Les meilleurs albums de 2012 (2/2)
LANA DEL REY // BORN TO DIE
Difficile d’échapper au phénomène Lana Del Rey. Dès fin 2011, le nom de l’Américaine était sur toutes les lèvres. Et les siennes ont fait autant parlé que sa musique. La demoiselle avait su nous mettre l’eau à la bouche en distillant au compte goutte clips et singles et on s’était assez vite aperçu que l’on avait déjà entendu près de la moitié de l’album.
Alors que valait « Born to Die » ? Etait-il né pour mourir ou serait-il un disque immortel ? Peut-être un peu des deux. Si l’on devait s’intéresser seulement à la musique, sans aucun doute « Born to Die » est un grand et bel album qui réussit à être à la hauteur du buzz créé.
Paradant à travers des atmosphères musicales différentes, Lana Del Rey, avec sa voix sexy et ses airs de midinette, arrive à créer un véritable disque d’ambiance. La soul, le blues, le rock, parfois le hip-hop, tout y passe et le mélange passe bien. Très bien même. Et quand Lana Del Rey se présente comme une « gangsta Nancy Sinatra », l’image est frappante. Et c’est là que ça se gâte.
Lana Del Rey a connu une première carrière. Sous son vrai nom, Lizz Grant. Un premier album passé complètement inaperçu et une carrière au point mort. Persévérante, la jeune femme tente le grand lifting. Musicale et physique. Ses lèvres sont-elles vraies ou pas ? Pas le plus important. Mais la « ressemblance » avec Nancy Sinatra est évidente.
Lana Del Rey est un personnage créé de toute pièce. Une sorte de Jessica Rabbit musicale. Pose lascive, blondeur à gros reflets, voix sexy, la jeune femme est une icone des années 50 en mode 2.0. Certains disent même qu’il y a du David Lynch en elle. Et on ne pourra contredire le fait que la chanteuse sait créer des ambiances. Mais certaines de ses performances scéniques et ses interviews un peu lisses, nous font dire que Lana Del Rey n’est peut-être pas (encore) une grande artiste mais un très bon produit marketing.
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ELECTRIC GUEST // MONDO
On aime ce genre d’album pop. Ces albums qui arrivent à aller au-delà de tout ce qui a déjà entendu jusqu’à maintenant. Et aux vues des précédentes critiques, on peut aisément écrire que 2012 aura vu naître des groupes qui, en un seul album, savaient réinventer des styles musicaux, les rénover, les sublimer, là où d’autres artistes à la carrière plus importante ne trouve plus d’inspiration.
Electric Guest avec « Mondo » aura donc donné une belle claque à la pop. Emmené par un tube euphorisant, This head I hold, ce premier album propose une petite douzaine de titres produit par Danger Mouse, déjà à l’origine des tubes de Gnarls Barkley, Gorillaz, Beck et autre Black Keys. En un album, Electric Guest revient sur des décennies de musique et saupoudre ses propres compositions de soul, de jazz, de sunshine-folk, de power-pop. Sans pour autant tomber dans la facilité. Quand on écoute bien les différents titres de l’album, on sent que le groupe a fabriqué avec minutie mélodies et arrangements. Un soucis du détail qui rend Mondo exaltant, avec la délicieuse impression de découvrir de nouvelles subtilités musicales à chaque écoute.
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PASSION PIT // GOSSAMER
Depuis 2008, Michael Angelakos souffre d’une profonde dépression qui l’a souvent amené à faire quelques séjours en hôpital psychiatrique. Mais qui pourrait se douter du mal qui ronge le leader des Passion Pit quand on a dans les oreilles les jubilations pop d’un groupe qui pourrait être à lui seul responsable du réchauffement climatique de la planète.
En 2009, on découvrait la formation avec un premier album, « Manners », qui sera resté plusieurs mois collé à nos oreilles. Des tubes à foison. De la joie, de la bonne humeur. La musique des Passion Pit est un bienfait pour la santé.
Trois ans de silence et un beau jour de printemps, Talk a walk, un tout nouveau single diffusé sur l’Internet. Annonçant la sortie prochaine d’un nouvel album.
Sortie en plein été, à l’heure où la France se la coule douce sur la plage et attend avec impatience l’heure de l’apéro et du barbecue, Gossamer était l’album parfait pour aller avec la douceur des vacances. Michael Angelakos n’avait pas changé. Toujours dépressif, toujours doué dans la fabrication de tubes entêtants. Et passait haut la main, le (souvent difficile) cap du second album.
Brillant, joyeux, euphorisant, entêtant, Gossamer est très certainement l’album le plus « frais » de l’année 2012.
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TWO DOOR CINEMA CLUB // BEACON
« Beacon » a été certainement l’album le plus attendu de 2012. Tout comme ses créateurs, les Two Door Cinema Club. Les irlandais avaient créé le désir et déchainer les foules avec un seul album, « Tourist history ». Une vraie fabrique à tubes, spécialisée dans la pop. Ce premier album ne nous laissait pas de répit, on en ressortait fatigué par cette abondance de singles plus efficaces les uns que les autres. Fatigué mais avec l’irrépressible envie de remettre le disque au début. On avait été moins convaincu par la prestation sur la scène de l’Olympia. 40 petites minutes de concerts pour 2 premières parties et deux heures d’attente.
Imaginez notre fébrilité lorsque nous avons reçu l’album en avant-première, quelques semaines avant sa sortie officielle. Et pardonnerez-vous notre première impression sceptique sur un Beacon qui sentait un peu le grillé ? Car si Tourist history était efficace dès la première écoute, il fallait creuser un peu pour prendre en pleine figure, ou plutôt en pleines oreilles, toute la classe et le professionnalisme des Two Door Cinema Club. Et c’est bien à cette exigence d’écoute que l’on reconnaît le talent et la maturité d’un groupe qui ne se sera jamais relâché entre ses deux albums. Ecumant les scènes mondiales pour aller à la rencontre de ses fans.
Les Irlandais ont donc gagné en tous points sur ce deuxième album. Notamment au niveau de la production. Les mélodies sont plus travaillées, plus complexes, plus surprenantes. Two Door Cinema Club enfonce le clou, prouvant au monde entier qu’il faudra bien compter sur l’Irlande pour illuminer la pop mondiale.
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CONCRETE KNIVES // BE YOUR OWN KING
La France deviendrait-elle un nouvel eldorado pop, capable de rivaliser avec l’Angleterre, l’Irlande ou les Etats-Unis ? The Shoes, Skip The Use, Bewitched Hands, Stuck in the Sound et maintenant Concrete Knives.
Les Normands, bien qu’ils chantent en anglais, font partie des nouveaux chouchous de la pop française. Avec ses refrains entêtants et ses mélodies ciselées, « Be your own King » est un album jouissif qui tire son énergie d’une alchimie assez rare en France, où mélodies et paroles se répondent, sont à armes égales… Même si parfois la musique prend le dessus sur la voix. Dans un pays qui aime mettre les prouesses vocales en avant…
Florent Auray
A découvrir sur Artistik Rezo :
– la 1ère partie de ce dossier
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