exemple, évoque les longues journées d’été et, bien sûr, elle vit le jour quand Costelloe sifflota la mélodie alors qu’ils longeaient la côte californienne en voiture. « Les groupes anglais n’écrivent pas ce genre de chanson fun parce que ça ne fait pas partie de la culture », explique Underwood. À l’inverse, des grooves noirs et une claustrophobie larvée imprègnent Pillow, écrite en Angleterre.
Cependant, ces deux lieux offraient bien trop de distractions, que ce soit la Californie avec l’attrait du soleil et de la mer ou Londres et l’agitation permanente de la ville. En quête d’isolement, ils se replièrent à la campagne. « C’était parfait, raconte Underwood. Le positif : aucune distraction. Le négatif : l’horreur du calme de la vie rurale ! » Avec l’aide du producteur Rory Atwell et l’ajout d’une section rythmique affûtée, Big Deal entreprit de mettre en boîte « June Gloom » au Lightship95, un bateau-phare reconverti, ancré à Trinity Buoy Wharf dans l’est de Londres.
Les 11 morceaux de l’album sont une prolongation de la confiance retrouvée depuis Teradactol avec une franchise et un raffinement impressionnants dans le chant et l’écriture. Vous y trouverez un rock alternatif repensé et des hymnes grunge pop écrasantes soigneusement associés à des chansons d’amour dansantes. Si les premiers morceaux de Big Deal étaient déchirants, cette nouvelle base de travail est bruyante, agitée, et chargée de mélodies assurément accrocheuses. Le morceau le plus ambitieux du groupe clôture l’album. « Close Your Eyes » fusionne l’esthétique dépouillée de Lights Out au fuzz distordu et à la batterie dominante de leur nouvelle configuration. Sur le fond, “June Gloom” est un disque de rock qui représente toutes les facettes du duo – la capacité à communiquer dans le quasi-calme des compositions les plus minimalistes et des morceaux qui décollent grâce aux mélodies soyeuses que Big Deal plaque sur des hymnes de slacker.
« Parfois, c’est génial d’être dans la lumière et on sent un vrai lien avec le public et certains jours, c’est de la torture, dit Underwood. Mais avant, on se lançait seuls au combat, alors qu’aujourd’hui, on a un gang. »
3 dates en France
27 mai // La Péniche, Lille
28 mai // Point Éphémère, Paris
1er juin // Stereolux, Nantes
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=zqiQ4hRd7Fo[/embedyt]
Articles liés
“Moins que rien” : l’histoire de Johann Christian Woyzeck adaptée au Théâtre 14
L’histoire est inspirée de l’affaire de Johann Christian Woyzeck (1780-1824) à Leipzig, ancien soldat, accusé d’avoir poignardé par jalousie sa maîtresse, Johanna Christiane Woost, le 21 juin 1821. Condamné à mort, il a été exécuté le 27 août 1824....
La Scala présente “Les Parallèles”
Un soir, dans une ville sans nom, Elle et Lui se croisent sur le pas d’une porte. Elle est piquante et sexy. Lui est hypersensible et timide. Il se pourrait bien que ce soit une rencontre… Mais rien n’est moins sûr, tant ces deux-là sont maladroits dans leurs...
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...