L’Or du Rhin – reprise à l’Opéra Bastille
Année Wagner oblige, le Ring est, cette fois-ci, repris intégralement dans la même saison. L’Or du Rhin, premier des quatre opus, est un prologue sans entracte composé de quatre scènes.
La première et la troisième, certainement les plus faciles à diriger, sont les plus réussies. Le formidable jeu d’acteur de Peter Sidhom (Alberich) et de Wolgang Ablinger-Sperrhacke (Mime) n’y est pas pour rien.
En revanche, la seconde scène, si elle a progressé dans sa première partie entre les Dieux et les Géants, n’est, dans sa seconde partie introduisant Loge, personnage à la psychologie complexe, et moment dramaturgique fondamental de l’oeuvre, pas véritablement aboutie. Si l’ironie est l’un des traits du personnage, le représenter en clown est insuffisant. Kim Begley investit heureusement son rôle avec vie et mobilité.
Nouvellement arrivée cette saison, nous saluons particulièrement la performance de Edith Haller en Freia. Sa voix est d’une puissance souple et rare, idéale pour Bastille ! Elle chante régulièrement à Bayreuth depuis 2006 (notamment Sieglinde). Lars Woldt est un Fasolt vif, au registre étendu. En revanche Egils Silins, sans être une déception, est un Wotan plutôt anodin. En dépit de sa très belle prestance, on l’aurait aimé plus incisif.
De l’ancienne distribution, Sophie Koch, très appréciée du public de Bastille, est toujours aussi admirable. Peter Sidhom, et surtout Wolgang Ablinger-Sperrhacke et Kim Begley, sont toujours aussi talentueux.
Dans la fosse, l’orchestre est en ébullition. La direction de Philippe Jordan semble avoir gagné en maturité et profondeur. La conduite du drame prend ici son essor. Philippe Jordan, très applaudi, triomphe à nouveau.
Marie Torrès
Le cycle de l’Anneau du Nibelung à l’Opéra Bastille (2010-2011) :
L’Or du Rhin
Prologue en quatre scènes au festival scénique « L’Anneau du Nibelung » (1869)
Musique de Richard Wagner (1813-1883)
Livret du compositeur en langue allemande
Jürgen Bäckmann, décors.
Falk Bauer, costumes.
Diego Leetz, lumières.
Otto Pichler, chorégraphie.
Samuel Youn, Donner.
Bernard Richter, Froh.
Kim Begley, Loge.
Peter Sidhom, Alberich.
Wolfgang Ablinger-Sperrhacke, Mime.
Lars Woldt, Fasolt.
Günther Groissböck, Fafner.
Sophie Koch, Fricka.
Edith Haller, Freia.
Qiu Lin Zhang, Erda.
Caroline Stein, Woglinde.
Louise Callinan, Wellgunde.
Wiebke Lehmkuhl, Flosshilde.
Orchestre de l’Opéra national de Paris
Direction musicale : Philippe Jordan
jusqu’au 12 février
Tarifs : 180€, 155€, 135€, 115€, 90€, 70€, 35€, 15€ et 5€
Opéra Bastille
M° Bastille
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