Jesús Rafael Soto – Centre Georges Pompidou
Il crée, à partir de 1967, les célèbres Pénétrables, volumes suspendus dans l’espace et constitués de centaines de fines tiges verticales susceptibles d’être traversées par le spectateur.
Aujourd’hui, l’entrée dans la collection du Centre Pompidou de vingt œuvres-clés, datées de 1955 à 2004 et proposées en dation à l’État par la famille de l’artiste, comble une lacune importante et éclaire son parcours. C’est cet ensemble exceptionnel que le Centre Pompidou expose, pour la première fois.
Son recours au plexiglas, dès 1953, lui permet d’introduire dans ses travaux les effets vibrants de la lumière et donc, comme il le dit lui-même, de « dématérialiser » les trames géométriques qui y sont peintes. À partir de 1958, Soto emploie le métal pour ses travaux, confrontant des fonds striés en noir et blanc à des fils de fer trouvés ou à des tiges suspendues qui, par effet de moirage, semblent entrer en vibration devant ceux-ci.
Alors que le cinétisme devient une mode, Soto, refusant les facilités illusionnistes de l’Op art, est de ceux qui choisiront d’intégrer totalement le spectateur à l’œuvre. Ainsi, en 1967, accroche-t-il dans la galerie Denise René son premier Pénétrable dans l’idée de s’inclure lui-même – et le visiteur avec lui au milieu des tiges qui pendent du plafond. Il écrit en 1969 : « L’homme n’est plus ici et le monde là. Il est dans le plein et c’est ce plein que je voudrais faire sentir avec mes œuvres enveloppantes ».
Les vingt œuvres qui composent la dation proposée à l’État illustrent cette évolution radicale. Depuis les peintures sur plexiglas des années 1950 jusqu’au Cube pénétrable réalisé par l’artiste en 1996 pour sa rétrospective de la Galerie du Jeu de Paume en 1997, en passant par les Vibrations avec fils de fer ou tiges suspendues des années 1960-1970 et les Ambivalences des années 1980 inspirées par la dernière période de l’œuvre de Mondrian, la dation Soto retrace magnifiquement le parcours exemplaire d’un maître du cinétisme.
Jesús Rafael Soto
Commissaire : Jean-Paul Ameline, conservateur général du patrimoine, musée national d’Art moderne
Du 27 février au 20 mai 2013
Tous les jours, de 11h à 21h, sauf le mardi et le 1er mai
Plein tarif : 11 ou 13 euros, selon période
Tarif réduit : 9 ou 10 euros, selon période
Centre Georges Pompidou
Niveau 4 – Galerie du musée
75004 Paris
M° Châtelet ou Hôtel de Ville
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