Affiches peintes des vidéoclubs et images des morts au Ghana – musée du quai Branly
Elles témoignent de l’extraordinaire développement du cinéma puis surtout de la vidéo qui accompagne et témoigne des transformations sociales, urbaines et technologiques du pays, entre les villes Accra et Kumasi et jusque dans les territoires ruraux.
Réalisées à la demande, par des artistes ou des ateliers collectifs, brossées sur des toiles de sac usagées, elles attestent d’un style étrangement naïf et violent, délirant, adapté à une rotation rapide de films d’horreur dans plus de 40 vidéoclubs puis – ces lieux ne correspondant plus à l’embourgeoisement et à l’équipement d’une partie des élites – pour la vente de DVD destinés à l’usage privé.
Ces images de fantasmes, de terreur et de mort, produites au Ghana et au Nigeria, d’abord inspirées par les films d’horreur américains et mexicains mais constituant vite un genre autonome, étaient destinées aux adolescents des rues et aux adultes bientôt reclus le soir dans leur maisons. Ces fables semblent conjurer par des récits visuels extravagants les peurs dues aux tensions sociales et à l’insécurité latente de ces pays. Elles reflètent les mutations d’une société, ses conflits de pouvoirs, de sexes et la fascination de l’argent. La religion y apparaît très présente.
L’accrochage associe ces images de mort avec les représentations traditionnelles des morts au Ghana. Tandis que les effigies funéraires permettaient de faire des offrandes aux défunts et d’assurer ainsi le lien entre les vivants et les morts, les cercueils fantaisies, qui prolifèrent depuis les années 60, illustrent ainsi la volonté de rendre hommage aux rêves et travaux des défunts à l’origine de leur fortune et de leur notoriété.
Le rire, l’horreur et la mort
Commissaire : Germain Viatte, conservateur général du patrimoine
Du 26 février au 19 mai 2013
Mardi, mercredi et dimanche de 11h à 19h
Jeudi, vendredi et samedi de 11h à 21h
Avec le soutien de la Fondation Martine Aublet
Sous l’égide de la Fondation de France
Musée du quai Branly
Mezzanine centrale
37, quai Branly
75007 Paris
www.quaibranly.fr
Articles liés
“Tant pis c’est moi” à La Scala
Une vie dessinée par un secret de famille Écrire un récit théâtral relatant l’histoire d’un homme, ce n’est pas seulement organiser les faits et anecdotes qu’il vous transmet en une dramaturgie efficace, c’est aussi faire remonter à la surface...
“Un siècle, vie et mort de Galia Libertad” à découvrir au Théâtre de la Tempête
C’est Galia Libertad – leur amie, leur mère, leur grand-mère, leur amante – qui les a réunis pour leur faire ses adieux. Ce petit groupe d’amis et de proches, trois générations traversées par un siècle de notre histoire, se retrouvent...
“Chaque vie est une histoire” : une double exposition événement au Palais de la Porte Dorée
Depuis le 8 novembre, le Palais de la Porte Dorée accueille une double exposition inédite, “Chaque vie est une histoire”, qui investit pour la première fois l’ensemble du Palais, de ses espaces historiques au Musée national de l’histoire de...